Fouloir

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Gravure de Scotswomen, foulage des étoffes, 1770
Gravure de Scotswomen, foulage des étoffes, 1770

Les fouloirs sont des machines qui permettent de fouler et qui, selon le corps de métier ou les époques se fait, soit avec les pieds, suit avec des machines ou ustensiles, pour presser, battre ou écraser.

Sommaire

[modifier] Textile

Image 2 : machine à Fouler les draps
Image 2 : machine à Fouler les draps

Le foulage varie selon les époques, les matériaux et les pays. Il a pour but de dégraisser et de feutrer la laine en resserrant les fils, de donner à l’étoffe plus de souplesse, de corps, de moelleux et une douceur caractéristique au toucher. La manœuvre se fait dans des bassins, récipients ou auges, abondamment arrosés avec de l’eau alcaline additionnée de « terre à foulon » ou argile smectique. Technique déjà très connue et employée par les Romains.

  • Le foulage du textile laine ou feutre ;
    • dans des moulins à foulons où les matériaux sont battus par des maillets entraînés par la force motrice de l’eau.
    • Par des pillons verticaux, soit mus manuellement avec des "masses" (ustensile 3 sur l'image 1), soit mécaniquement.
    • Actuellement, on utilise des machines (Image 2) où le tissu passe entre des cylindres horizontaux doués d’un mouvement de rotation qui entraînent le drap plié en boudin en le comprimant.

[modifier] technique

Le foulage est l’opération qui est une partie du processus de finition des tissus de laine, et qui consiste au compactage du tissu par le feutrage, pour le rendre imperméable.

Les fils qui composent le tissu, baignés dans de l’eau chaud savonneuse et manipulés (battus, tordus, pressés), avec des procès mécaniques et chimiques se “feutrent”. Les petits interstices présents aux points d'intersection entre le fil de trame et le fil de chaîne se ferment, leur ligature est donnés par l’interpénétration des microscopiques écailles qui revêtent la superficie des poils. Le processus est progressif et irréverssible. Il peut s’appliquer à tous les types de tissu réalisés avec de la laine ou autres tissus contenant des poils (mohair, alpaga, cachemire).

[modifier] histoire

Avant la découverte de la Fibre synthétique et des imperméabilisants de la part des industries, les seuls matériaux qui permettaient de se défendre des intempéries étaient le cuir graissé, le feutre et les tissus foulés, c’est à dire les tissus de laine.

Déjà al temps des Romains était en fonction une petite industrie qui dans des ateliers appropriés, les fullonicae, pourvoyait à l'opération de foulage. Le pièces de tissu étaient mises à baigner dans de grands bassins pleins d'eau et battues avec les pieds (saltus fullonicus[1]), frottées et tordues avec les mains par les ouvriers (esclave) surveillé par les responsables (affranchi). A l'eau chaude, était ajoutée de argile smectique, combinée avec l'action énergique des pieds, feutrait la laine. À Pompéi, lorsqu’elle fut détruite par l'éruption du Vésuve en 79, 39 implantations (des officinae) étaient en fonction pour le travail de la laine parmi lesquelles onze fullonicae (foulons ou fouleries). Le tissu ensuite était lavée avec de l’urine pour éliminer les impuretés, mis à sécher, lainer ou carder, c'est-à-dire brossé avec des cardons ou peaux de porc-épic pour soulever le poil, écimé, pressé et purifié avec des fumées de soufre. On trouve les ruines d'un grand fouloir et sa cuve au port d'Ostie (Rome), où les tissus étaient pressés au pied dans un mélange d'eau et d'urine (les installations sanitaires sont placées à côté pour ne pas manquer de matière).

Le foulage était un travail très important, déjà au Moyen Âge se construisirent les moulin à fouler, édifices érigés prés d'un cours d'eau, où des maillets actionnés par la force hydraulique battaient les tissus.

Aujourd'hui le foulage, effectuée avec des outillages industriels, continue à être utilisée pour des travaux particuliers et pour la production des tissus anciens comme le loden.

[modifier] Oenologie

Image 1 Différents fouloirs:1 et 2: pour le raisin; 3: à main
Image 1 Différents fouloirs:1 et 2: pour le raisin; 3: à main
Représentation du foulage au pied
Représentation du foulage au pied

Le foulage a pour but d’écraser les grains de raisin pour en faire sortir la pulpe et le jus sans écraser les pépins, afin de favoriser la fermentation.

  • A l’origine le foulage se faisait en écrasant le raisin à la main puis avec les pieds dans des cuves de bois. Ce rôle était souvent laissé aux jeunes femmes.
  • Par la suite les pressoirs à vis vinrent compléter la gamme des foulons dans les installations plus importantes.
  • Aujourd’hui, on emploie les pressoirs mécaniques qui offrent l’avantage de la rapidité et de la propreté, au détriment du romantique foulage au pied.

L'image 1, représente des fouloirs mécaniques manuels à une seul roue broilleuse (fig.1) et deux brouilleurs (fig.2). Dans les installations modernes, le raisin est pressé dans des fouloirs mus par des moteurs électriques. Sur certaines exploitations, ces fouloirs sont montés sont tractés directement sur le lieu de la vendange et le mou de raisin versé dans une cuve, elle aussi tractée.

[modifier] Mégisserie

Quelques chamoiseurs les passent au foulon auparavant[2]. On met les peaux en pelotes de quatre et on les porte en foulon. Le foulage est l'opération la plus délicate de la chamoiserie, celle qui demande le plus de soins de la part du fabricant; la pratique seule peut guider sur le temps nécessaire à la pénétration de l'huile dans les peaux, ce temps variant suivant la température, la nature des peaux et des huiles employées. Après le foulage, on retire les peaux et on leur donne un vent, c'est-à-dire qu'on les étend à l'air pour les laisser sécher en partie, puis on les remet sous les pilons pendant une heure ou deux et on les étend à l'air de nouveau. On répète cette alternative de foulage et de séchage jusqu'à ce que l'huile ait suffisamment pénétré la peau. Un foulonnier expérimenté peut seul juger de l'état d'avancement du travail et de la quantité d'huile nécessaire. Pendant le foulage, l'huile ne fait que pénétrer dans l'épaisseur de la peau et s'interposer entre ses fibres, mais ne fait pas corps avec elle ; il est nécessaire, pour arriver à ce résultat, de mettre les peaux en fermentation dans une étuve chauffée ou bien, plus simplement, en piles qu'on recouvre de toiles ou de couvertures.

[modifier] Imprimerie

Relief produit sur la surface du papier opposée à celle qui reçoit l’impression typographique. En typographie avec caractères de plomb, la technique du foulage et l’uniformité des reliefs sur la feuille détermine la qualité de l’impression.

Une utilisation du foulage bien connue de tous, consiste à passer légèrement une mine de crayon sur une feuille qui a reçu les empreintes de la feuille précédente. Le graphite révèle le texte en blanc sur font noir.

[modifier] Soins médicaux

Petit ustensile employé par le dentiste pour enfoncer une feuille d'or ou un plombage dans une dent creusée par une carie. On dit aussi "instrument à amalgame".

[modifier] sources

  • Larousse Universel, publication Claude Augé, Parie, années 1922.
  1. Seneca Epistole, 15
  2. Dictionnaire de chimie industrielle De Barreswil (Charles Louis), M. Barreswil, Charles-Louis

[modifier] liens internes

[modifier] liens externes