Utilisateur:Gemme/race (anthropologie physique)

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Cette discussion du Bistrot contient déjà quelques premiers éléments intéressants : Wikipédia:Le Bistro/15 juillet 2005#Controverse sur la philosophie de wikipédia.

Une des causes probables de confusion est que le mot race comporte de nombreuses acceptions, lesquelles ont des sens voisins qui ne sont pas toujours bien nuancés par les dictionnaires les plus courants.

Pour commencer, il est donc utile de prendre connaissance des définitions des dictionnaires les plus complets, tel que :

  • le Trésor de la langue française informatisé, le TLFI ; entrer «race», puis sélectionner 1 RACE ;
  • le grand dictionnaire encyclopédique Larousse (copie de l'entrée race), édition 1984 ;
  • l'Encyclopedia Universalis (extraits de l'article anthropologie physique).

Sommaire

[modifier] Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, édition 1984

RACE n.f. (ital. razza ; du bas lat. ratio, espèce). 1. Subdivision de l'espèce humaine. (V. part. encycl. Anthropobiol. et Génét. des pop.) - 2. Population résultant, soit par isolement géographique, soit par sélection, de la subdivision d'une même espèce animale. (V. part. encyclo. Zootech.) - 3. Litt. Lignée familiale considérée dans sa continuité ; ensemble des ascendants ou des descendants d'un personnage ou d'un groupe humain (en parlant de familles célèbres ou notoires) : La race de David. Il est le dernier de sa race. - 4. Ensemble de personnes présentant des caractères communs (profession, comportement, etc.) et que l'on réunit dans une même catégorie ; espèce : Une race qui se fait rare, celle des gens honnêtes. - 5. Avoir de la race, avoir de l'allure, une distinction et une élégance naturelles. || De race, se dit d'un animal domestique non métissé : Chien de race. || La race humaine, l'ensemble des hommes, l'humanité (langue soutenue). || Tenir qqch de race, présenter un caractère que l'on doit à son origine familiale (litt.).

-ENCYCL. Anthropobiol. et génét. des pop.

[...]

Aussi, un grand nombre d'anthropologistes actuels rejettent-ils toute classification raciale.

· Pour le généticien, une population n'est pas, dans son essence biologique, une collection d'individus exhibant diverses caractéristiques ; elle est une collection de gènes représentant divers allèles. Un allèle est défini comme l'ensemble des gènes correspondant à l'une des modalités d'action possible des gènes présents en un emplacement donné des chromosomes (ainsi, les 4 allèles A1, A2, B et O du système sanguin le plus connu). Pour caractériser une population, il suffira donc de préciser le contenu de son patrimoine génétique pour chaque caractère élémentaire, ce qui pourra être réalisé en calculant les fréquences des divers allèles. Pour l'essentiel, les caractères étudiés sont ceux du sang : systèmes sanguins, structure de l'hémoglobine, etc. un point provisoire de ces recherches a été publié en 1976 par A. F. Mourant (Répartition des groupes sanguins et des autres polymorphismes humains) ; plus de 70 systèmes y sont décrits.  La première constatation est que la recherche de gènes « marqueurs », caractéristiques d'une race, a pratiquement échoué. Un gène aurait réellement constitué un « marqueur » s'il avait été présent uniquement dans une certaine race et dans une proportion non négligeable des individus appartenant à cette race. On a certes pu isoler des gènes qui n'existent que dans certaines populations et jamais dans les autres : ainsi, le gène Diego, que l'on ne trouve qu'en Extrême-Orient et en Amérique du Sud, le gène Gm6 qu'en Afrique centrale, le gène de l'hémoglobine E que dans l'Asie du Sud-Est ; mais ces gènes sont rares dans les populations où on les a décelés , et il n'est pas sûr qu'on ne puisse, lorsque des examens plus systématiques seront réalisés, les trouver dans d'autres groupes humains.

[...]

 On ne peut donc pas, sauf rares exceptions, définir une race d'après la présence ou l'absence de certains allèles, mais d'après la plus ou moins grande fréquence de ces allèles : il ne peut donc y avoir de frontières tranchées.  Cette continuité ne rend pas nécessairement vaine la démarche du taxinomiste, mais elle l'oblige à introduire le concept de distance* génétique.

[...]

 L'analyse du mécanisme de l'évolution (-> GÉNÉTIQUE DES POPULATIONS) montre, en effet, que les migrations entre groupes ont beaucoup plus de poids dans la tranformation des fréquences génétiques que les autres facteurs (dérive au hasard, sélection naturelle notamment). Les échanges génétiques consécutifs à ces migrations ont rapidement effacé les rares différentiations qu'avaient pu créer un isolement prolongé. (-> Biblio.)


[modifier] Encyclopédia Universalis, édition 2002

Extraits de l'article ANTHROPOLOGIE PHYSIQUE

[modifier] Introduction (sans titre)

Le terme « anthropologie » a un sens général très vague : littéralement, « science (λόγος) de l'Homme (άνθρωπος) ». En pratique, elle se distingue de certaines sciences humaines, telles l'archéologie, la psychologie, la linguistique, pour se limiter à la définition de Broca, « histoire naturelle du genre humain ».

De même que la zoologie étudie les animaux du point de vue de leur morphologie et de leur mode de vie, de même l'anthropologie porte aussi bien sur les traits physiques et la biologie - c'est alors l’anthropologie physique - que sur les moeurs et coutumes qui intéressent l’anthropologie culturelle (ou ethnologie). De plus, les connaissances acquises sur les hommes fossiles ont conduit à développer deux autres disciplines, qui prolongent les précédentes dans le passé : la paléontologie humaine (ou paléoanthropologie) et la préhistoire.

Par convention, l'anthropologie sous-entend l'anthropologie physique (ou biologique), tandis que l'anthropologie culturelle est désignée par son autre nom, l'ethnologie. Cependant, cette acception des mots n'est pas universelle : dans les pays anglophones, l'anthropologie désigne l'ensemble des quatre disciplines, tandis qu'en Europe continentale elle a le sens restreint indiqué plus haut, lequel tend d'ailleurs à être supplanté par les termes de biologie humaine.

Il convient de souligner enfin que le mot a changé souvent de sens au cours des temps : mais il appartient maintenant au langage scientifique.

L'anthropologie physique ne recouvre pas toutes les branches de la biologie humaine, elle n'en retient qu'une partie. Ainsi, l'anatomie, la physiologie, la génétique traitent de l'Homme moyen, identique partout. L'anthropologie procède d'un esprit différent : elle considère moins l'individu que le groupe, et tantôt il s'agit du groupe humain par rapport aux Primates, tantôt il s'agit des groupes humains entre eux. L'accent est donc mis sur les caractères différentiels plutôt que sur ce qui est commun, sur ce qui sépare plutôt que sur ce qui unit. C'est pourquoi l'anatomie utilisée sera une anatomie comparée, la génétique anthropologique une génétique des populations, etc.

Comme il s'agit d'étudier des groupes, des collections d'individus, la notion de « moyenne » s'impose : les anthropologues cherchent à chiffrer ce qu'en d'autres disciplines on observe seulement, même si ce chiffre est un pourcentage.

En ce sens, cette « histoire naturelle du genre humain » peut se définir aussi comme la « science des variations humaines ». Le but final est de décrire les groupes humains et surtout d'expliquer leurs différences. Ce dernier point découle d'ailleurs de l'évolution de la science anthropologique.

[modifier] 3 Problèmes - Anthropologie raciale

Le concept de « race » est discuté. Les classifications raciales sont nombreuses et contradictoires, leur seul point commun étant la reconnaissance de trois races, correspondant aux Noirs, aux Jaunes et aux Blancs. La question est de savoir si les nombreux groupes intermédiaires (non métis) permettent une taxinomie humaine, et de déterminer laquelle est la plus fondée. La mise en ordre préalable des faits avec les coupures conventionnelles qu'elle implique est certes une nécessité de l'esprit, mais certains estiment que la rigidité des cadres établis de cette manière entrave la recherche et cantonne trop souvent l'anthropologie à une détermination des races, ce qui masque les vrais problèmes.

Une population étudiée par un anthropologiste est presque toujours étiquetée comme appartenant à telle race, suivant telle classification. Pour ce faire, on n'utilise jamais une seule particularité (par exemple la couleur de la peau), mais un ensemble de caractères anthropologiques (morphologiques ou sérologiques). Si l'étude porte, non plus sur une seule, mais sur plusieurs populations, on recherche quelles sont les plus proches (par des calculs de « distance globale »). Si l'une de ces populations diverge nettement des autres, ou bien au contraire si elle est intermédiaire entre deux, on recherchera sous quelles influences : le milieu extérieur, le genre de vie, le métissage ou inversement l'émigration.

L'étude des groupes sanguins prend une importance majeure, bein que non exclusive. Les sérologistes ont été les premiers à faire remarquer que des populations primitives peuvent avoir les mêmes proportions de groupes sanguins ABO que des Européens. La même observation peut être faite d'ailleurs pour la stature, l'indice céphalique, parfois même pour la couleur de la peau. À l'inverse, lorsqu'on a trouvé un caractère discriminant entre deux populations, il est fréquent qu'on en mette d'autres en évidence : ce seront d'autres systèmes de groupes sanguins, ou encore, si la pigmentation cutanée diffère, d'autres particularités morphologiques. Encore une fois, on retient ce qui sépare plutôt que ce qui est commun, et l'on utilise la moyenne de ces différences pour exprimer la « distance » entre deux populations.

Un cas plus difficile est fourni par des restes osseux (par exemple à la suite de l'exhumation d'un cimetière ancien). On cherche alors l'appartenance à une race connue de l'époque donnée (Néolithique ou Moyen Âge, etc.). Il arrive même que ces restes soient fragmentaires et si peu nombreux qu'on ne puisse conclure : le travail de l'anthropologiste consiste à déterminer le sexe et l'âge, à faire une description des pièces trouvées, qui sera jointe ensuite à d'autres effectuées dans les mêmes conditions.

Certains auteurs, surtout en anthropologie préhistorique, utilisent le « concept typologique des races ». Les fondements en sont les suivants : on décrit les types extrêmes, parfois de façon très conventionnelle, voire irréelle, en exagérantleurs caractéristiques pour qu'ils soient plus « typiques » ; ensuite on admet un lien entre ces caractères (par exemple : nez large, peau noire et cheveux crépus chez les Noirs). Cette conception se pratique soit à l'échelon individuel, soit à celui des groupes et vise à déterminer les « composantes raciales ». La typologie individuelle la plus connue est celle du Suisse Schlaginhauffen.

L'autre méthode, due aux polonais Czekanowski et Wanke, permet d'établir les composantes d'un groupe en appliquant des formules simples.

[modifier] 3 Problèmes - Anthropologie constitutionnelle

Il s'agit encore de types, mais considérés à l'intérieur d'un même groupe. Le plus souvent ils se basent sur les proportions du corps et non de la tête (celle-ci rassemble surtout les caractères de la race). Chez les animaux domestiques au contraire, les types structuraux ou mophologiques correspondent à des races (par exemple : lévriers et bouledogues).

Chez l'homme, les types morphologiques sont aussi nombreux que les types raciaux, car ils dépendent aussi des conventions d'auteurs. Ils se ramènent en pratique à deux principaux : le type robuste (bréviligne) et le type grêle (longiligne) ; il ne s'agit pas d'une simple distinction entre gros et maigres, car c'est la musculature et la charpente osseuse qu'on prend surtout en considération, par des mensurations ou des observations appropriés.

Mais le point intéressant est la corrélation certaine qui existe entre type morphologique, caractère et prédisposition à certaines maladies. Cette typologie concerne bien alors la « constitution globale » du sujet et mérite le nom de biotypologie. Il existe ainsi des types non plus seulement morphologiques, mais somato-psychiques, établis par des psychiatres (écoles de Kretschmer, de Sheldon, etc.).