Groupe de Bleau

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Le « Groupe de Bleau » (ou « GdB » ou « Bleausards ») désigne le principal groupe de jeunes alpinistes parisiens qui, dans les années 1920-1930, allaient les dimanche faire de l'escalade sur les rochers de forêt de Fontainebleau faute de pouvoir s'entraîner sur de vraies montagnes. Dès cette époque, il existait plusieurs groupes de grimpeurs à Fontainebleau. Mais, les varappeurs étant peu nombreux à cette époque, les groupes furent amenés à souvent se croiser puis à se mélanger au gré des amitiés.

Sommaire

[modifier] Historique du GDB

Le Groupe de Bleau est de facto le successeur du groupe des Rochassiers fondé en 1910 sous l'impulsion de Jacques Wherlin, et comptant notamment, Paul Chevalier, Jacques de Lépiney et son frère. Ils donneront naissance en 1919 au mythique Groupe de haute montagne (GHM).

Le Groupe de Bleau (GDB) est fondé en 1924 par la génération qui succède aux Rochassiers, ceci avec une certaine organisation (des conditions d'adhésion, un bulletin au ton humoristique). Il durera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Son principal animateur est d'abord Bobi Arsandaux, l'un des meilleurs grimpeurs de sa génération, mort jeune en montagne. En 1931, ses amis du Groupe de Bleau érigent en sa mémoire le refuge Bobi Arsandaux à l'Envers des Aiguilles de Chamonix ([1]). Plus tard, ce sera Pierre Allain (officiellement admis en 1933) qui sera la référence technique du groupe.

En 1945, le Cuvier académic club (CAC) prend la relève sous l'impulsion de Pierre Allain et René Ferlet. Puis le Club olympique de Billancourt (COB) (Bouldering history). L'alpiniste René Desmaison aurait été Bleausard à cette époque. François Truffaut également.

L'amitié des membres du Groupe de Bleau de 1924-1939, nés dans les premières années du siècle, a traversé les générations. Des réunions des anciens à l'esprit toujours jeune se tenaient encore dans les années 1980 voire 1990.

[modifier] Rôle dans l'histoire de alpinisme

Le Groupe de Bleau (au sens large, comprenant les "invités") a joué un rôle non négligeable dans l'histoire de l'alpinisme :

  • Une pépinière d'innovations. Les membres du Groupe de Bleau, attachés à vaincre de "petits" rochers ont pu plus se concentrer sur les difficultés techniques d'escalade à résoudre que lors de grandes courses de haute montagne. « Les essais peuvent se multiplier, s’étaler sur des années jusqu’au succès qu’on doit à une position de supplicié, au concours d’un hiver sec et d’une puissance accrue de l’épaule, parfois à une jetée, à une allonge ou à un écart de danseuse, à un angle très précis dans la flexion d’une phalange. » (Gilles Modica, « Pierre Allain, pure lumière du rocher », Bibliothèque municipale de Grenoble, 1999, page 10). Ainsi, « Nulle part ailleurs, écrira Raymond Leininger – et ce fût longtemps vrai – on n’a poussé la technique du rocher aussi loin. » (Gilles Modica, idem). Les membres du GDB jouent donc un rôle essentiel dans l'innovation des techniques d'alpinisme (et par contrecoups de la spéléologie) :


Dans les années 1930, le Groupe de Bleau a également compté la présence de :

  • Alain Le Ray (futur chef militaire du maquis du Vercors),
  • Jacques Boell (écrivain de montagne) et son frère,
  • Raymond Gaché (spéléologue, futur secrétaire général de la fédération de camping),
  • Marcel Prettre (chimiste célèbre)
  • le jeune Jacques Ertaud (amené par son "parrain" Raymond Gaché dans les années 1940 probablement)
  • etc.

[modifier] Source

  • Bulletins du Groupe de Bleau.
  • Gilles Modica, Pierre Allain, pure lumière du rocher, Bibliothèque municipale de Grenoble, 1999.
  • Olivier Hoibian, Les alpinistes en France, 1870-1950, une histoire culturelle, L'Harmattan, 2000, chapitre sur le GDB, pages 209-219.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes