Julian Jaynes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Julian Jaynes (1920 - 1997) est un psychologue américain. Il est surtout connu pour sa théorie de la bicaméralité, présentée dans son livre La naissance de la conscience dans l'effondrement de l'esprit [bicaméral][1]. Cette théorie affirme que l'esprit humain était autrefois constitué de deux parties, une qui « parlait » et formulait la décision à prendre dans les situations de stress, l'autre qui écoutait et obéissait. Aucune de ces deux parties n'étaient véritablement conscientes au sens où on l'entend aujourd'hui, et la conscience serait apparue progressivement, au fur et à mesure que l'esprit bicaméral, comme il nomme cet état, disparaissait.

Il ne s'agit d'ailleurs pas, à proprement parler, d'une disparition mais de la conversion de l'usage de la seconde chambre (hémisphère droit pour les droitiers qui n'ont pas une latéralisation cérébrale inversée). Celle-ci a plusieurs fonctions intriquées, en particulier la métis, le dialogue intérieur et donc globalement la conscience subjective.

Cette théorie, comme il l'explique dans la préface de son ouvrage majeur[1], lui fut en grande partie inspirée par les résultats des premières hémisphérectomies et surtout commissurotomies[2]effectuées dans les années 1950 par le neurophysiologiste américain Roger Sperry afin de traiter des cas d'épilepsie aigüe par voie intrusive.

[modifier] Biographie

Julian Jaynes est né le 27 février 1920 à Newton dans le Massachusetts. Passionné très tôt par les questions de l'art et de l'origine de la conscience humaine, il commence à étudier la philosophie et la littérature à l'université de Harvard en 1940. En 1943, il entre à l'université McGill où il se détourne de la philosophie traditionnelle pour s'acheminer vers la psychologie. Après une courte expérience de chargé de cours à l'université de Toronto fin 1944, il poursuit ses études à l'université de Yale en 1945, obtient une maîtrise et un doctorat et travaille comme assistant de recherche. Il continue sa carrière en 1964 à l'université de Princeton, où il enseigne la psychologie de 1966 à 1990. Il décède le 21 novembre 1997 à Charlottetown dans l'Île-du-Prince-Édouard.

[modifier] Bibliographie

  • La naissance de la conscience dans l'effondrement de l'esprit, traduit de l'américain par Guy de Montjou, PUF éditions, coll. « Questions », Paris, juin 1994 - ISBN 2130450954 -

[modifier] Références

  1. ab Publié en juin 1994 pour la version française; édition originale: The origin of consciousness in the breakdown of the bicameral mind, Houghton Mifflin Company, Boston 1976.
  2. La commissurotomie est un acte chirurgical « lourd » et irréversible, guère plus pratiqué de nos jours, qui consiste en une section franche du corps calleux, qui relie les deux hémisphères cérébraux, afin de limiter les brusques microdécharges électriques d'un hémisphère vers un autre, à l'origine des crises d'épilepsie. Suite à cette opération, on a pu observer que les patients semblaient développer deux personnalités dictinctes, spécifiques à chacun de leurs hémisphères cérébraux « déconnectés » l'un de l'autre: Oliver Sacks s'en est en grande partie inspiré pour écrire son fameux ouvrage L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau.