Gerard Mortier

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Gerard Mortier[1], né à Gand (Belgique), le 25 novembre 1943, est un metteur en scène et directeur d'opéra, de nationalité belge.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse et années de formation

Gerard Mortier est fils d'un boulanger gantois. Il fait sa scolarité au collège jésuite de sa ville. Il acquiert sa formation supérieure à l'Université de Gand, où il obtient un doctorat en droit et une licence en sciences de la communication.

[modifier] Carrière

Après ses études, Gerard Mortier, passionné d'art lyrique depuis son enfance, choisit une carrière de responsable artistique: son premier poste est celui d'assistant du Directeur du Festival des Flandres. Le 25 août 1970, premier coup d'éclat d'une longue série: Gerard Mortier publie dans une revue locale un pamphlet qui qualifie l'Opéra royal de Gand de « scandale culturel flamand »; il y préconise la fondation d'un "Opéra des Flandres".

  • 1968: Assistant du directeur du Festival des Flandres.
  • 1973-1979: Assistant de Christoph von Dohnányi et de Rolf Liebermann, il passe sept ans en Allemagne où il est successivement directeur artistique des opéras de Dusseldorf (1972-73), Hambourg (1973-77), Francfort (1977-79).
  • 1979-1981: Rolf Liebermann et Hugues Gall l'appellent à l'Opéra de Paris comme chargé de mission.
  • 1981-1992: En 1981, il succède à Maurice Huisman comme directeur du Théâtre Royal de La Monnaie, abritant l'opéra bruxellois, et jusque là surtout réputé comme scène attitrée du Ballet du XXe siècle. Bien décidé cependant, à renouveler le genre lyrique et à réveiller une institution un peu assoupie, il appelle dès 1981 Sylvain Cambreling comme directeur musical de l'opéra. Ensemble, ils produisent des spectacles signés Luc Bondy, Patrice Chéreau, Karl-Ernst Herrmann, Peter Mussbach et Herbert Wernicke. Ces choix de programmation originaux souvent anticonformistes, et l'engagement tout autant de jeunes chanteurs de talent que de personnalités les plus en vue de la scène théâtrale européenne, valent à Gerard Mortier une réputation internationale. Des actions parallèles de promotion internationale font de La Monnaie l'une des capitales de l'opéra en Europe. Toutefois, cette gestion unilatérale conduit également au mécontentement du célèbre chorégraphe Maurice Béjart dont le financement dépend également de la Monnaie. Le conflit culmine en 1987, lorsque Béjart quitte la Belgique définitivement.
  • Entre 1988 et 1989, il participe en outre activement à la préparation du projet de l'Opéra Bastille.
  • 1992-2001: Fort de ses succès à La Monnaie, il se voit alors confier la direction du Festival de Salzbourg avec trois missions : faire évoluer la programmation, rechercher des nouveaux publics et ancrer cette institution dans le XXIe siècle. Il s'attachera pendant dix saisons à les remplir, rencontrant un succès grandissant malgré de fortes résistances... combattues avec énergie et humour. Lorsqu'il quitte ce poste, ses opposants font imprimer une notice nécrologique en pleine page dans un journal local.
  • 2002-2004: À l'invitation du gouvernement du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, il organise le premier cycle de la Ruhr Triennale, installée dans d'anciens locaux industriels.
  • Depuis septembre 2004, Gerard Mortier est de retour à Paris, où il succède à Hugues Gall comme directeur de l'Opéra national de Paris - après en avoir été le directeur délégué depuis décembre 2001.
  • Il enseigne l'histoire politique et sociologique du théâtre à Gand et à Leyde.
  • Le 27 février 2007, il est nommé directeur du New York City Opera à partir de la saison 2009-2010 jusqu'en 2015[2], mais participera dès lors à l'activité de l'institution.

[modifier] Distinctions

Gerard Mortier est docteur honoris causa de l'Université d'Anvers et de l'Université de Salzbourg. Il est membre de l'Académie des Arts de Berlin. Gerard Mortier a été invité comme fellow du Wissenschaftskolleg zu Berlin en 2001-2002. En février 2005, il reçoit le prix annuel de la Communauté flamande pour la culture.

Il a été fait chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur le 1er janvier 2005.

Fait baron par le Roi des Belges le 30 mai 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Son prénom s’écrit sans accent et son nom se prononce à la néerlandaise.
  2. Gerard Mortier dirigera le New York City Opera, Le Monde du 01.03.07.

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Marie Piemme (dir.), Un théâtre d'opéra : l'équipe de Gerard Mortier à la Monnaie, Gembloux, Duculot, 1986.
  • Laurent Weinstein, Gerard Mortier : biographie, Bruxelles, Le cri, 1992.
  • Simon Michael Namenwirth, Gerard Mortier at the Monnaie : the interviews, Bruxelles, VUB Brussels University Press, avril 2002.

[modifier] Liens externes

Précédé par Gerard Mortier Suivi par
Maurice Huisman
directeur du Théâtre royal de la Monnaie
1981-1992
Bernard Foccroulle
Hugues Gall
directeur de l’Opéra national de Paris
2004-
en fonctions
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