Discuter:Full Metal Jacket

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[modifier] Modifications

J'ai modifié une partie de l'article : ajout de précisions sur le tournage et les personnages traduites du Wiki anglais, modification du synopsis, qui n'était pas toujours neutre et comprenait plusieurs erreurs inportantes ("il est amené à couvrir les bavures du camp américain au Viet Nam Sud" -> faux ! Il s'agit des bavures du Vietcong).

J'ai également supprimé la partie dédiée spécialement au personnage de "Baleine", qui me semblait attirer de manière inadéquate l'attention sur ce personnage en particulier, et dont j'ai disséminé les infos essentielles dans le synopsis et la section "personnages".

J'ai enfin pris sur moi d'éliminer plusieurs anecdotes qui étaient des jugements non-neutres sur le film, ainsi que la section "citations", qui n'était qu'un "best of" des insultes du sergent Hartman. De telles listes d'élements éparts et choisis arbitrairement sont en effet en train d'être progressivement éliminées de Wikipédia.

Merci de corriger d'éventuelles erreurs ! Guilll 2 novembre 2007 à 12:16 (CET)

C'est plus Wikipedia, c'est Stalinedia. Les nouvelles parties ajoutées nous en apprennent un peu plus sur le film mais il était inutile de supprimer le reste.

Vous avez raison de supprimer ce qui est contestable. Il faut encore supprimer toute la partie "synopsis" : voir le film est beaucoup mieux que d'en prendre connaissance par un résumé qui le dénature. Ce que le paragraphe "synopsis" appelle "les moments-clé de l'intrigue" ne sont pas des moments clé ou du moins ce ne sont pas les seuls ni les plus importants. Je crois que wikipedia fait un contresens complet sur ce film, c'est pourquoi je n'avais pas relevé l'erreur grossière sur les crimes de guerre nommés ici "bavures", erreur appuyée par l'ambiguïté du mot "couvrir", erreur qui me semblait être volontaire ou, pour le moins, constituer un lapsus révélateur conforme à l'orientation du reste du commentaire.

[modifier] Controverse

Le commentaire que wikipedia fait de "full metal jacket" n'est pas approprié : S. Kubrick est un réalisateur trop génial pour que son film se résume en une compilation d'arguments anti-militaristes usés du genre "l'armée abrutit les hommes".

Comme souvent pour les films de SKubrick, la première partie invite à une explication simpliste, puis la deuxième partie montre que le problème posé n'est pas si simple.

En fait, Full Metal Jacket est très ciblé contre les officiers américains à l'époque du Viet-nam, comme auparavant "les sentiers de la gloire" ciblaient les généraux français de 1917. Dans la première partie, qui invite le spectateur à un antimilitarisme primaire de niveau Courteline, on laisse un instructeur incontrôlé (le Sergent Hartman, qui pourrait être l'arrière-petit-neveu de l'Adjudant Flick) se livrer à un abus de pouvoir permanent sur les jeunes recrues. Ces jeunes sont des victimes faciles parce qu'ils ne disposent d'aucune référence culturelle ou morale autre que celles de leur cinéma de banlieue : John Wayne et les westerns. Les recrues sont sans défense face à ce Sergent Hartman psychopathe qui dispose d'une référence immorale, mais qui lui semble valable parce qu'elle est réelle : la seule référence qu'il cite est Lee Harvey Oswald, ancien Marine et meurtrier présumé du Président des Etats-Unis.

Regardez attentivement le personnage de Hartman : Kubrick est un passionné d'échecs et connaît l'importance d'un pion, ses personnages secondaires sont soigneusement choisis ( en anglais, "personnage" se dit "character" : voyez par exemple l'aumônier militaire de "sentiers de la gloire", c'est la même morphologie que l'aumônier de prison de "orange mécanique"). Regardez Hartman, un faux dur qui est en conflit avec lui-même : mâchoire lourde mais épaules étroites, le rôle est tenu par un ancien sergent instructeur des Marines et le personnage est sans doute assez réaliste : il règle son conflit intérieur en brimant des jeunes sans défense. Ce type de personnalité psychologiquement défectueuse est de celles que des officiers compétents écarteraient de l'instruction ou encadreraient de près. Mais ici, les officiers sont absents ou incompétents : telle est l'idée directrice du film.

Dans la deuxième partie, au Viet-nam, tous les officiers sont blâmables, et la plupart sont méprisables. Le premier que l'on voit dit tranquillement (et cyniquement) qu'il préfère rester "à l'arrière, avec les cantinières" et il est absent au moment où ses hommes repoussent l'attaque du Têt. Plus tard on voit un colonel-baderne, dont la morphologie est significative (menton fuyant, lèvre molle et méprisante) et qui parle sur le même ton que Hartman le matamore, se glorifier de détenir le pouvoir d'envoyer ses hommes à la mort. Il faut donc remplacer le cliché "machines à tuer" par le cliché "chair à canon" qui correspond mieux, depuis toujours, aux Marines. Puis l'on voit un malheureux lieutenant, le seul officier qui jusque là avait semblé un peu sympathique, se faire descendre parce qu'il ne sait pas organiser un assaut infanterie + chars (dans quelle mauvaise école a-t-il appris son métier ?). Sans oublier les autres officiers, inexistants ou absents : le commandant d'hélicoptère qui laisse son mitrailleur s'amuser à tirer sur d'inoffensifs cultivateurs pendant tout le vol (alors qu'un tel acte n'est rien d'autre que de l'assassinat passible des tribunaux criminels) ; puis, inexistants aussi, ces autres officiers qui, par radio, chargent le surnommé "cow-boy", soldat inexpérimenté, de prendre le commandement résiduel pour continuer une mission devenue irréalisable, mais qui s'abstiennent de lui apporter l'aide nécessaire, ne serait-ce que par des conseils qualifiés en attendant que des moyens de récupération soient disponibles.

Pour analyser correctement cet excellent film, il faut d'abord se départir de tout préjugé réflexe déclenché par la vue d'un uniforme militaire. Il faut constater que l'extraordinaire intelligence de Kubrick lui permet de comprendre l'art de la guerre, de montrer les fautes techniques et morales commises, de les montrer avec autant de compétence que s'il était lui-même un vieux briscard professionnel.

En regardant ce film, on peut faire utilement un "arrêt sur image" à chaque instant pour montrer que full metal jacket (comparable sur ce point aux films de Shoendoerffer) est quasi-exempt d'erreurs techniques dans l'art militaire, au contraire de tous les "films de guerre" habituels (du "jour le plus long" à "soldat Ryan" qui foumillent d'erreurs flagrantes). De ce seul fait, ce film mérite une réflexion qui s'affranchisse des pâles clichés antimilitaristes sempiternels : Kubrick donne ici la clé de tous les insuccès que les Etats-Unis connaissent dans des guerres où la qualité humaine est l'élément déterminant : l'incompétence technique et morale, ou l'inexistence, de leurs officiers.

Il faut dans tous les cas que l'article respecte la neutralité de point de vue. --Dake@ 14 août 2007 à 23:28 (CEST)