Henry Le Tonnelier de Breteuil

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Henry Le Tonnelier (Henri Charles Joseph), huitième marquis de Breteuil, est un homme politique français né le 17 septembre 1848 et mort le 4 novembre 1916, à Paris. Ami personnel du roi d'Angleterre Édouard VII, il a été l'un des promoteurs de l'Entente Cordiale.

[modifier] Biographie

Fils aîné du marquis Alexandre de Breteuil et de Charlotte-Amélie Fould (fille d'Achille Fould), il suit l'exemple de son père et embrasse d'abord la carrière militaire, est nommé capitaine et reçoit la Légion d'honneur pendant la guerre de 1870, avant de démissionner.

Député monarchiste des Hautes-Pyrénées en 1877, il fut à la Chambre des Députés le porte-parole du comte de Paris. Il démissionna en 1892 parce que ce dernier refusait, en dépit des conseils du Pape, de se rallier à la République. Malgré ses idées, il fut l'ami de Gambetta et de Clemenceau.

Apôtre d'une Europe unie face à l'Allemagne, il consacra tous ses efforts à mettre sur pied la Triple Entente, en mettant à profit ses liens personnels avec la famille royale d'Angleterre et la famille impériale russe. À la fin du Second Empire, il était notamment devenu l'ami du prince de Galles, futur Édouard VII, qui l'invitait fréquemment à Sandringham et à Windsor, et à qui il fit rencontrer Gambetta en 1881. L'Entente Cordiale entre la France et la Grande-Bretagne en 1904, et la Triple Entente en 1907, couronnèrent ces efforts.

Il épousa d'abord Constance de Castelbajac[1], dont il aura une fille. Devenu veuf en 1886[2], il se remaria avec une Américaine, Marcellite Garner en 1891, d'où deux fils. La fortune de celle-ci lui permit de transformer le château de Breteuil et de faire édifier par Ernest Sanson, en 1902, un hôtel particulier 12 avenue Foch, à l'angle de la rue Rude, pour lequel il quitta sa résidence du 28 rue François Ier. En 1912, il y accueillit le jeune prince de Galles, futur Édouard VIII, durant son séjour de plusieurs mois à Paris.

Il mourut en 1916, moralement brisé par la Première Guerre mondiale, qui réduisait à néant ses rêves d'équilibre européen.

Il a inspiré à Marcel Proust le personnage du marquis de Bréauté « qui ne fréquentait que des altesses, mais se moquait d'elles et ne rêvait que de vivre dans les musées »[3].

Il a composé un Journal retrouvé dans les archives familiales par son fils et publié, pour la partie concernant les années 1886 à 1889, par son petit-fils Henri-François en février 2007[4].

[modifier] Œuvres

  • Journal secret (1886-1889), Paris, Mercure de France, coll. « Le temps retrouvé », 2007

[modifier] Notes et références

  1. Son Journal a été publié par Éric Mension-Rigau (Journal de Constance de Castelbajac, marquise de Breteuil - 1885-1886, Paris, Perrin, 2003 – ISBN : 2-262-02055-8).
  2. La marquise de Breteuil est morte de phtisie.
  3. Hannibal de Breauté a les mêmes initiales, HB, qu'Henry de Breteuil.
  4. Lire un commentaire [1] sur le blog de François-Xavier Brunet, "Le cours des choses".