Johannes Willebrands

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Johannes Willebrands (Bovenkarspel, le 4 septembre 1909 - Denekamp, le 1er août 2006) était un évêque néerlandais, président émérite du Conseil pour l'unité des chrétiens. Il a joué un rôle de premier plan dans le mouvement œcuménique pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Archevêque d'Utrecht de 1975 à 1983, cardinal, il a été considéré comme papable lors des deux conclaves de 1978.

[modifier] Biographie

Johannes Willebrands était l'aîné d'une famille de neuf enfants habitant près de Haarlem. Il entre au séminaire de Warmond, près de Leyde, puis est ordonné prêtre le 26 mai 1934. Il soutient ensuite un doctorat de philosophie à l'Angelicum de Rome ; sa thèse porte sur le cardinal John Henry Newman.

De retour au Pays-Bas en 1937, il est aumônier à Amsterdam ; il revient au séminaire de Warmond, cette fois pour y enseigner. Cinq ans plus tard, il est nommé recteur du séminaire ; il préside l'association St Willibrord, qui travaille en faveur de l'œcuménisme aux Pays-Bas. En 1951, il organise la Conférence catholique sur les questions œcuméniques, en relation avec le Conseil œcuménique des Églises.

Le 24 juin 1960, le pape Jean XXIII le nomme secrétaire du Secrétariat pour la promotion de l'unité des chrétiens (devenu par la suite un Conseil pontifical), sous la direction du cardinal Agostino Bea. Son talent pour les langues (il en parlait six) l'aident à bâtir des ponts avec l'Église anglicane et l'Église orthodoxe russe. Il joua un rôle décisif lorsqu'il fallut convaincre les églises orthodoxes d'assister aux sessions du concile Vatican II en tant qu'observateurs, de 1962 à 1965. Pendant les travaux du concile, il contribua à la préparation des documents sur l'Écriture et la Tradition, l'œcuménisme, la liberté religieuse et les relations avec les religions non-chrétiennes.

Il est nommé évêque de Mauriana le 4 juin 1964. Le 7 décembre 1965, il lit le texte par laquelle le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras Ier déclarent "regretter les paroles offensantes, les reproches sans fondement, et les gestes condamnables [...] et enlever de la mémoire et du milieu de l’Église les sentences d’excommunication qui les ont suivis[1]" (en référence au Grand schisme d'Orient de 1054). C'est également lui qui avait préparé la rencontre, multipliant les voyages, à tel point qu'il était surnommé à Rome le "Hollandais volant".

Le 12 avril 1969, Paul VI nomme Willebrands président du Secrétariat pour la promotion de l'unité des chrétiens, après la mort du cardinal Bea. Il est créé cardinal deux semaines plus tard.

Le 6 décembre 1975, il est nommé archevêque d'Utrecht et primat des Pays-Bas, tout en conservant ses fonctions au Secrétariat pour la promotion de l'unité des chrétiens. Le pape attendait sans doute de lui qu'il utilise ses talents de diplomate pour réconcilier les ailes conservatrices et libérales de l'Église catholique aux Pays-Bas, mais sa patience et sa réserve, si efficaces lors des débats dans les réunions œcuméniques, ne suffirent pas. Il démissionne de sa charge le 3 décembre 1983.

Il reste président du Secrétariat pour la promotion de l'unité des chrétiens (devenu entre temps Conseil pontifical) jusqu'au 12 décembre 1989 ; son successeur est le cardinal Edward Cassidy.

Il se retire en 1997 au couvent franciscain de Saint Nicolaasstichting, à Denekamp, où il meurt neuf années plus tard. Au moment de son décès, ses 96 ans faisaient de lui le plus âgé des cardinaux.

[modifier] Œuvres

  • Œcuménisme et problèmes actuels , Cerf, 1969
  • (en) Church and Jewish People: New Considerations, Paulist Press, 1992

[modifier] Notes

  1. Source