Juliomagus

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Juliomagus est le nom antique de la ville d'Angers. Le nom de Juliomagus, « le marché de Jules César », sans doute ancien, n’est attesté qu’au IIIe siècle.

[modifier] Histoire

Au Ve siècle av. J.-C., le peuple celte des Andes ou Andécaves s’établit dans le pays, surtout au nord de la Loire, et lui donne son nom. Le site d’Angers était un oppidum occupé à la fin de l’Âge du Fer, assez densément peuplé. La ville fut construite sur un ancien camp militaire romain.

Sur le site de l'actuelle ville d'Angers, se serait trouvé un des camps de la VIIème légion. Les soldats disposaient de soldes régulières à dépenser et des boutiques et tavernes seraient apparues. Peuplée au début d’artisans, la ville prend ensuite un caractère plus résidentiel. Les fouilles ont permis de découvrir des thermes romains et des domus péri-urbaines, mais peu d’habitat non aristocratique (donc bâti en matériaux périssables). Le réseau gallo-romain des voies est, quant à lui, considéré comme bien connu : le maillage quadrangulaire est bien attesté. À proximité immédiate de l’actuelle rue des Arènes s’élevaient autrefois les arènes gallo-romaines de Growan ou Grohan, construites à Angers vers 115 après J.-C.

Juliomagus est délimitée à l'ouest par la Maine et à l'est par un amphithéâtre. C'était une petite ville qui ne dépassait pas les 60 ha, à comparer aux 200 ha de Nemausus, Nîmes et aux 220 ha d'Augustudunum Autun. Sous le règne de Claude, les anciennes coutumes celtes disparaissent presque naturellement. Les maisons sont alors construites en pierres, à la manière des romains, avec des toitures en briques rouges. La ville s'orne de monuments romains, dont un amphithéâtre qui pouvait accueillir environ 15.000 spectateurs soit plus que Juliomagus ne compte d'habitants. A partir de la moitié du IIème siècle, la fonction de Juliomagus est plus résidentielle qu'artisanale. Malgré cela, la ville reste un village provincial: le marbre y est pratiquement inexistant, les sols sont pavés ou cimentés ou encore en terre battue, le style décoratif est sévère et sobre.

A cause des invasions des années 275-276 et de l’état d’insécurité permanent de la campagne environnante, les habitants se replient sur le point le plus élevé du site, entre l'évêché et le château (fin IIIe siècle-début IVe siècle) et entourent la ville, réduite à 9 hectares, de murailles, à l'emplacement de l'actuel quartier de la Cité. C'est là que, malgré les remaniements, se trouvent les vestiges les plus visibles de la période gallo-romaine. Comme beaucoup de villes de Gaule, l’agglomération reprend au IVe - Ve siècle le nom du peuple gaulois qui l’habitait : civitas Andecavorum, ou Andecavis, origine de son nom actuel.