Intentionnaliste

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Les historiens intentionnalistes sont les représentants d'un courant historiographique qui s'attache à démontrer que la Solution finale de la question juive a été le résultat d'une décision consciente des autorités nazies. Autrement dit, « si les Juifs de l'Europe occupée furent exterminés, c'est que les dirigeants du IIIe Reich, et en premier lieu Adolph Hitler, en avaient décidé ainsi, et donné des ordres correspondants[1]. »

Ils s'opposent au courant fonctionnaliste en particulier dans le cadre de la querelle des historiens. Les intentionnalistes reprochent aux fonctionnalistes de vouloir atténuer les responsabilités allemandes dans l'extermination des Juifs d'Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Le courant intentionnaliste dispose de plusieurs documents d'archives soutenant leur théorie : par exemple, une lettre dans laquelle Himmler tente de réconforter son chef d'état-major Gottlob Berger qui avait protesté contre les horreurs de la Solution finale. On lit dans cette lettre : c'est « une tâche difficile dont le Führer m'a confié l'exécution ; de toute façon, je suis le seul à prendre sur mes épaules le fardeau de cette responsabilité. J'interdis donc qu'on s'en mêle[2]. »

Généralement, la date de la décision relative à la Solution finale de la question juive est celle de la Conférence de Wannsee (20 janvier 1942).

Mais bien avant déjà, des ordres avaient été donnés. Ainsi, aux Einsatzgruppen, qui devaient appliquer les « Directives pour la conduite de l'armée en Russie » rédigées le 26 mars 1941 au terme de trois semaines de réunion des généraux de la Wehrmacht. L'élimination des Juifs en faisaient partie, y compris les femmes et les enfants. Ces directives furent appliquées comme on le sait dès le début de la campagne de Russie entamée le 21 juil 1941[3].

Les principaux représentants du courant intentionnaliste sont :

[modifier] Notes et références

  1. Léon Poliakov, « Un point final à l'“Historikerstreit”. Quand fut donné l'ordre de la Solution finale », 1994 ; repris dans Sur les traces du crime (pp. 127-135), éd. Berg international, 2003 (ISBN 2-911289-56-0), p. 128.
  2. Lettre datée du 28 juillet 1942, citée et traduite par Léon Poliakov, Sur les traces du crime, op. cit., p. 129 et 134.
  3. Léon Poliakov, Sur les traces du crime, op. cit., pp. 130-131.