Jeu de la bobine

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Le jeu de la bobine est une activité ludique observée par Sigmund Freud en 1920, ainsi que sa théorisation.

Sommaire

[modifier] Introduction

Il est habituel de commencer par noter le contexte : l'observation de Freud a lieu après la Première Guerre mondiale, qui lui révèlera certains penchants humains.

Freud observe donc un jeu : un enfant est muni d'une bobine, attachée par une ficelle. L'enfant joue à faire tomber la bobine puis à la ramener à lui. En même temps, il prononce Fort-Da ("là-bas - là", dans l'idée : "loin - près", ou "pas là - là" ) , et continue selon ce schème, exprimant un certain déplaisir.

[modifier] Interprétation au niveau symbolique

Au niveau symbolique -et il faut remarquer que l'enfant commence à maîtriser le langage - Freud constate que l'enfant répète un traumatisme, malgré le déplaisir que cette répétition occasionne.

Le jeu s'apparente à la reviviscence de l'alternance de présence et absence de la mère. L'enfant revit l'arrivée de sa mère, mais également son départ. La scène vise en fait la tétée du lait maternel, première expérience de satisfaction de l'enfant, que l'enfant revivra d'abord dans le fantasme, ou plutôt dans l'hallucination, avant que cette satisfaction hallucinatoire ne suffise plus, ce qui permet à l'enfant de prendre en compte la réalité et d'ajourner la satisfaction pulsionnelle : c'est le principe de réalité, qui formait jusque là, avec la principe de plaisir, la théorisation freudienne de la satisfaction pulsionnelle.

La répétition d'une activité génératrice de déplaisir oblige Freud à modifier sa théorie de la pulsion. L'enfant répète un traumatisme déplaisant, volontairement : c'est donc qu'il y est contraint (d'une contrainte intérieure), contrainte qui se nomme compulsion de répétition. Cette compulsion ne va pas complètement à l'encontre de la recherche de plaisir : en fait, il s'agit de maîtriser ce traumatisme, de se l'approprier, de le symboliser.

[modifier] Niveau présymbolique

La contrainte immédiate renvoie à un type de pulsion particulier, la pulsion de mort, qui ne tend pas simplement à la satisfaction sexuelle mais plutôt à l'anéantissement de tout éprouvé.

La pulsion de mort (voir Thanatos) pourra être redirigée vers autrui, ou intégrée à la pulsion sexuelle (formant de l'agressivité), mais elle vise initialement le sujet lui-même.

Cette interprétation renvoie donc à un niveau pré-symbolique. La pulsion de mort causera de nombreux débats entre psychanalystes.

[modifier] Références

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes