Humbert de Moyenmoutier

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Humbert de Moyenmoutier est un moine célèbre de l'abbaye bénédictine de Moyenmoutier[1] dans les Vosges. Né vers l'an mil, Humbert est appelé à faire carrière à Rome après l'élection à la papauté en 1049 de l'évêque de Toul, Brunon de Dabo-Egisheim, neveu de l'empereur d'Allemagne, sous le nom de Léon IX. Diplomate intransigeant, il contribue au grand schisme avec l'Orient.


Sommaire

[modifier] Un moine bénédictin aux connaissances livresques

Le moine Humbert est connu pour être le rédacteur rigoureux de la Vita Hidulphi[2]. La vie d'Hydulphe qui est le lointain patron fondateur de l'abbaye de Moyenmoutier l'intéresse comme toutes les traces des hommes de foi appartenant aux siècles passés qui se sont engagé dans les missions de l'église au coeur de l'empire franc ou imperium francorum, et en particulier en Lotharingie. Ce bénédictin studieux, instruit par les lectures, ne doute en aucune manière que la Haute et Basse Lorraine ne soient au centre de la Chrétienté.

[modifier] Prélat auprès du pape

Humbert obtient un rôle de conseiller à la curie romaine avec le titre de cardinal-évêque de Silva Candida, il a un pouvoir théorique d'archevêque de Sicile[3]. Ce moine vosgien instruit et cultivé, mais d'une réserve austère et d'une fermeté doctrinale peu propice à l'accomplissement d'une tâche diplomatique délicate, est chargé par le pape de conduire une importante légation auprès de l'empereur d'Orient à Byzance.


[modifier] Légat pontifical responsable du grand schisme chrétien entre Occident et Orient

L'empire byzantin est complaisant avec les intérêts normands et manifestement hostile à la papauté. La rupture abrupte des négociations avec les responsables trop subtils de l'église byzantine peut être imputée au cardinal Humbert. Elle initie une détérioration catastrophique des relations entrainant le grand schisme religieux.

Maints historiens affirment que le légat Humbert joue le grand rôle clef dans le Grand Schisme d'Orient entre l'église byzantine et l'église romaine. C'est lui qui excommunie le patriarche Michel Ier Cérulaire le 16 juillet 1054 alors que le pape Léon, affaibli par sa captivité dans les geôles normandes, est mort le 19 avril et que son successeur, le pape Victor II n'est pas encore élu. Le cardinal est en retour excommunié par Michel Ier Cérulaire. Cet incident est une des causes du Grand Schisme d'Orient. Humbert aurait même "selon la légende" donné une gifle à Michel Ier Cérulaire

[modifier] Notes et références

  1. Le vocable français Moyenmoutier, écrit autrefois Moyenmoustier ou Moyenmoûtier, qui qualifie à la fois l'abbaye et son ban provient du latin medianimonasterium. Cette abbaye est installée dans le diocèse de Toul de manière assurée dès le milieu du huitième siècle dans les Vosges.
  2. Il est au moins son commanditaire exigeant et son premier lecteur
  3. Ce pouvoir spirituel et temporel sur la Sicile reste toutefois lettre morte puisque l'île est sous le contrôle des Normands en lutte contre la papauté

[modifier] Sources à compléter

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (de) Henning Hoesch, Die kanonischen Quellen im Werk Humberts von Moyenmoutier : Ein Beitrag zur Geschichte der vorgregorianischen Reform, Böhlau Verlag, 1970
  • (fr) Pierre Brunella, Le cardinal Humbert de Moyenmoutier, Université catholique de Lille, 1947 (thèse de théologie)

[modifier] Liens et documents externes