Gilles Kahn

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Kahn.

Gilles Kahn (né le 17 avril 1946 à Paris et décédé le 9 février 2006 à Garches) était un chercheur français en informatique. Il a été directeur scientifique et président de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).

Membre de l'Académie des sciences et directeur scientifique de l'Inria depuis 1993 jusqu'en mai 2004, date à laquelle il prit la présidence, Gilles Kahn était un spécialiste des environnements de programmation et environnements de preuves sur ordinateur. Polytechnicien (X1964), il a mené plusieurs années de recherches à l'étranger : université de Stanford (1968-71), université d'Édimbourg (1975-76), institut Isaac Newton à Cambridge (1995), auprès de scientifiques de renom. Cependant, il ne finira jamais son doctorat en informatique sur la « sémantique des langages de programmation. »

Employé par le CEA puis la CISI tout en menant son activité de recherche à Rocquencourt, il entre à l'INRIA (alors IRIA) en 1977, en tant que responsable d'un projet consacré au développement d'environnements de programmation (MENTOR, CENTAUR). C'est cette année-là qu'il acquiert une renommée internationale grâce à la publication d'un article sur la notion de parallélisme en informatique qui porte son nom : les « réseaux de Kahn ».

En 1983, il participe à la création de l'unité de recherche INRIA Sophia Antipolis, où simultanément il continue à diriger un projet de recherche et exerce la responsabilité de pilotage de la recherche auprès du directeur. En 1993, Gilles Kahn rejoint la direction générale de l'Institut dont il devient le directeur scientifique. Il assume les fonctions de président-directeur général de l'INRIA à partir de mai 2004.

Gilles Kahn était membre de nombreux conseils scientifiques d'entreprises et d'organismes de recherche en France (ONERA, BRGM, CNES, EDF, Ilog, etc.) et à l'étranger. Il était membre du conseil d'administration du CNRS et du conseil général des technologies de l'information. Il a participé à de nombreuses évaluations internationales d'organismes scientifiques dans le monde et à des jurys de prix scientifiques internationaux.

[modifier] Précurseur et auteur de plusieurs rapports

Sollicité pour des missions d'intérêt national, il est intervenu notamment en tant que membre de la commission d'enquête sur le vol Ariane 501 (1996), comme co-auteur avec Didier Lombard, directeur général des stratégies industrielles au Ministère de l'industrie, d'un rapport sur la recherche en télécommunications (1997) et comme co-auteur (2000) d'un rapport au Président de la République sur « l'accès de tous à la connaissance ».

Le Monde du 12 février 2006 (article) observe que « les principales thématiques de recherche de Gilles Kahn, développées dès le début des années 1970 — alors que l'informatique n'en est qu'à ses balbutiements —, sont toujours d'une grande actualité. Ses travaux sur le calcul distribué asynchrone, sur la sémantique des langages de programmation et sur les environnements d'édition de programmes inspirent aujourd'hui de nombreuses recherches menées dans le monde industriel mais aussi académique. [...] Sa connaissance de la sémantique des langages de programmation lui avait permis de jouer un rôle crucial dans l'enquête consécutive à l'accident survenu lors du premier lancement du lanceur Ariane-V, en juin 1996. C'est lui, notamment, qui était parvenu à identifier les erreurs de conversion du logiciel intervenues au cours de l'évolution du lanceur européen. »

Gilles Kahn a été le premier chercheur en informatique élu membre de l'Académie des sciences. Son ancien collègue et ami Bernard Lang, cité par Le Monde, affirme que « Gilles Kahn était plus que le président de l'institut. Il l'incarnait. » Son rêve était de modéliser le corps humain.

[modifier] Liens externes

Autres langues