Fédor Rostoptchine

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Fédor Vassilievitch Rostoptchine [en cyrillique Фёдор Васильевич Ростопчин, soit Fiodor Vassilievitch Rostoptchine] (1763-1826) est un lieutenant-général d’infanterie russe.

Rostoptchine descendait d’une ancienne famille russe d’origine mongole. Entré de bonne heure dans la carrière des armes, il était lieutenant à 21 ans dans la garde impériale. Il quitta alors la Russie pour voyager et résida quelque temps à Berlin, où il était encore en 1778.

L’esprit et la vivacité du jeune Rostoptchine plurent au comte Romanzov, chancelier de l’Empire, frère du ministre des Affaires étrangères, alors ambassadeur à Berlin. Sous le règne de Paul Ier, son avancement fut aussi rapide que brillant. Il fut décoré du grand ordre de Russie et fait comte, ainsi que son père ; mais bientôt ils tombèrent l’un et l’autre, pour des raisons inconnues, dans une disgrâce à laquelle le comte Panim ne fut pas étranger, et eurent ordre de se retirer dans leurs terres. Le comte Rostoptchine rentra en faveur sous Alexandre Ier, et il était chargé du gouvernement de Moscou, lorsque les Français parurent sous ses murs en 1812. Le 11 septembre, veille de l’arrivée de l’empereur Alexandre, il adressa à la garnison une proclamation conçue en termes bizarres, mais énergiques et propres à enflammer l’enthousiasme patriotique et religieux des Moscovites. Le 12, il se rendit auprès du prince Koutousov, général en chef de l’armée russe, en annonçant son départ en style plus singulier encore.

Le 14 septembre à midi, suivant le 19e bulletin, les Français entrèrent à Moscou ; le même jour (20e bulletin), les Russes mirent le feu à plusieurs édifices publics de cette grande ville[1]. Les rapports officiels annoncèrent que des forçats libérés, des bandits de toute espèce mirent le feu dans cinq cents endroits différents par ordre du gouverneur. À Voronovo, dit le 23e bulletin, le comte Rostoptchine mit le feu à sa maison de campagne[2].

Le comte Rostoptchine conserva le gouvernement de Moscou jusqu’au mois de septembre 1814. À cette époque, il donna sa démission et accompagna à Vienne l’empereur Alexandre. En 1817, il vint à Paris, où il paraissait avoir l’intention de fixer son séjour[3].

Le comte Rostoptchine est mort à Saint-Pétersbourg le 30 janvier 1826. Il a laissé un fils qui s’est distingué dans la carrière militaire et une fille Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur qui a épousé le petit-fils du comte de Ségur.

[modifier] Notes et références

  1. L’incendie, qui ne tarda pas à s’étendre de tous côtés et à consumer presque entièrement l’immense capitale, ravit aux Français les ressources de tout genre qu’ils devaient y trouver pour leurs quartiers d’hiver, les força à une retraite précipitée et produisit les désordres de cette campagne.
  2. Il laissa l’écrit suivant attaché à un poteau : « J’ai embelli pendant huit ans cette maison de campagne et j’y ai vécu heureux au sein de ma famille. Les habitants de cette terre, au nombre de 1.720, la quittent à votre approche, et je mets le feu à ma maison, afin qu’elle ne soit pas souillée par votre présence. Français, je vous ai abandonné mes deux maisons de Moscou avec des meubles valant un demi-million de roubles ; ici vous ne trouverez que des cendres. »
  3. On n’y vit pas sans quelque étonnement dans celui que l’on se représentait comme un féroce vandale, l’un des hommes les plus remarquables de l’époque par la finesse et l’originalité de son esprit.

Fédor Rostoptchine n'a pas laissé qu'un fils et une fille , mais a laissé en mourant 2 filles (Sophie et Nathalie), et deux fils, (Serge et André), sa troisième fille (Lise) étant morte quelques années auparavant.

[modifier] Source

« Fédor Rostoptchine », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)

[modifier] Lien externe