Georges Ferdinand Bigot

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Georges Ferdinand Bigot (né le 7 avril 1860 à Paris dans le 5e arrondissement - mort le 10 octobre 1927 à Bièvres (Essonne)) était un peintre, illustrateur, caricaturiste français. Il est presque inconnu au pays natal, mais c'est au Japon qu'à la postérité passe Bigot dont l'œuvre est aujourd'hui une des témoignages les plus précieuses pour connaître les mœurs du pays du soleil levant à l'ère de Meiji. Les caricatures de Bigot, reprises chaque année dans les livres de classe, sont familières à bien des japonais.

[modifier] Bibliographie

Initié au dessin par sa mère, Bigot se destine à l'art dans son enfance. A douze ans, il a été admis à l'Ecole des beaux-arts de Paris où il apprend le dessin de Jean-Léon Gérôme et de Carolus-Duran. En dehors de l'Ecole, il fait la connaissance de Philippe Burty, collectionneur d'œuvres japonaises, de Louis Gonse, historien de l'art et spécialiste de l'art japonais et de Félix Buhot, qui enseigne à Bigot l'eau-forte.

Le japonisme, qui influence les milieux artistiques de Paris à cette époque-là, suscite aussi le fort intérêt à Bigot. Il participe aux illustrations de L'art japonais, ouvrage de Louis Gonse et visite le pavillon de Japon de l'Exposition universelle à Paris en 1878. Enfin, afin d'étudier la peinture traditionnelle japonaise, il se décide à partir pour le Japon. Travaillant toujours comme illustrateur pour les journaux, La Vie moderne ainsi que Le Monde Parisien et participant aux illustrations d'un roman d'Émile Zola, Nana, Bigot paie son voyage pour le pays du soleil levant. En 1881, il s'embarque pour le Japon et arrive l'année suivante à Yokohama.

Au Japon, il suit d'abord des cours de langue japonaise et de peinture traditionnelle, tout en enseignant le dessin et l'aquarelle à l'école militaire. Parallèlement à ces activités, il publie quelques albums de gravure comme Croquis japonais, 日本素描集 et illustre des journaux japonais. Après l'expiration de l'engagement avec l'école militaire, il devient professeur de français sous une école fondé par Chomin NAKAE, écrivain et penseur politique qui traduit Du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau. Il voyage à Nikko, situé au nord de Tokyo, et à Kyushu, île dans le sud du Japon. En 1895, il épouse une fille japonaise qui donne naissance à un enfant. Portant un kimono et parlant le japonais, Bigot s'est bien assimilé à la vie japonaise.

Couverture de TÔBAÉ, no6, 1887.
Couverture de TÔBAÉ, no6, 1887.
Lutte entre la Russie, la Chine et le Japon pour la Corée. (Une partie de pêche, Tôbaé, no1, 1887.)
Lutte entre la Russie, la Chine et le Japon pour la Corée. (Une partie de pêche, Tôbaé, no1, 1887.)

En 1887, Bigot édite lui-même un journal satirique, Tôbaé (Tôba, un grand moine buddhiste japonais au XIème siècle, fait des caricatures de haute qualité. É signifie peinture). Là, il ridiculise les hommes politiques et caricature l'excès de l'occidentalisation et la modernisation du Japon. Il le publie dans une concession étrangère de peur de l'arrestation. En effet, le gouvernement de Meiji avait déjà considéré Bigot comme personne suspecte.

Pourtant, sa volonté créatrice ne s'affaiblit pas, bien au contraire: Bigot publie aussi un bon nombre d'albums comme La journée d'une guesha à Tokyo, 東京芸者の一日. Quand la Guerre sino-japonaise (1894-1895) a éclaté, il se rend en Corée comme envoyé spécial de la revue anglaise London Graphic.

Mais la disparition des consessions de 1899 décide Bigot à quitter le Japon, où il séjourne 17 ans. Ayant divorcé son épouse, Bigot revient en France avec son fils et s'installe à Bièvres (Essonne). Il s'y éteint en 1927.

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