Frédégonde

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Frédégonde (née v. 545 - morte en 597), fut reine de Neustrie, après son mariage avec le roi Chilpéric Ier.

Sommaire

[modifier] Une redoutable intrigante

Elle fut d'abord probablement suivante de la reine Audevère, la première épouse du roi Chilpéric Ier.
Jeune femme ambitieuse, elle séduit le nouveau roi qui remarque sa beauté et en fait sa concubine. Frédégonde obtient de lui une promesse secrète de mariage.

La légende raconte que Frédégonde, profitant que le roi soit parti se battre en Saxe contre son frère Sigebert, et espèrant devenir reine à la place d'Audevère, abuse de la naïveté de la reine en lui faisant tenir elle-même son sixième enfant Chilsinde sur les fonts baptismaux. La reine ignore qu'en agissant de la sorte, elle commet une lourde faute aux yeux de l'Église. Devenue marraine de son propre enfant et donc la commère de son mari, elle ne peut plus partager sa couche avec le roi sous peine d'être accusée d'inceste.

Mais, Chilpéric désirant une aussi noble alliance que celle de son frère Sigebert, roi d'Austrasie, qui avait épousé Brunehilde, fille d'Athanagild, roi des Wisigoths, épouse en 566, Galswinthe, sœur aînée de Brunehilde.

Frédégonde dissimula son dépit, pour frapper plus sûrement Galswinthe, qu'on trouva un jour de 568 étranglée dans son lit. A cause du désir de la reine Galswinthe, qui cherchait à s'enfuir pour retourner en Espagne, menaçant le royaume de Neustrie, non seulement Chilpéric ne prit aucune sanction contre Frédégonde, mais il l'épousa.

[modifier] Crimes et guerre civile

Pour apaiser la colère de la reine Brunehilde, son épouse, Sigebert Ier, convoqua Chilpéric à une assemblée présidée par leur frère Gontran, qui décida que les cités que Galswinthe avait reçues à titre de domaine et de présent lors de son mariage, deviendraient immédiatement la propriété de Brunehilde et de ses héritiers. Chilpéric sembla se soumettre à la décision de ses frères pour gagner du temps, mais il ne se résolut pas à la perte de ses bonnes villes. Ce fut le début d'une guerre civile entre les deux familles. Grégoire de Tours rapporte que dès lors, alternèrent attaques pour la reprise de ces villes et périodes de paix entre Sigebert et Chilpéric qui se déchiraient avec une extrême vigueur. Dans cette lutte, Sigebert avait l'avantage. Mais alors qu'il avait réussi à enlever à son frère presque toutes ses villes, il fut poignardé en 575 par les couteaux empoisonnés de deux émissaires envoyés par Frédégonde. Ce fut l'un des nombreux meurtres commandités par Frédégonde qui sévissait aussi bien dans le camp de son beau-frère, que dans les rangs neustriens, parmi les rivaux potentiels de son fils, le futur Clotaire II, auquel elle voulait assurer le trône. En 586, elle fit également assassiner dans sa cathédrale l' évêque de Rouen Prétextat. Notamment, elle s'en prit aux fils de Chilpéric, que ce dernier avait eus de ses premières unions (Mérovée, Clovis) ainsi qu'à leur mère, Audevère († 580).

Ayant ainsi éliminé presque toute la famille royale, Frédégonde fut soupçonnée du meurtre de son mari en 584. La redoutable reine exerce alors la régence au nom de son fils Clotaire II, alors âgé de quatre mois. Elle aura une très grande responsabilité dans l'affaiblissement de la dynastie Mérovingienne. Elle devra demander la protection du roi de Bourgogne son beau-frère Gontran Ier qu'elle tentera de faire assassiner. En 592, à la mort de Gontran, elle reprit la lutte contre la reine d'Austrasie Brunehilde, femme de Sigebert Ier et sœur de Galswinthe.

Il faut noter que Grégoire de Tours décrit Frédégonde comme une femme cruelle et la rend personnellement responsable de la guerre qui déchira les Mérovingiens à son époque. «J'éprouve du dégoût, avouait-il, à raconter la série des guerres civiles qui ont ruiné les nations des Francs...»

[modifier] Meurtres commandités par Frédégonde

[modifier] Liens internes

Dans la série de six titres sur le théme des mérovingiens cavanna relate de façon romancée mais magistrale l'epopée de Frédégonde et de Brunehilde.

[modifier] Liens externes