Gilles Hocquart

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Gilles Hocquart naquit dans la Champagne en France , d’où sa famille, la quatrième branche de Hocquart, portant ce nom depuis 1189, est originaire, en 1694. Il était le troisième enfant de quatorze de Jean-Hyacinthe Hocquart, chevalier et seigneur d’Essenlis et de Muscourt, et de Marie-Françoise Michelet-du-Cosnier. Cette branche de Hocquart fut reconnue comme nobles seulement dès les environs de 1536. Avant cette date, les Hocquart étaient perçus comme de vulgaires paysans. D’ailleurs, en ces temps, leur fortune ne dépassait guère les ardeurs de leur titre. C’est lorsqu’ils immigreront à Paris, au XVIe siècle qu’ils grimperont aux hauts postes de la société et seront connus comme de riches nobles influents, tant dans les domaines des finances que de la magistrature ou de la bureaucratie gouvernementale. Leur escalade des échelons sociaux est autant le résultat de mariages avantageux avec entre autre des Colbert et des talon, que leur acquisition nouvelle d’officies fiscaux. Par contre, leur incroyable ascension sociale se terminera plus tard pour des raisons politiques et économiques. Malgré tout, la famille n’a pas échoué au bas de l’échelle, bien au contraire, elle a su rester dans la noblesse de la France, et cela reste grandement redevable à Jean-Hyacinthe Hocquart le père de Gilles Hocquart. En effet, c’est principalement lui qui a frayé les chemins de la réussite professionnelle de ses fils et donc qui a le plus contribué à la considération française envers sa famille . C’est de cette manière que Gilles Hocquart doit, à son père, la majeure partie de sa carrière qu’il entama, de l’expérience de vie de ses huit ans, au Commissariat de la Marine, en tant qu’écrivain. Il obtient ensuite des promotions le déclarant petit commissaire à Toulon et puis commissaire ordinaire. Par la suite on l’affecta à Rochefort, connue comme une école pour former les employés de la Marine française, où il s’est vu réaliser plusieurs tâches dans des domaines diversifiés. Dans cette institution, pour laquelle il travailla sur un étendu de 7 ans (de 1722 à 1729) il su développer des compétences tant dans les secteurs administratifs et judiciaires que commerciaux. Après il s’éleva dans la hiérarchie jusqu’au niveau de commandant. Dans la Marine, les gens le considéraient avec beaucoup de respect; peut-être parce qu c’était un homme bon et à maintes fois qualifié par ces personnes de vrai chevalier. En fait, c’est sa personnalité qui non seulement restera probablement dans le cour de son passage en ce bas monde, sa plus forte recommandations mais aussi, sans aucun doute son alliée la plus puissante. Cet homme admirable attirait la sympathie des gens parce qu’il en dégageait tout autant. Pas disposé à ce qui touche à la vantardise et à la prétention, il abordait un calme quelques fois déconcertant pouvant, jumelé à ses passes d’inflexibilité, ses traits sévères et son regard absent, bref son allure physiquement parlant bien peu déroutante , le faire paraître pour froid. Cependant, sa recherche de simplicité et sa force de conciliation réussirent à faire pardonner ses autres côtés, soit disant moins flatteurs. Malheureusement, sa grande intelligence, à ne pas négligée soit dit en passant, de dévoilait par contre pas d’aspects susceptibles de le désigner d’être brillant, à l’image de sa vision et de sa perception bien peu impressionnantes. En contrepartie de ses quelques défauts, voici un exemple témoignant de sa grandeur en tant qu’individu : il fut l’un des seul intendant de la Nouvelle-France à ne pas s’enrichir en ce poste et il n’y a d’ailleurs jamais été propriétaire d’une maison; chose sur laquelle d’autres intendants ont bien pris plaisir à abuser .Voici maintenant les propos de Montcalm, appuyant ceux générés plus haut, dans son journal, lors de son séjour à Brest: "Pour M. et madame Hocquart, c’est un couple bien assorti; ce sont d’honnêtes gens, vertueux, bien intentionnés, tenant une bonne maison. Aussi, M. Hocquart a-t-il été vingt ans intendant en Canada, sans avoir augmenter sa fortune, contre l’ordinaire des intendants des colonies qui n’y font que trop grands profits au dépens de la colonie."

Pour maintenant aborder le plus important aspect de la vie de Gilles Hocquart, parlons de sa carrière en terres du Canada. Tout a débuter lorsque le roi lui accorda, le 8 mars 1729, une commission en qualité de commissaire général de la marine mais aussi, d’ordonnateur au Canada, c’est de cette manière qu’il abouti au Canada. À son arrivée, il postula au Conseil souverain, question de procéder à l’enregistrement de sa commission, pour qu’il puisse agir comme intendant intérimaire de la Nouvelle-France. Avant cela, il rencontra Beauharnois, le gouverneur général de cette colonie, de cette période. Il devinrent de bon amis pour la principale raison qu’ils trouvaient un mutuel avantage à collaborer. Ainsi, Beauharnois joua un important rôle pour Hocquart car il parla en sa faveur au ministre et y adressa une requête pour que son collègue devienne intendant. Hocquart en fit tout autant pour le gouverneur général. Leur relation contribua à leurs intérêts propres mais également à rétablir un équilibre politique et administratif dans la colonie, aspect négligeable dans les temps du partenariat entre Dupuy et Beauharnois. Mis à part sa collaboration avec Beauharnois, la carrière de Gilles Hocquart au Canada fut, en grande proportion, le résultat de favoritisme provenant de la Couronne française et de l’influence de sa famille. D’un autre côté, Hocquart fut au bon endroit au bon moment car, en ces temps, le Canada avait des manques dont Hocquart avait et l’expérience et les compétences pour en combler les besoins. Par exemple ce qui touche au domaine commercial. Bref, l’essentiel est qu’Hocquart fut officiellement reconnu comme intendant par Versailles le 21 février 1731, et la nouvelle parvient le 20 août 1731 au Canada. Maintenant portant le titre d’intendant de la Nouvelle-France, Hocquart ne connaît pas encore l’ampleur et la complexité du défi dans lequel il vient tout juste de plonger. À cette date, Maurepas occupait le poste de ministre de la marine et Fleury de cardinal. Ces deux hommes ainsi que les gouvernements français et canadiens s’attendaient de lui qu’il porte la charge du développement commercial puis du potentiel de la Nouvelle-France toutefois en s’assurant de minimiser les coûts pour la France et en plus, que la métropole y trouvent des intérêts . Fleury, qui couvrit d’ailleurs en grande partie l’intendance de Hocquart, mettait en avant pour la colonie une stabilité politique, un régime économique axé en totalité au niveau gouvernemental, un plus grand contrôle sur la bureaucratie de robe et une diminution des fonds disponibles, consacrés aux initiatives de l’État. Maurepas, quant à lui, insista énormément sur l’expansion commerciale. Comme constaté dans les instructions données à Hocquart, par Maurepas et Fleury, celles-ci furent beaucoup influencées par les maximes mercantilismes classiques, se généralisant ainsi: « Comme la Colonie du Canada N’est bonne qu’autant qu’elle peu estre utile au Royaume, Le Sr.Hocquart doit S’appliquer a chercher les moyens qui y peuvent contribuer.», dans les instructions. Face à cela, Hocquart, à travers les 19 ans de son intendance au Canada, d’un point de vue historique général, réussi bien. Plus précisément, Hocquart, comme Talon, contrairement aux autres intendants, succédèrent dans la réorientation des exportations canadiennes de la traite des fourrures vers l’industrie et l’agriculture. De plus, au niveau des domaines touchant à la justice et à la police, Hocquart opéra de manière à améliorer, donc à augmenter, la compétence des fonctionnaires qui, à son arrivée en 1729, ne l’avaient pas impressionné. D’ailleurs au cours de son mandat d’intendant du Canada, son opinion changea grandement à l’endroit des dits fonctionnaires. Au début, les jugeant incompétents comme véhiculé ici, un message écrit de sa main à Maurepas en 1730: « Je n’aye porté presque tout seul la peine de toutes les opérations que j’aye faites, n’ayant trouvé personne icy capable de Débrouiller le cahos […] il a fallu que j’ay Dirigé, instruit et conduit tout le travail.», alors que par la suite, il prit conscience que les fonctionnaires en questions manquaient seulement de ressources digne de ce nom, comme il en est témoigné : « […] il jugeait ses subordonnés, bureaucrates chargés des finances et fonctionnaires civils, comme des hommes capables mais surchargés de travail […] ». Poursuivons encore sur la ligne de ses réalisations en disant que le treizième intendant du Canada dirigeait et administrait ces terres d’Amérique mais n’en faisant pas ses seules occupations: il se rendit également sur le terrain pour appliquer et construire ses politiques. Par exemple, il apporta de l’aide à ceux qui tentaient de développer des industries pour fructifier l’exportation. De plus, entre 1729 et 1731, lui et Beauharnois distribuèrent aux seigneuries quelques 400 censives pour l’agriculture, par simple observation de cette carence sous les deux derniers intendants. Question d’ajouter à son œuvre ô combien respectable, ce grand homme avantagea les marchands canadiens, et les accompagna de tout cœur, contre les marchands français, qui selon lui, prenaient trop de place au sein du commerce canadien, pour qu’un jour, ils puissent arriver à développer leur économie. Aussi, Hocquart les prit sous son aile et investi dans de petites entreprises en lesquels bon nombre de personnes ne croyaient pas. Ensuite, ce chevalier, crut, pour revigorer la colonie, qu’il fallait des fonds; et empli de sa grande dévotion pour le Canada, il rendit visite à plusieurs reprises au ministre de la marine de France pour faire valoir ses convictions. Ces sollicitations envers Maurepas et Fleury débloquèrent de l’argent mais jamais assez pour la grandeur des projets qu’occupaient Hocquart. Malgré tout, grâce aux fonds accordés par la France, il y eut une considérable croissance économique durant les années 1736 à 1741. Par après, nous constatons que sous son intendance se réalisèrent quelques travaux d’ordre public tels des constructions et des fortifications dans les limites de la Nouvelle-France.

Toutes les incroyables réalisations nommées à date nécessitèrent énormément d’efforts pour Hocquart. Justement, des efforts, il en consacrait à profusion pour la colonie dont il était l’intendant. C’est de cette façon qu’entre autre, il mit en vigueur des règlements, des lois, dont les canadiens récolteraient les bénéfices, donna les commandes de postes de traite aux marchands, il alla jusqu’à tolérer des échanges illégaux pour que le commerce canadiens s’en voit gagnant, tout comme les commerçants. Ceci est sans compter que l’intendant apporta abondamment aux industries coloniales et à la construction navale, en donnant de l’argent, de la main d’œuvre , du temps, des matériaux… Il ne faut pas non plus oublier qu’en 1740, les changements dans la colonie permirent d’identifier Hocquart comme l’un des meilleurs et des plus remarquables intendants que la Nouvelle-France connut . En effet, les instructions qu’avaient reçues Hocquart s’avéraient comme une réussite : les affaires du Canada avaient prient plus de valeur que jamais, les exportations s’était multipliées, et on exporta même des produits manufacturés, sans compter la croissance impressionnante des produits agricoles ainsi que la progression de la construction navale et de quelques-unes des petites industries. Que pouvait-on demander de plus que toutes ces belles réalisations? Malheureusement, l’ascension du Canada pour arriver à ce point se transforma bientôt en chute libre. En fait, dès 1741, Hocquart du affronter le déclin de ses politiques comme une carte de plus dans son piètre jeu. Il est vrai que sa politique économique échoua, où plusieurs industries dans lesquelles il avait mis corps et âme à monter firent faillite ou eurent des troubles financiers, comme la construction navale ou les Forges Saint-Maurice, où mauvaises récoltes s’accumulèrent. Aussi, pour rajouter au fiasco qu’il s’installait, le Canada était plongé dans des dettes et une guerre entre la France et la Grande-Bretagne éclata peu après. Les britanniques, dans le contexte de guerre, s’emparèrent de structures importantes, bloquèrent le commerce maritime transatlantique, ravagèrent l’industrie des pêcheries et des fourrures. Ensuite, toujours pour intensifier le désastre ambiant, la famine commença à ronger la colonie. Mais pourquoi un tel déclin des politiques et installations de Hocquart si soudainement et intensivement ? Les causes de cette littérale chute sont dues en partie au climat des dernières années : peu favorables à l’agriculture, mais aussi au manque de vision, à long terme, de Hocquart et du fait qu’il a fouiné dans le domaine de la justice à un niveau n’atteignant pas ses fonctions, aux détriments des autres qu’il devait occuper, et ayant pour conséquence la frustration de Beauharnois et l’accord de favoritisme partiellement responsable, à un certain moment, des troubles économiques du Canada. Par contre malgré les bas temps de la colonie, officiellement, l’intendant Gilles Hocquart, de 1729 à 1748, a fait en sorte que le Canada vivre un moment fort de sa prospérité commerciale et que son économie éclore miraculeusement autant qu,elle se diversifie. Aussi, la structure sociale interne de la colonie retrouva équilibre et stabilité. Ces belles réussites et ces avancements de la colonie vers le Québec d’aujourd’hui sont, nous le répétons, grâce à Gilles Hocquart, qui mit une grandiloquence sur l’initiative privée du commerce canadien ailleurs que dans celui des fourrures, qui fit la gestion financière coloniale rendant possible la construction d’une colonie. Ces élément le pardonne pour les faiblesses suivantes qu’il eut: il accorda trop de confiance à certains de ses associés qui en ont abusé, il banalisa des lacunes de l’économie pionnières et il sous axa son programme de politique économique sur l’agriculture.


Finalement, lui-même insatisfait, voire honteux, de son intendance au Canada, déjà depuis 1746, comme nous prenons facilité à constater avec cet extrait de ses dires: "[…]j’aye sacrifié avec Joye au service du Roy et ma jeunesse et les Espéances que je pouvois avoir d’un Établissement avantageux […]. Mon administration a esté plus pénible qu’aucunes de celles qui l’ont précédée et peut estre plusieurs Ensemble." Hocquart avait pour requête la demande d’une nouvelle affectation. Maurepas, lui avait préalablement vu l’importance de le remplacer par le commissaire ordonnateur de Louisbourg, François Bigot, peu de temps après 1744. Cependant, de nombreux éléments retardèrent la nomination de Bigot comme intendant, jusqu’en 1748, où le roi révoqua Hocquart. À sa révocation, l’ex-intendant retourna en France. Dès le 1er avril 1749 il fut nommé intendant de Brest et conserva ce titre pour les 15 années suivantes. Du haut de ce titre, il fit la rencontre de personnes oscillant de la Nouvelle-France à la France, il était donc informé de ce qui se passait dans la colonie. Il garda jusqu’en 1760, une seigneurie en bordure du lac Champlain puis plus important encore, des intérêts au niveau des pêcheries d’un poste au Labrador, comme lien avec le Canada. En septembre de 1749, il alla à Paris, puis l’année suivante, le 23 août 1750, en résultat d’un contrat, s’épousèrent Gilles Hocquart et une dénommée Anne-Catherine de la Lande, son père étant Claude de la Landeet se présentant comme comte de Câlan, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, mais il n’eurent point d’enfants. Trois hivers plus tard, en date du 29 décembre 1753, Hocquart s’éleva professionnellement parlant, au poste de conseiller d’État. Également, pour faire suite à son séjour au Canada, de 1756 à 1763, pendant la guerre de 7 ans, le grand homme arma des flottes françaises comme renfort pour le Canada. Il apporta également, toujours fidèle à sa grande générosité, son aide pour l’établissement d’Acadiens en France. Par la suite après une vie bien chargée en travail il prit sa retraite en 1764. Malgré son statut de retraité, la même année, il accepta la sinécure d’intendant des classes. Il vécut la fin de sa vie à Paris où il vivait de ses pensions et de son salaire. À sa mort, le 1er avril 1783, il était pauvre mais avait tout de même réservé une partie de son argent à ses domestiques, aux pauvres venant de diverses paroisses où il avait lui-même été et au ministère de la Marine.

Précédé par Gilles Hocquart Suivi par
Claude-Thomas Dupuy Intendant de la Nouvelle-France

1729 - 1748
François Bigot
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