Gaius Popilius Laenas

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Gaius Popilius Laenas fut un homme politique romain, deux fois consul en 172 av. J.-C. et en 158 av. J.-C.. Il se distingua comme ambassadeur auprès de Antiochos IV.

En 172 av. J.-C., il est consul et s'oppose à la motion du Sénat romain qui reprochait à son frère Marcus Popilius Laenas (consul en 173 av. J.-C.) d'avoir exercé une répression excessive contre la tribu ligure des Statellates, et l'obligeait à leur restituer leurs biens. Caius à force d'opposition parvint à faire abandonner cette motion, mais le Sénat, mécontent, l'envoya exercer son proconsulat en Ligurie[1].

En 168 av. J.-C., pendant le conflit entre Rome et la Macédoine, il est envoyé comme ambassadeur avec C. Decimius et C.Hostilius pour éviter une guerre entre Antiochos IV roi séleucide, qui veut envahir Alexandrie et le roi d'Égypte Ptolémée VI[2]. Transitant par Rhodes, il impose aux Rhodiens de sévir contre ceux d'entre eux qui avaient aidé Persée dans sa guerre contre les Romains[3].

L'ambassade romaine rencontre Antiochos près d'Alexandrie. Pour hâter une négociation difficile Popilius trace le fameux cercle de Popillius : avec un bâton, il entoure d'un cercle le roi Antiochos lui interdisant d'en sortir tant qu'il n'aurait pas donné sa réponse à l'injonction romaine. Ébahi, Antiochos accepte de renoncer à sa conquête de l'Égypte. [4], [5], [6]. À son retour par Chypre, Popilius intima à la flotte syrienne de cesser ses attaques contre les positions égyptiennes et de retourner en Syrie. Les Séleucides se retirent finalement d'Égypte, et font une paix durable avec les Ptolémées

Cette attitude impérieuse de la diplomatie romaine et ses effets témoignent de la puissance que Rome pouvait afficher au début du IIe siècle av. J.-C.. Elle fit grande impression, et eut des échos dans la culture romaine : Cicéron l’évoque dans ses Philippiques[7],Valère Maxime la met au nombre des paroles mémorables des Romains[8]

Ultérieurement au XVIIIe siècle, l’épisode fut repris dans l’ouvrage éducatif du De viris illustribus rédigé par l'abbé Lhomond [9].

[modifier] Notes

  1. Tite-Live, Histoire romaine, Livre XLII, 10
  2. Tite-Live, Histoire romaine, livre XLIV, 19 et 29
  3. Tite-Live, Histoire romaine, livre XLV, 10
  4. Tite-Live, Histoire romaine, livre XLV, 12
  5. Velleius Paterculus, Histoire romaine, livre I, 10
  6. Justin, Histoire universelle, livre XXXIV, 3
  7. Cicéron, Philippiques, VIII
  8. Valère Maxime, Actions et paroles mémorables, livre VI, IV, 3
  9. Abbé Lhomond, De Viris. Les grands hommes de Rome, traduit et présenté par Jacques Gaillard, Arles, Actes Sud, 1995 (coll. Babel n°164) (ISBN 2742705740)