Fours à bois (céramique)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sommaire

[modifier] Types de fours

Il existe une multitude de types différents de fours à bois pour la céramique, des plus anciens fours chinois (Anagama, Noborigama) jusqu'au plus récents fours (Sevres, Girel, Phoenix, Feller).

Les fours à bois peuvent être de fours couchés (une seule chambre dans laquelle on fait le feu et l'on dispose les pièces, four Anagama par exemple) ou des fours à chambres (Noborigama par exemple).

Ils peuvent être à flamme directe (Anagama), à flamme courbée ou à flamme renversée (Sèvres inventé à la Manufacture nationale de Sèvres, Feller).

[modifier] Particularité des fours à bois

Les fours à bois sont les premiers fours à avoir été utilisé dans le monde pour la fabrication de poteries. C'est à eux que l'on doit la production en chine et au japons des très beau Céladon et autres céramiques de valeur.

[modifier] Cendres

Les fours à bois ont la particularité de projeter des cendres sur les pièces en train de cuire. Ces cendres modifiaient la surface à la couleur des céramiques en cuisson.

Les premières poteries en porcelaines ont aussi été fabriquées dans des fours à bois, mais pour préserver leur blancheur, il a fallu protéger les céramiques contre les dépots de cendres par un système de gazettes (ou casettes), c'est à dire des sortes de boites dans lesquelles les poteries en porcelaines étaient placées. En effet, la cendre aurait altéré la blancheur des porcelaines. Ensuite ont été conçus les fours à "mouffles" où la flamme passe dans des conduits qui la sépare des pièces à cuire.

[modifier] Braises

Les pièces contemporaines dites "Brutes" utilisent l'effet des braises sur le matériau céramique. Cet effet attaque les surface du matériau et donne un rendu tres chaotique recherché par les amateurs.

[modifier] Atmosphère oxydante et réductrice

A chaque fois que le cuiseur met du bois dans l'alandier, le bois se consume en consommant beaucoup d'oxygène. Pendant le petit et surtout le grand feu, l'air est en quantité insuffisante pour apporter tout l'oxygène requis par la cuisson. Cela crée une atmosphère réductrice qui change la nature et l'apparence de la terre et des émaux. Entre deux charges de bois, une atmosphère neutre ou oxydante peut parfois se faire si le cuiseur ne recharge pas aussitôt. Cela crée un cycle d'oxydation et de réduction particulier.

Ce cycle provoque des changements sur les pièces qui en plus de l'émail de cendre donne une touche tout à fait spécifique aux pièces cuites au bois.

Au petit feu, c'est principalement la terre et certains émaux (comme le rouge de cuivre appelé "Sang de boeuf") qui sont affectés par ces cycles de réduction.

Au grand feu, ce sont les émaux qui sont principalement affectés par les réductions, la terre étant déjà "fermée" et donc moins susceptible à la réduction.

[modifier] Cuisson

La cuisson d'un four à bois est tout à fait particulière. Un four à bois peut se cuire en quelques heures ou en quelques jours voire quelques semaines.

La conduite de la cuisson d'un four à bois est très délicate et requiert une certaine expérience. Elle se découpe en plusieurs phases:

  • Le bassinage: il consiste à faire évaporer l'eau qui est présente dans les céramiques disposées dans le four. Les céramiques réalisées récemment peuvent ne pas être totalement sêche et toujours receler une "eau de façonnage". Même une céramique sêche contient encore de l'eau à cause de l'humidité de l'air par exemple. Le bassinage s'arrête quand le four à atteint environ 100°C dans tout son volume.
  • Le petit feu: il s'agit de monter de 100°C à 1000°C. Durant cette période délicate, jusqu'à 300°C notamment, des explosions de pièces peuvent survenir si l'on monte trop vite en température. Ces explosions viennent d'eau qui serait encore présente dans les pièces (eau dite "chimique" ou "de composition".
  • Le grand feu: de 1000°C à 1250°C-1280°C (cuisson de grès) ou 1350°C (cuisson de porcelaine), il s'agit de donner au tesson sa solidité finale (le tesson est dit "fermé", c.a.d non-poreux) et de permettre aux émaux de fondre.

[modifier] Combustible

Le combustible du four à bois est bien évidemment... le bois. Mais pas n'importe lequel. Pour produire des températures de 1200°C et plus, seul du bois sec de trois ans an moins permet de monter correctement en température.

De plus, tous les bois ne sont pas égaux entre eux, pour les cuissons on préfèrera:

Le bois doit être refendu, la cuisson avec de grosses buches étant utilisée uniquement pour le bassinage. Pour cela, on utilisera avantageusement une fendeuse hydraulique plutôt qu'une masse vue la quantité de bois nécessaire. Attention, des fendeuses à vis sans fin existent mais sont tellement dangereuses et ont causé tellement d'accident qu'elles sont maintenant interdites.

En fin de cuisson, on peut utiliser des boissaux ou bourrés qui sont de fines branches attachées entres elles en bottes et qui permettent un production rapide de température. En effet, les derniers 100°C ou 200°C sont les plus difficiles à atteindres.

[modifier] Température

La température dans un four à bois est généralement suivie grâce à des cônes pyrométriques qui se penchent et s'affaissent à une température donnée. Il existe les cônes Orton et les cônes Seger. Chacun d'entre eux sont numérotés et fodnent à une certaine température.

On peut aussi utiliser un pyromètre et une sonde à thermocouple qui donneront une lecture permanente et plus précise de la température.

Une autre manière est la méthode visuelle en regardant la couleur du four qui commence par un rouge profond à 650°C et finit par un blanc brillant semblable à celui du soleil à 1280°C et 1300°C.

[modifier] Liens

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes