John Byng

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Byng.

John Byng (29 octobre 1704 - 14 mars 1757), est un amiral britannique.

Sommaire

[modifier] Biographie

Quatrième fils de George Byng, vicomte de Torrington, il entre dans la marine en 1718. L'influence de son père, First Lord of the Admiralty de 1727 à 1733, lui permet une ascension rapide. Il reçoit le grade de lieutenant en 1723 puis celui de capitaine en 1727. En 1742 il est gouverneur-commodore de la colonie de Terre-Neuve.

Sa carrière est sans histoire jusqu'à sa promotion comme contre-amiral (rear amiral) en 1745 puis vice amiral en 1747. Il évite alors les places les plus difficiles de la marine britannique.

A l'approche de la guerre de Sept Ans, l'île de Minorque est sous la menace d'une attaque Française depuis Toulon. Byng, alors amiral dans la Manche depuis 1755, prend la relève de la garnison du Fort Saint-Philippe en Méditerranée. L'escadron étant mal équipé, Byng craint alors fortement une attaque française à laquelle il serait difficile de faire face. Sa correspondance montre clairement qu'il prévoit un retour sur Minorque en cas de danger. Il écrit à cet effet un courrier au gouverneur de Gibraltar. Byng prend cependant la mer le 8 mai.

Le 19 mai, il entre en communication avec le fort. Avant d'avoir pu débarquer un seul de ses soldats apparaissent les troupes françaises déclenchant la bataille dès le lendemain. En raison d'une erreur tactique, le navire Amiral est coupé du reste de la flotte. Les Français, dont l'effectif est comparable à celui des défenseurs, commandés par de La Galissonière, n'essuient aucune perte. Byng prend d'abord la fuite vers Minorque ; puis, sans tenter d'établir de nouvelles communications avec le Fort Saint-Philippe ni même apercevoir de nouveau les Français, il met le cap vers Gibraltar, laissant le fort à son triste sort.

Cet échec fit scandale en Grande-Bretagne : Byng fut rapatrié puis jugé en cour martiale. Il fut condamné à mort et fusillé le 14 mars 1757 à Portsmouth.

[modifier] Analyse

La sévérité de la peine et la lâcheté du ministère, soupçonné d'avoir cherché à se couvrir en rejetant tout le blâme sur l'amiral, suscitèrent ensuite une réaction en faveur de l'amiral Byng. Il devint un lieu commun de dire que Byng avait été mis à mort par suite d'une erreur de jugement, la cour l'ayant acquitté des chefs d'inculpation de couardise et poltronnerie.

Byng avait été condamné uniquement pour n'avoir pas fait de son mieux. Cependant, suite à de nombreux scandales durant les guerres précédentes, la loi martiale avait été délibérément durcie afin de ne laisser aucune faute impunie et d'appliquer la peine de mort pour tout officier, quel que soit son rang, n'ayant pas fait l'impossible devant l'ennemi.

[modifier] Littérature

L'exécution de Byng a inspiré quelques lignes à Voltaire dans son Candide ou l'optimisme.

Extrait du chapitre 23: En causant ainsi ils abordèrent à Portsmouth ; une multitude de peuples couvrait le rivage, et regardait attentivement un assez gros homme qui était à genoux, les yeux bandés, sur le tillac d'un des vaisseaux de la flotte ; quatre soldats, postés vis-à-vis de cet homme, lui tirèrent chacun trois balles dans le crâne le plus paisiblement du monde, et toute l'assemblée s'en retourna extrêmement satisfaite. « Qu'est-ce donc que tout ceci ? dit Candide, et quel démon exerce partout son empire ? » Il demanda qui était ce gros homme qu'on venait de tuer en cérémonie. « C'est un amiral, lui répondit-on. -- Et pourquoi tuer cet amiral ? -- C'est, lui dit-on, parce qu'il n'a pas fait tuer assez de monde ; il a livré un combat à un amiral français, et on a trouvé qu'il n'était pas assez près de lui. -- Mais, dit Candide, l'amiral français était aussi loin de l'amiral anglais que celui-ci l'était de l'autre ! -- Cela est incontestable, lui répliqua-t-on ; mais dans ce pays-ci il est bon de tuer de temps en temps un amiral pour encourager les autres. »

[modifier] Bibliographie

  • Charnocks Biogr. Non vol. iv. pp 145 à 179.
  • Zuverlässige Lebens-Geschichte des grosbritannischen Admirals ... Johan Byng, etc. Frankfurt & Leipzig, 1757.
  • De nombreuses brochures de l'époque traitent de ce sujet mais elles sont sans valeur historique, excepté en tant qu'illustration de l'état d'opinion publique.

[modifier] Lien externe

Autres langues