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- définitions - enrichissement des techniques et variables manipulant l'engagement


En psychologie sociale, l'engagement désigne l'ensemble des conséquences d'un acte sur le comportement et l'attitude. Ainsi, une personne se trouve engagée par son comportement actuel, et cela aura des répercutions sur son comportement et ses attitudes futurs. La notion d'engagement est notamment associée aux travaux de Kiesler dans les années 1960 et, plus récemment à ceux de Joule et Beauvois. L'engagement peut être considéré comme une forme radicale de dissonance cognitive.


[modifier] Définitions

Selon Kiesler et Sakumura, l'engagement est « le lien qui unit l'individu à ses actes comportementaux » footnote : 1966. Cette définition insiste sur l'importance de l'acte, qui conditionne nos choix bien plus que nos idées, convictions ou personnalité. Selon Joule et Beauvois, cette définition néglige l'importance du contexte situationnel dans la prise de décision . Ils proposent donc une définition alternative de l'engagement comme « correspondant dans une situation donnée, aux conditions dans lesquelles la réalisation d'un acte ne peut être imputable qu'à celui qui l'a réalisé »footnote JOULE R.-V. et BEAUVOIS J.-L., La soumission librement consentie, Presses universitaires de France, Paris, 1998.


[modifier] facteurs de l'engagement

La théorie de l'engagement offre un cadre expliquant les techniques et les variables relatives à la soumission librement consentie. En voici une liste (non exhaustive ? et non ordonnée ?) :

  • l'amorçage consiste à obtenir l'assentiment d'une personne avant de l'informer complètement sur les coûts et bénéfices de l'acte qu'elle a consenti de réaliser.
  • le leurre est une variante de l'amorçage dans lequel une personne s'engage à réaliser une action avant d'être informée que celle-ci n'est plus possible mais qu'une alternative (plus coûteuse ou moins bénéfique) est disponible.
  • la technique du pied-dans-la-porte consiste à obtenir un comportement peu coûteux avant de demander à une personne de faire quelquechose qu'elle aurait probablement refusé si on le lui avait demandé directement.
  • Le contact physique (cf Kleinke 1973) (université de Miami : departement spécialisé)
  • Le contexte de liberté (technique du "mais vous êtes libre de") (cf Guegen et Pascual, 2000 : 2 fois plus de monnaie dans le bus (en ajoutant simplement "mais vous êtes libre d'accepter et de refuser" à la même demande))
  • la technique de l' hypocrisy (pied-dans-la-mémoire cf Joule et Beauvois 2002) (cf Aronson, douches et étudiant) : demande d'expliciter la position sur laquelle on veut un engagement (acte pronormatif), puis demande de rappel d'actes en contradiction.
  • le coût et les conséquences de l'acte : plus un acte est lourd de conséquence ou coûteux, et plus l'engagement est important
  • la répétition de l'acte
  • le caractère publique de l'acte (voir l'effet de gel)
  • l'intériorité (? ou intérioricité ?) de l'acte : un acte est d'autant plus engageant qu'il ne peut être attribué à des raisons externes (comme une rétribution ou l'absence de punition) mais plutôt à des raisons internes (idéaux, personnalité). Cette variable est manipulée par des techniques d'étiquetage ("vous êtes gentils. où est la gare ?").


Le processus d'engagement peut se poursuivre dans un engrenage (escalation of commitment) souvent mis en évidence dans le cadre des recherches sur la prise de décision dans les organisations.

Dans tous les cas, c'est la situation qui détermine le comportement et non pas les attitudes ou la personnalité des participants à l'expérience. Ces derniers peuvent cependant rationaliser ou justifier ce comportement en l'attribuant à leurs opinions ou à leur volonté. La notion d'engagement peut donc former une explication du changement d'attitude qui prend le contrepied des approches de persuasion puisque les attitudes deviennent une conséquence du comportement et non l'inverse.

[modifier] Bibliographie

  • C.A. Kiesler, The Psychology of Commitment, Academic Press, New York, 1971.
  • Robert-Vincent Joule & Jean-Léon Beauvois, La soumission librement consentie, Presses universitaires de France, 1998.

Catégorie:Psychologie sociale