Gymnopédies (Satie)

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Les Gymnopédies sont trois œuvres pour piano composées par Erik Satie, elles ont été publiées à Paris en 1888.

Sommaire

[modifier] La musique

Les Gymnopédies sont des pièces légères mais atypiques qui bravent délibérément de nombreuses règles de la musique classique et même contemporaine. Ce refus effronté des conventions est cependant peu perceptible pour l'auditeur tant la musique est portée par une forte charge émotionnelle et l'élégance de la narration.

Les trois morceaux sont écrits selon un rythme ternaire (3/4) et ont tous un thème et une structure similaires.

Les Gymnopédies sont des pièces éthérées qui sont parfois considérées comme des précurseurs de l'ambient. En effet, Brian Eno, l'emblématique pionnier de ce mouvement musical, a cité Satie comme une de ses influences majeures. Satie lui-même a créé le terme « musique d’ameublement » pour définir certaines de ses œuvres, signifiant par là qu'elles pouvaient fort bien convenir comme fond sonore. Mais ce terme a été créé en 1917 et Satie ne l'a jamais appliqué aux Gymnopédies. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les Gymnopédies ont cependant souvent été décrites comme faisant partie de la « musique d’ameublement » de Satie, sans doute en raison des interprétations musicales de John Cage [1].

[modifier] Composition et publication

C'est aprés avoir lu Salamboo de Gustave Flaubert que Satie a l'idée de pièces pour piano inspirée par les danses de l'antiquité grecque[2]. La serie entre dans la catégorie des oeuvres de sa pèriode Montmartroise. Les pièces furent publiées pour la première fois par son père Alfred Satie, mais ne connurent une vraie popularité qu'à partir de 1910, quand la jeune génération de compositeurs et d'interprètes français de l'époque découvrirent sa musique.

[modifier] Choix du mot Gymnopédies

Satie a choisi le terme de « gymnopédies » qui désigne une danse pratiquée par de jeunes danseurs nus à Sparte. La danse est mentionnée notamment par Xenophon dans les Helleniques, Platon dans les Lois et Plutarque dans son Traité de la musique. La thématique grecque antique parcours toute l'œuvre de Satie, depuis les Gnossiennes jusqu'à La mort de Socrate, selon Jean-Joël Barbier, le mot fut peut être choisi en allusion aux notions d'ascétisme et d'austérité qui se réfèrent à tout ce qui est en relation avec la civilisation spartiate, deux notions proches de l'esthétique Satiste[3].

[modifier] Les orchestrations de Debussy

Fin 1896, la popularité et la situation financière de Satie étaient au plus bas. Claude Debussy, dont la réputation grandissait à cette époque, décida de faire un effort pour attirer l'attention du public sur le travail de son ami en orchestrant les Gymnopédies.

Selon Debussy, la 2e gymnopédie ne se prêtait pas à une orchestration, il se consacra donc à la 3e et à la 1re, en inversant leur numérotation:

Première gymnopédie (version originale pour piano de Satie) → 3e gymnopédie (orchestration de Debussy)
Troisième gymnopédie (version originale pour piano de Satie) → 1re gymnopédie (orchestration de Debussy)

La première représentation des deux versions orchestrales de Debussy eut lieu en février 1897 et les partitions furent publiées en 1898.

L'orchestration de la deuxième gymnopédie ne fut réalisée que bien des décennies plus tard, par d'autres compositeurs, et n'est guère donnée.


[modifier] Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Gymnopédie ».

[modifier] Bibliographie

  • Jean Joël Barbier, Au piano avec Éric Satie édition Garamond archimbaud 1986 (ISBN 2906284114)
  • Vincent Lajoinie, Éric Satie édition L'Age d'Homme 1986

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Voir par exemple (en) Cage’s Place In the Reception of Satie par Matthew Shlomowitz (1999) sur le site Erik Satie de Niclas Fogwall.
  2. Vincent Lajoinie (1985) Eric Satiep. 49
  3. J.J. Barbier (1986) Au piano avec Éric Satiep.35


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