Guerre des Antilles (1782)

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La guerre des Antilles, entre la France et l'Angleterre, est une des conséquences de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Les deux belligérants s'opposent pour la suprématie dans les Antilles.

Sommaire

[modifier] Armistice tacite sur le continent

Il y eut un armistice tacite sur le continent américain pendant l'hiver 1781-1782. Un grand convoi et des renforts pour les Antilles étaient en préparation en France afin de mettre la flotte de l'amiral de Grasse en état de soutenir la lutte contre la flotte anglaise, sous les ordres de l'amiral George Brydges Rodney. Dans la seconde moitié de janvier, le marquis de Bouillé a repris les îles de Saint-Eustache et de Saint-Christophe et le général de Crillon celle de Minorque, en février.

Icône de détail Article détaillé : Bataille de Saint-Kitts.

[modifier] Bataille des Saintes

Icône de détail Article détaillé : Bataille des Saintes.

Mais le grand convoi parti de France sous l'escorte de l'amiral de Guichen est dispersé par la tempête. Les Anglais réunissent toutes leurs forces navales aux îles du Vent, et le comte de Grasse, malgré l'infériorité de sa flotte, met à la voile pour convoyer les troupes de M. de Bouillé qui devaient se réunir, à Saint-Domingue, à celles que commandait le général espagnol don Galvez. L'amiral Rodney, manœuvrant pour couper la flotte française de son convoi, ne peut atteindre que le vaisseau le Zélé, le plus mauvais marcheur de l'arrière garde. Le comte de Grasse voulut le sauver et engage son avant-garde sous le commandement de M. de Vaudreuil.

Les Français eont l'avantage dans ce premier combat, livré le 9 avril 1782. L'amiral Rodney les suit, et, ayant gagné le vent, engage le 12 avril la flotte française. Le vaisseau amiral la Ville de Paris et six autres sont désemparés et pris malgré leur résistance. Le comte de Grasse est fait prisonnier et n'obtient sa liberté qu'à la paix, l'année suivante. Le pont de son vaisseau avait été complètement rasé par les boulets anglais et l'amiral avec deux officiers restaient seuls debout et sans blessure quand il se rendit.

L'amiral Rodney ne peut garder aucun des quatre vaisseaux dont il s'était emparé, parce qu'ils étaient trop endommagés.

En outre, le César prit feu et périt avec environ quatre cents Anglais qui en avaient pris possession.

[modifier] Proposition de paix

Quand cette nouvelle parvint aux États-Unis, le Congrès venait précisément de recevoir du général Carleton, qui avait remplacé Clinton dans le commandement de l'armée anglaise, la proposition du gouvernement anglais de reconnaître sans restriction l'indépendance des États-Unis, sous la condition de renoncer à l'alliance avec la France.

Le Congrès ne se laisse pas influencer par la nouvelle du désastre éprouvé par les Français dans les Antilles. Il ne montre que de l'indignation et refuse d'admettre le négociateur qui en était chargé. Les États déclarèrent unanimement qu'ils considèreraient comme haute trahison toute proposition tendant à faire une paix séparée.

Ces ouvertures, ainsi que l'armistice qui fut à la même époque demandé par le commandant de Charleston et refusé par le général Green, prouvaient assez que, malgré leur dernier succès dans les Antilles, les Anglais renonçaient enfin à soumettre leurs anciennes colonies.

Les Américains désiraient certainement la paix, mais ils montrèrent la plus grande fermeté et ils prouvèrent leur reconnaissance envers la France en se disposant à de nouveaux sacrifices afin d'obtenir cette paix à des conditions aussi honorables pour les alliés que pour eux-mêmes.

De son côté le gouvernement français ne discontinue d'envoyer des secours autant que le lui permettait le mauvais état de ses finances. Deux frégates, la Gloire et l'Aigle, sous le commandement de M. de La Touche-Tréville, sont expédiées de Brest, le 19 mai 1782.

Après le combat du 12 avril, où le comte de Grasse fut fait prisonnier, le marquis de Vaudreuil, qui avait pris le commandement de la flotte, reçut l'ordre de venir à Boston pour y réparer son escadre.

[modifier] Notes


[modifier] Source

Thomas Balch, Les Français en Amérique pendant la guerre de l'Indépendance des Etats-Unis 1777-1783, 1872 [détail édition]