Janet Frame

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Janet Frame (Dunedin, 28 août 1924 - 29 janvier 2004) est une écrivaine néo-zélandaise.

[modifier] Biographie

Janet Paterson Frame est née à Dunedin (Nouvelle-Zélande) le 28 août 1924. Issue d’une famille ouvrière de cinq enfants, elle se passionne très tôt pour la littérature, qu’elle étudie, et veut devenir poète. Son entourage la pousse à choisir la carrière d’institutrice, métier qu’elle tentera contre son gré d’exercer et finira par abandonner.

Profondément marquée par la mort de deux de ses sœurs par noyade à dix ans d’écart, très introvertie, elle est diagnostiquée schizophrène en 1945. Internée pendant huit ans en hôpital psychiatrique où elle subit quelque deux cents électrochocs, elle réussit tout de même à écrire.

Son premier recueil de nouvelles, Le Lagon et autres histoires, est publié en 1951 alors qu’elle est toujours à l’hôpital. Le prix littéraire qu’elle reçoit la sauve de justesse : sa lobotomie était programmée. Libre, elle apprendra plus tard, en subissant de nouveaux examens en Angleterre, qu’elle n’a finalement jamais souffert de schizophrénie.

Encouragée par son ami l’écrivain Frank Sargeson, elle écrit alors son premier roman, Les Hiboux pleurent vraiment, qui paraît en 1957 (publié une première fois en France en 1984 chez Alinéa sous le titre La Chambre close). Puis elle quitte la Nouvelle-Zélande pendant sept ans et visite l’Europe. Elle vit à Ibiza et à Londres, où elle apprend la vérité sur son état mental. Le médecin qu’elle rencontre l’encourage à son tour à écrire : ce sera le très impressionnant Visages noyés, paru en 1961, roman qui précipite le lecteur au cœur de l’univers psychiatrique.

De retour en Nouvelle-Zélande en 1963, et après la rédaction de plusieurs romans dans les années 60 et 70, Janet Frame entreprend d'écrire son autobiographie, Un ange à ma table. Celle-ci recouvre trois volets : Ma terre mon île, Un été à Willowglen (paru pour la première fois en France sous le titre Parmi les buissons de matagouri) et Le Messager. En 1990, Jane Campion adaptera Un ange à ma table au cinéma, ce qui contribuera à faire découvrir son œuvre dans le monde entier.

Janet Frame, si l'on excepte plusieurs séjours en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, passe le reste de sa vie en Nouvelle-Zélande (certains disent « en recluse », tant la discrétion de celle qui a été de nombreuses fois honorée dans son pays est grande). Son œuvre compte onze romans, cinq recueils de nouvelles, un recueil de poèmes et un livre pour enfants. Son dernier ouvrage, The Carpathians, (inédit en France, comme beaucoup de ses romans) est paru en 1988.

Pressentie deux fois pour le prix Nobel de littérature, dont la dernière en 2003, Janet Frame est morte d’une leucémie à Dunedin le 29 janvier 2004.

[modifier] Bibliographie

  • Visages noyés, [Faces in the water]. Roman traduit de l'anglais par S. [Solange] Lecomte, Paris, Editions du Seuil, 1963 ; Visages noyés, Payot et Rivages, Paris, 2004.
  • La Chambre close, Alinéa, Aix-en-Provence, 1986.
  • La Fille-bison, Editions Joëlle Losfeld, Paris, 2002.
  • Le Jardin aveugle, Payot et Rivages, Paris, 2004.
  • Le Lagon : et autres nouvelles, des Femmes-A. Fouque, Paris, 2006
  • Le Messager , Paris, J. Losfeld, 1996.
  • Les Hiboux pleurent vraiment, J. Losfeld, Paris, 1994.
  • Ma terre, mon île, autobiographie , Paris, J. Losfeld, 2000.
  • Parmi les buissons de matagouri, Autobiographie 2, Paris, Hommes et Groupes éditeurs, 1986
  • Poussière et lumière du jour : nouvelles, J. Losfeld, Paris, 1995.
  • Un Ange à matable. 1, les Belles lettres, Paris, 1992.
  • Un été à Willowglen, Autobiographie, Paris, J. Losfeld, 1995.