Harry Martinson

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Harry Martinson (6 mai 190411 février 1978) est un écrivain et poète originaire de la province de Blekinge dans le sud-est de la Suède. Il appartient à la mouvance des écrivains prolétariens (Eyvind Johnson, August Strindberg...). En 1949, il est le premier écrivain issu de la classe populaire à être élu à l'Académie suédoise. En 1954, il est nommé docteur honoris causa de l'université de Göteborg. En 1974, il reçoit le Prix Nobel de littérature en association avec son compatriote Eyvind Johnson. Le choix de ces deux auteurs pour le Prix Nobel fut assez controversé puisque des écrivains comme Graham Greene, Saul Bellow ou Vladimir Nabokov étaient les candidats favoris.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il perd ses parents jeune (sa mère, veuve, l'abandonne à l'âge de six ans pour partir aux USA) et est placé par la commune auprès de paysans selon un système d'enchère humiliant. Il connaît la misère et décide de s'engager à 16 ans sur un bateau. Il passe les sept années suivantes à voyager autour du monde, notamment au Brésil et en Inde.

Après des problèmes de santé (tuberculose), il s'installe définitivement en Suède (1927), où il y mène parfois une vie de vagabond, et commence à publier des poèmes dans différents journaux. C'est sa connaissance du monde et des dépossédés qu'il retranscrira dans ses livres. Toute son œuvre est tournée autour de l'idéal de justice sociale.

En 1929, il se marie à Moa Martinson, une écrivaine suédoise, rencontrée à la rédaction du journal anarchiste Brand. Ils divorcent en 1940, suite à des différents personnels et politiques notamment vis-à-vis de l'URSS. Il épouse Ingrid Lindcrantz en 1942.

Il participe en août 1934 au congrès des écrivains à Moscou - voyage à la mode chez les écrivains de gauche de l'époque - mais n’approuve pas l'imposition du réalisme socialiste défendu par Maxime Gorki qu'il considère comme anémiant.

Il remporte son plus grand succès populaire avec le récit autobiographique de son enfance en deux volumes, Nässlorna blomma (Même les orties fleurissent), 1935 et Vägen ut (Il faut partir), en 1936. Ce livre a par la suite été traduit dans plus de 30 langues.

Son recueil de poésie le plus célèbre est Aniara, publié en 1956, mis en opéra en 1959 par Karl-Birger Blomdahl et dont les principaux personnages (Isagel, Chefone, Libidel) sont connus de tous les suédois.

La parution en 1960 de son recueil Vägnen (La Voiture) qui critique durement la voiture symbole de la civilisation moderne est reçu très froidement par les critiques et le public. Martinson décide de ne plus publier ses textes. Cela ne l'empêchera pas de recevoir en 1974, avec Eyvind Johnson un autre écrivain prolétaire, le prix Nobel de littérature. Ce prix très critiqué par l'intelligentsia suédoise de l'époque, l'isole encore plus et il fait une tentative de suicide dont il sortira gravement blessé. Il meurt peu après en 1978 dans sa maison de Gnesta.

Martinson est un des plus célèbre écrivain suédois du XXe siècle, toujours très lu dans son pays. Il a renouvelé la littérature de l'époque grâce à un style inventif et un regard attentif sur le monde (notamment des laissés pour compte).

[modifier] Œuvres

[modifier] Romans

  • Voyage sans but, (Resor untan mål, 1932, premier volume de ses récits de voyage), Stock, 1938, 1974 et 1991] (épuisé).
  • Cap adieu (Kap Farväl, 1933, second volume de ses récits de voyages). Inédit en français.
  • Même les orties fleurissent (Nässlorna blomma, 1935, premier volet de son œuvre autobiographique), Agone/Marginales, 2001.
  • Il faut partir (Vägen ut, 1936, second volet de son œuvre autobiographique), Agone/Marginales, 2002.
  • La Société des vagabonds (Vägen till Klockrike, 1948, dernier texte en prose). Stock, 1951, Agone/Marginales, 2004

[modifier] Poésie

  • Vaisseau fantôme (Spökskepp, 1929). Inédit en français.
  • Anaria, une odyssée de l'espace (Aniara, 1956), Agone/Marginales, 2004.

[modifier] Bibliographie

  • Collectif, revue Marginales (no 5), Jean Giono & Harry Martinson. Écrivains du peuple, écrivains contre la guerre, Agone, 2006.

[modifier] Liens


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Patrick White
Prix Nobel de littérature
1974
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Eugenio Montale