Igor Gouzenko

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Gouzenko portant un capuchon pour préserver son anonymat

Igor Sergeyevich Gouzenko (1919, Union soviétique – 1982, Mississauga, Canada), ambassadeur soviétique à Ottawa, Ontario. Il démissionne le 5 septembre 1945 en emportant avec lui 190 documents qui prouvent l'existence de réseaux d'espionnage soviétiques au Canada. Cette démission va déclencher une crise qui va marquer les années d'après-guerre et la montée de l'anticommunisme canadien durant la Guerre froide. Cet événement est souvent désigné par l'expression « affaire Gouzenko ».

Sommaire

[modifier] Affaire Gouzenko

En 1943, Gouzenko travaille au service du chiffre de l'ambassade soviétique à Ottawa. C'est à cet endroit qu'il découvre l'existence au Canada de plusieurs réseaux d'espionnage dirigés par le colonel Zabotin, un attaché militaire soviétique de l'ambassade.

Déçu du stalinisme, Gouzenko décide de s'installer au Canada avec sa famille. Le 5 septembre 1945, il quitte l'ambassade soviétique et se présente à l'Ottawa Journal où il raconte son histoire. Jugeant l'affaire trop dangereuse, le journal local invite plutôt le démissionnaire à se rendre, le lendemain, au ministère de la Justice.

À la suite de l'événement, Gouzenko est poursuivi par la police secrète soviétique. Le 7 septembre, le gouvernement canadien accorde l'asile politique à Gouzenko et sa famille. Pendant ce temps, l'affaire reste secrète, le temps que le gouvernement puisse accumuler des preuves.

Les révélations de l'ex-ambassadeur conduisent à l'arrestation de militants communistes canadiens en 1946. Le député communiste Fred Rose est arrêté dans le sillage de cette affaire et accusé d'espionnage.

Les interrogatoires sont menés par la Commission royale d'enquête Kellock-Taschereau (une commission spéciale créé pour l'occasion) et les propos recueillis confirment l'existence d'un vaste réseau d'espionnage soviétique cherchant, notamment, à obtenir les secrets de la bombe atomique.

À la suite de l'affaire, Igor Gouzenko change régulièrement d'identité et vit avec sa famille la région de Toronto sous la protection de la police. Il a été interviewé à la télévision en 1966, 20 ans après sa défection de l'ambassade soviétique. Lors de ses apparitions publiques, Gouzenko couvrait son visage d'un masque ou d'un sac perforé afin de dissimuler son identité.

[modifier] Références

  • Robert Bothwell, "Gouzenko, Igor Sergeievich", dans L'encyclopédie du Canada, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, vol. 2, 1987.
  • Jacques Lacoursière et Hélène-Andrée Bizier, "Une affaire d'espionnage", dans Nos Racines, l'histoire vivante des Québécois, St-Laurent, Éditions Transmo, chapitre 133, 1980-1983.
  • Reg Whitaker, "Espionnage à la russe", dans Horizon Canada, St-Laurent, Québec, Le Centre, vol. 112, 1984-1987.

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