John Ford (écrivain)

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John Ford est un dramaturge anglais né en 1586 à Ilsington, dans le Devon, et mort vers 1640. Connu pour son non-respect des règles du tragique (à la manière de Shakespeare, il préfère l'expression brute du vrai à la bienséance).

Il est l'un des maîtres du théâtre élisabéthain et est considéré comme « le plus profond féministe de la pléiade shakespearienne ».

Biographie d'après Théâtre de la Place [1]


Poète et dramaturge anglais (Ilsington, Devon, 1586 - Devon, v. 1639). On connaît peu de choses sur la vie de John Ford, et encore moins sur sa mort. Né dans le Devon, il fut baptisé à Islington le 17 avril 1586. En 1602, il fut admis à Middle Temple, école de Droit dans laquelle les jeunes gens de l'époque étudiaient le droit coutumier de l'Angleterre. Il publia ses premières œuvres en prose et en vers dès 1606. C'est entre 1613 et 1620 que furent publiés deux de ses pamphlets - The Golden Meane... Discoursing the Nobleness of Perfect Virtue in Extreames et A Line of Life, Pointing at the Immortalitie of a Virtuous Name -, qui préfigurent la thématique de sa future œuvre théâtrale. En 1621, à l'âge de 35 ans, Ford s'associe à deux dramaturges, William Rowney et Thomas Dekker, pour écrire sa première pièce, La Sorcière d'Edmonton. Pendant les cinq années suivantes, il en rédigea six autres, toujours en collaboration, dont trois ont malheureusement été perdues. Après l'avènement de Charles Ier, en 1625, il entreprit d'écrire ses propres pièces, quatre tragi-comédies, trois tragédies et une tragédie historique, Perkin Warbek. On ignore tout de lui après 1638, date présumée de sa mort ou de sa retraite dans le Devon. La carrière de John Ford coïncide avec le règne de Charles Ier mais, en raison de la noblesse de caractère de ses héros, de l'intensité de leurs passions et du cadre italien de ses intrigues, il est généralement considéré comme le dernier des grands dramaturges élisabéthains. À l'évidence, John Ford a subi l'influence de Middleton, de Webster et de Chapman, mais surtout de Shakespeare. Son style poétique, toutefois, est plus dépouillé et plus direct que celui de ses prédécesseurs, et la psychologie de ses personnages frappe par sa modernité. Le choix de ses héroïnes a incité certains critiques à le comparer à Ibsen ou à O'Neill, mais on pourrait aussi justement évoquer Euripide ou Racine. On parle moins, en revanche, de son respect scrupuleux de la tradition, qu'il partage avec Dekker et Webster, deux auteurs qui ont d'ailleurs collaboré à ses premières pièces. Ecrite en 1625 dans une langue qui mêle la prose aux vers, Dommage qu'elle soit une putain " se situe à Parme, dans l'Italie de la Renaissance. Son premier public fut le peuple protestant d'Angleterre encore en proie au souvenir de Marie Stuart, reine catholique née d'un inceste entre son père et la veuve du frère de celui-ci. Il y a de tout dans cette pièce de l'auteur élisabéthain John Ford: une comédie, où, crûment, on parle du sexe; une tragi-comédie où l'amour d'un frère pour une sœur se mêle à la vengeance d'un mari cocu; une tragédie qui voit la mort des deux amants dans un flot de sang éclaboussant les protagonistes d'une fête macabre. Maeterlinck qui adapta la pièce disait ceci : " …c'est un poème terrible, ingénu et sanglant de l'amour sans merci. C'est l'amour dans sa force, dans toute sa beauté et dans toute son horreur presque surnaturelle. Giovanni et Annabella sont entrés dans le grand tourbillon du malheur."

Il a écrit :

  • La Sorcière d'Edmonton (1621) en collaboration avec deux dramaturges : William Rowney et Thomas Dekker
  • Dommage qu'elle soit une putain (1626)
  • Le Cœur brisé (1629)
  • Sacrifice d'amour (1630).

Son Théâtre choisi a été traduit par Ernest Lafond, 1856, in-18.