Juke-box

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Juke-box Seeburg
Juke-box Seeburg

Un juke-box est un appareil public capable de jouer automatiquement de la musique enregistrée, traditionnellement sur des disques. Il s'agit généralement d’une machine payante, où l'on sélectionne le morceau à jouer avec un système de touches (alphabétiques et numériques) après avoir inséré une pièce de monnaie.

[modifier] Histoire

Avant l'invention du phonographe, on trouvait déjà des boîtes à musique ou des pianos automatiques (Pianola), équipés de monnayeurs, dans les fêtes foraines ou d’autres lieux publics.

Le phonographe public apparaît avant les équipements domestiques. Installé par Louis Glass le 22 novembre 1889 dans un salon du Palais Royal de San Francisco, il fournit les premiers enregistrements sonores disponibles, gravés sur des cylindres. Au début, les appareils n’étaient capables que de lire un seul morceau, d’environ 2 minutes, mais ils se perfectionnèrent rapidement pour offrir un choix entre plusieurs enregistrements. En 1910 le cylindre fut supplanté par le disque.

Le terme juke-box apparaît dans les années 1930 aux États-Unis, dérivé du mot argotique juke-joints qui désigne un bar où l'on danse. À cette époque, on utilise également juke-bands pour désigner les groupes de musique qui s'y produisent.

l'intérieur d'un juke-box Wurlitzer
l'intérieur d'un juke-box Wurlitzer

En 1946, sort le modèle 1015 de Wurlitzer, qui connaît un grand succès, à grand renfort de publicité. On en assemble environ 60 000 exemplaires. Avec sa forme arrondie et ses couleurs attrayantes, il représente l'archétype du juke-box, et reste celui dont l'image a été le plus reproduite. C'est pourtant une machine aux possibilités modestes, seulement capable de lire 24 disques sur une seule face.

Le disque 78 tours est utilisé dans les juke-box jusqu'en 1950, année où la société Seeburg fabrique un appareil lisant les disques vinyles 45 tours. À cette époque, quatre grandes compagnies se disputent le marché américain : Wurlitzer, Seeburg, Rock-Ola et AMI/Rowe

Le juke-box est traditionnellement un meuble imposant, trônant au milieu du bar. Mais certains modèles, comme le Seeburg 3W-1, peuvent s’accrocher sur le mur. On parle alors en anglais de wallbox.

Juke-box AMI
Juke-box AMI

La demande chute largement dans les années 1970, et les sociétés cessent progressivement leur production. À partir des années 1980, les Compact Discs remplacent les disques vinyles, puis on trouve ensuite des juke-box entièrement numériques, recevant les morceaux par internet ou via une ligne de communication propriétaire. Le nombre de titres disponibles s'en trouve naturellement accru, de même que la possibilité d’établir des statistiques d’audience, ce qui offre de nouvelles possibilités commerciales. Mais l'écoute musicale s'est désormais largement individualisée, grâce notamment aux baladeurs, et le renouveau du concept juke-box est plus qu'incertain. En revanche, les appareils existants sont devenus des pièces de collection recherchées, en particulier le modèle 1015 de Wurlitzer.

L’industrie du juke-box a été rentable dès sa création. Elle a connu son âge d'or à partir des années 1940 et jusqu’au début des années 1970. On estime qu'environ 2 millions de machines ont été produites pendant cette période. L’image du juke-box est maintenant traditionnellement associée à l'essor de la musique rock’n'roll, bien que l'on y ait également écouté beaucoup de swing durant la décennie précédente.

[modifier] Bibliographie

  • Histoire du disque et de l'enregistrement sonore, Daniel Lesueur, Carnot 2004

[modifier] Liens externes