Utilisateur:Gemme/rayonnement fossile

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[modifier] Thèse d'Alain Riazuelo

Extraits de ce document (pdf)

Conclusion

There is a theory which states that if ever anyone discovers exactly what the Universe is for and why it is here, it will instantly disappear and be replaced by something even more bizarre and inexplicable. There is another theory which states that this has already happened.
Douglas ADAMS
The Restaurant at the End of the Universe

Cette thèse porte sur la signature de divers modèles d’Univers primordial dans les anisotropies du rayonnement fossile.

Dans la première partie, nous avons étudié les équations d’évolution des perturbations cosmologiques sans nous focaliser sur un modèle précis de formation des structures. Un effort a été fait pour offrir une vision synthétique et complète de ce problème. Dans les parties suivantes, nous avons mis l’accent sur la distinction entre la partie primordiale et la partie dite “cosmologique” des paramètres qui déterminent les anisotropies du rayonnement fossile. Il est important de noter que le spectre d’anisotropies est principalement déterminé par le modèle d’Univers primordial qui génère les fluctuations, plus que par le contenu matériel actuel de l’Univers. Ceci va quelque peu à l’encontre de la tendance actuelle qui est plutôt de considérer qu’on va arriver à estimer avec une très grande précision les “paramètres cosmologiques” (i.e. le contenu matériel de l’Univers), la physique de l’Univers primordial étant supposée suffisamment triviale pour ne dépendre que d’un très petit nombre de paramètres. Nous voudrions insister sur le fait qu’il s’agit là d’une approche très grossière et mal justifiée.

Par exemple, dans la troisième partie de ce mémoire, nous avons étudié quelques épicycles au scénario inflationnaire standard. Il en a résulté que la forme de l’état initial des perturbations, ainsi que leur nature (adiabatique, isocourbure, etc) donnait lieu à une immense variété de spectres observables. Dans le cadre de l’approche naïve mentionnée ci-dessus, un tel résultat est donc une mauvaise nouvelle car il illustre le fait que les modèles habituellement considérés ne sont absolument pas représentatifs de la richesse des modèles inflationnaires. Cependant, la détection récente dans le spectre des anisotropies du rayonnement fossile d’une série de pics Doppler avec un premier pic assez haut donne des contraintes très fortes sur ces modèles : le spectre d’anisotropies est très probablement dominé par une contribution de type inflationnaire, avec conditions initiales adiabatiques et un indice spectral proche de 1. De la même façon, les scénarios de sources actives que nous avons étudiés dans la seconde partie sont très fortement contraints par les observations, et sont très probablement sous-dominants si tant est qu’ils interviennent significativement dans la formation des grandes structures. Ainsi, la plupart des modèles envisagés sont déjà partiellement exclus par les observations, et le scénario inflationnaire standard en sort donc renforcé. D’un autre côté, il serait peut-être encore plus gênant d’un point de vue de physique des hautes énergies que le scénario d’Univers primordial soit aussi simple que celui envisagé jusqu’ici (inflation à un champ scalaire, sans modes tensoriels), car cela ruinerait tout espoir d’apprendre quelque informations nouvelles sur la physique aux énergies de grande unification et au-delà. Ainsi, les souhaits des cosmologues observationnels sont-ils sans doute assez éloignés de ceux des physiciens théoriciens. La suite naturelle de ces travaux serait (sera ?) donc de tester plus quantitativement chacun des scénarios envisagés, et notamment de calculer dans quelle limite un petit écart au scénario d’inflation standard est observable.

Pour ce faire, il faudra entre autres modéliser le plus correctement possible les perturbations cosmologiques produites pendant l’inflation. Nous avons montré que la façon dont les perturbations sont modélisées à l’heure actuelle est incorrecte, et proposé (ou plutôt rappelé) une meilleure paramétrisation des perturbations produites par l’inflation.

Enfin, plus proche de la tendance actuelle, nous avons également étudié les différences entre les scénarios avec constante cosmologique et les scénarios de quintessence. Là encore, l’accent a été mis sur le fait que ces scénarios font des prédictions significativement différentes les uns des autres. L’étape suivante sera là aussi de faire un travail plus quantitatif sur la méthode à utiliser pour distinguer entre l’un et l’autre de ces modèles.

[modifier] Message d'Alain Riazuelo dans un forum

Extrait d'une page du site les-mathematiques.net :

Re: Votre avis sur la thèse de Grichka Bogdanoff Auteurs: Alain Riazuelo (---.iap.fr) Date: 02-10-05 16:15


Cher Pierre-Yves,

ma remarque (dont l'ironie vous a peut-être échappé), est que dans la formule (4.2) page 47 de la thèse de Grichka, le fameux nombre-densité n'est pas homogène à l'inverse d'un volume mais à l'inverse d'une surface. Mis à part à supposer que l'on se place dans un modèle à deux dimensions d'espace (auquel cas la formule reste fausse de toute façon. Pourquoi ?), il me semble qu'il y a donc une erreur. Mon allusion aux deux dimensions d'espace était ironique, car il s'agit sans doute d'une erreur de frappe de l'intéressé. Si vous voulez mon avis, ce genre d'erreurs de frappe (je vous en ai donné quelques exemples, je crois) est plus la marque de quelqu'un qui ne comprend pas ce qu'il fait (ou en l'occurence ce qu'il copie) que d'un super crack. C'est là une triste constante bogdanovienne : MM. Igor et Grichka Bogdanoff sont incapables de répondre à une question de physique. Cela vous fait un point commun avec eux, curieusement.

Sinon, je n'ai pas vu d'utilisation des résultats des chapitres 1 à 3 de la thèse de Grichka dans la suite de son travail. L'on reste dans le domaine de la suggestion (terme omniprésent dans la thèse : 95 occurences !). Page 70, je lis "Notre construction en 3.3 du produit bicroisé cocyclique d'unification [...] suggère bien la possible superposition [de la signature de la métrique]". Tout ceci n'est pas très étayé, si vous voulez mon avis. Et c'est là la seule occurence dudit produit après le chapitre 3 (jusqu'à la conclusion). Je vous encourage à vérifier que le fameux Sigma_top n'apparaît pas beaucoup non plus entre le chapitre 3 et la conclusion. Bref, le désormais célèbre théorème 3.3.2 (juste, mais du niveau DEA, vous êtes d'accord ?) n'a pas grand chose à voir avec la fluctuation de la métrique.

Alain Riazuelo


P.S. Nous n'avons pas gardé les cochons ensemble, et il est peu probable que nous ayions beaucoup d'occasion de discuter autour d'un verre. Aussi je vous serais gré d'avoir l'obligeance d'utiliser le vouvoiement.