Hammer Film Productions

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Hammer Film Productions est une société de production britannique fondée par William Hinds et Enrique Carreras en 1934. Ses productions de films fantastiques, d'horreur et d'aventures durant les années 1950 et 60 sont restées célèbres.

Sommaire

[modifier] Naissance et premiers films (1935-1937)

Hammer production a été fondé en novembre 1934 par William Hinds, propriétaire d'une chaîne de bijouteries et acteur amateur. Le nom de la société vient de l'un des pseudonymes qu'utilisait Hinds lorsqu'il jouait dans des vaudevilles au théâtre sous le nom de Will Hammer. Le 10 mai 1935, il fonde avec Enrique Carreras, directeur de salles de cinéma, une société de distribution de films, Exclusive qui distribue les films de la Hammer. Celle-ci doit déposer le bilan en 1937, mais ils parviennent à sauver Exclusive. En 1938, la société est reprise par Michael Carreras rapidement rejoint par Anthony Hinds, tous deux fils des deux créateurs de la compagnie.

Avant-guerre, la Hammer ne produit que quatre films, trois comédies (dont deux réalisées par Elder Willis qui fut l'un des décorateurs et directeurs artisques des films des années 1950) qui ont laissées peu de traces et, en 1936, The Mystery of the Marie Celeste avec Bela Lugosi, histoire d'un navire dont les passagers disparaissent mystérieusement.

[modifier] La résurrection (1946-1955)

Les activités d'Exclusive sont mise en veille durant la Seconde Guerre mondiale. Démobilisés, Michael Carreras et Anthony Hinds rescussitent la Hammer pour alimenter en films Exclusive. La production reprend avec des thrillers destinés au public britannique en complément de programme des films distribué par Exclusive. Un tournant décisif est pris au début des années 1950 avec la signature d'un accord de distribution entre la Hammer et Robert Lippert, producteur américain de film de série B distribués par la Fox. Hammer distribue au Royaume-Uni les films de Lippert, tandis que celui-ci distribue aux États-Unis les films de la Hammer. Pour toucher le marché américain, la Hammer va alors recruter des acteurs américains reconnus mais dont la carrière est sur le déclin. La Hammer et Robert Lippert vont également co-produire 12 films ensemble. Le premier de ceux-ci est The Last Page réalisé en 1951 par Terence Fisher qui signe là son premier film pour la compagnie et le dernier est réalisé en 1955, Women Without Men (AKA Prison Story). Cet accord de co-production permet à la Hammer d'augmenter ses budgets et la qualité de production des films. Elle peut embaucher des scénaristes de qualité, recruter des acteurs confirmés et convaincants, et investir dans les décors. Elle fait ainsi l'acquisition en 1951 d'une grande maison au bord de la Tamise, Down Place, qu'elle transforme en studio et qu'elle nomme Bray Studios. La plupart des films y furent tournés jusqu'en 1966. Ce studio leur apporte un cachet singulier qui est l'une des caractéristiques des films de la Hammer. En 1952, elle produit ses premiers films de science-fiction : Four Sided Triangle et Spaceways.

[modifier] L'âge d'or de la Hammer (1955-1970)

Du milieu des années 1950 à la fin des années 1960, la Hammer rayonne sur le cinéma populaire européen et mondial grâce à la production de nombreux films de genre (horreur, fantastique, aventures…) qui façonnent l'image de la compagnie et l'histoire du cinéma britannique. Cette production s'appuie sur des réalisateurs de qualité comme Terence Fisher et des acteurs qui incarnent les figures mythiques du cinéma de genre : Peter Cushing et Christopher Lee.

Le premier film d'une longue série, Le Monstre (The Quatermass Xperiment), réalisé en 1955 par Val Guest, marque le début de la période faste de la Hammer. Adapté d'une série de la BBC, le film introduit dans le cinéma britannique le personnage du professeur Bernard Quatermass. À la fois film de science-fiction et film d'horreur, Le Monstre remporte un brillant succès et décide la Hammer à produire une suite et d'exploiter la veine du film d'horreur.

Alors que la production d'une nouvelle aventure du professeur Quatermass est lancée — La Marque (Quatermass 2) —, la Hammer recherche un nouveau partenaire pour diffuser ses films sur le marché américain. Des discussions sont lancées avec Associated Artists Pictures. Au cours de ses discussions, AAP suggère à la Hammer de produire une nouvelle adaptation de Frankenstein. Comme la nouvelle originale est dans le domaine public, la Hammer s'empare du projet et après plusieurs versions du scénario, décide de produire le film en couleur et, pour se démarquer de la version d'Universal, d'exploiter au mieux les scènes d'horreur. Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein) est réalisé par Terence Fisher et réuni les deux acteurs phares du studio, Peter Cushing et Christopher Lee. Le film est caractéristique du style des films d'horreur de la Hammer et crée le genre. Celui-ci s'appuie sur le cachet victorien des Bray Studios, style accentué par le jeu très british des acteurs. Mais c'est surtout la profusion des détails horribles (dissections, sang montré et non plus suggéré d'autant plus que le film en couleur sublime le rouge du sang…) qui fait l'originalité du film, bouleverse les codes de la censure et assure au film un succès fracassant au Royaume-Uni et en Amérique. La recette des Horror Movies de la Hammer est désormais trouvée et permet au studio londonien de sortir une longue série de succès revisitant les classiques des films d'horreur d'Universal et exploitant chaque succès avec de nombreuses suites.

[modifier] La crise des années 70

[modifier] Bibliographie

  • John Brosnan, The Horror People, Londres, Macdonald & Jane's, 1976, 304 p.
  • Peter Hutchings, Hammer and Beyond : The British Horror Film, Manchester University Press, 1992, 193 p.
  • Gérard Lenne, Cela s'appelle l'horror : le cinéma fantastique anglais 1955-76, Librairie Séguier, 1989, 383 p.
  • Gérard Lenne, « Hammer et compagnie : La Renaissance anglaise », Histoires du cinéma fantastique, Paris, Seghers, 1989.
  • Kim Newman (sous la direction de), The BFI Companion to Horror, Londres, Cassell, 1996, 352 p.
  • David Pirie, A Heritage of Horror (The English Gothic Cinema 1946-1972), Londres, Gordon Fraser, 1973, 192 p.