Extrême gauche en Belgique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le terme « extrême gauche » est employé pour désigner les courants politiques situés à gauche des partis socialistes et communistes traditionnels. Il désigne de nos jours les mouvements révolutionnaires qui militent pour l'abolition du capitalisme, situés à gauche des mouvements réformistes, en particulier à gauche des partis communistes traditionnels. Les partis d'extrême gauche se qualifient généralement de « gauche radicale ».

Sommaire

[modifier] Brève histoire de l'extrême gauche en Belgique

A l'instar de la plupart des pays européens, l'extrême gauche est présente en Belgique depuis bien longtemps. Historiquement, elle est à la base du Parti ouvrier belge (POB, fondé en 1885) et du Parti communiste belge (PCB).

[modifier] Les années 1920

Durant le conflit entre Staline et Trotsky au sein du PCB, la majorité du parti va soutenir le second. Cependant, l'appareil dirigeant se rangera du côté des staliniens. Les partisans belges de Trotksy feront scission et rejoindront ensuite l'Internationale trotskyste, qui prendra le nom en 1938 de IVe Internationale. Depuis lors et jusqu'à nos jours, une section belge de cette Internationale continue d'exister.

L'activité de l'extrême gauche belge va se développer :

  • au sein de l'aile gauche socialiste du POB.
  • du PCB et de la
  • section belge de l'organisation internationaliste trotskyste.

[modifier] Durant la Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation nazie du pays, l'extrême gauche va jouer un rôle essentiel dans la résistance au sein de l'armée, dans la vie politique, syndicale et dans la presse. Dans l'Après-Guerre, le PCB va s'imposer dans le paysage politique en entrant au gouvernement.

[modifier] Dans les années 1950-1960

Certains trotskistes agiront sous leur propre drapeau, puis dans les années 50 adopteront la stratégie de l'entrisme, au sein du Parti socialiste belge (PSB, le nouveau nom du POB). Conduit par l'économiste de renommée internationale, Ernest Mandel, ils vont animer l'aile gauche anticapitaliste du PSB et de la FGTB, le syndicat socialiste, notamment autour de l'hebdomadaire La Gauche (1956). Mais en 1964, le PSB procède à la liquidation des "gauchistes" agissant dans ses rangs. Un nouveau parti est alors fondé : le Parti wallon des travailleurs (PWT) dans le sud du pays et l'Union de la gauche socialiste (UGS) à Bruxelles.

De leur côté, les maoïstes belges avaient déjà choisi la dissidence par rapport au PCB en 1963 et avaient fondé leur propre parti, qui prendra le même nom que celui du PCB. En 1967, le Parti communiste maoïste implosa en plusieurs groupes (sur l'histoire du maoïsme en Belgique, voir Mouvement maoïste en Belgique).

[modifier] Les années 1970

Les trotskystes et des militants de la gauche catholique du PWT et de l'UGS créent en 1970 la Ligue révolutionnaire des travailleurs (LRT). La LRT deviendra la section belge de la IVe Internationale. De leur côté, plusieurs organisations marxistes-léninistes découlant de Mai 68 et influencées par la Révolution culturelle chinoise avaient vu le jour : Action communiste (AC), Lutte communiste (LC) et Centre d'action, de recherche et d'études marxistes (Carem). Dans l'ombre du Parti communiste marxiste-léniniste de Belgique (PCMLB).

[modifier] Les années 1990

Le monde a changé. Le mur est tombé et les anciens partis communistes (PC, PTB) connaissent une période difficile. C'est donc naturellement à cette époque que de nouveau partis ou mouvements de l'extrême gauche émmergent. Aussi, le Mouvement pour une alternative socialiste (MAS) est le plus grand parti issu de cette mouvance.

[modifier] Quelques dirigeants de l'extrême gauche belge

  • Joseph Jacquemotte (1883-1936) : co-fondateur du Parti communiste
  • Julien Lahaut (1884-1950) : dirigeant liégeois du PC et de la résistance, militant wallon. Assassiné en 1950 par l'extrême droite monarchiste.
  • Ernest Mandel (1923-1995) : leader de la LRT de Belgique.
  • Jacques Yerna (1923-2003) : dirigeant de l'aile gauche socialiste anticapitaliste du Parti socialiste et de la FGTB (syndicat socialiste), président du Mouvement populaire wallon. Il fut également actif dans la lutte contre l'extrême droite (co-dirigeant-fondateur de la Coordination antifasciste de Belgique - CAF et premier éditeurs responsables du journal RésistanceS) et la solidarité avec les sans-papiers. Militant socialiste, il fut l'un des principaux compagnon de route de la gauche radicale.
  • Guy Desolre : dirigeant de la Ligue révolutionnaire des travailleurs (LRT), puis meneur d'une dissidence, le Groupe Marxiste Internationaliste (GMI). Il termina sa carrière politique comme Gouverneur adjoint de la Province du Brabant flamand, puis comme candidat du SP.A aux élections communales.
  • Jacques Grippa (1913-1990) : premier et principal leader pro-maoïste en Belgique et en Europe, le Parti communiste wallon

[modifier] L'extrême gauche belge aujourd'hui

Aujourd'hui, il existe toujours des organisations marxistes de gauche radicale, appartenant à ses différents courants :

Aux élections communales du 8 octobre 2006, certes marginalisée, une partie de l'extrême gauche a tout de même confirmé sa présence dans le paysage électoral avec l'élection de plus de 30 conseillers communaux. Le PTB a obtenu 15 élus, dont 10 en Flandre, 1 à Bruxelles et 4 en Wallonie. Le Parti Communiste a obtenu 10 élus en Wallonie. La LCR a obtenu 2 élus (1 en Flandre et 1 en Wallonie).

Du point de vue strictement électoral, le PTB apparait comme le seul pôle doté d'une certaine ampleur. Malgré cela, le Parti Communiste garde une importance électorale considérable et les 2 partis sont très proches au niveau des voix. Toujours sujet à des critiques virulentes, le PTB est le seul parti de l'extrême gauche à avoir présenté un nombre significatif de listes propres lors des précédentes élections (en 2006). Sur les 30 élus de l'extrême gauche, 15 étaient originaires du PTB et 10 du PC.

Aujourd'hui, en 2007, on aperçoit de nouvelles initiatives avec la création de nouveaux partis ou mouvements dans l'extrême gauche. Il s'agit, notamment, du Comité pour une Autre Politique (CAP) qui s'est présenté aux élections législatives de juin 2007 dans presque tout le pays (tant au nord qu'au sud du pays), et du mouvement Une Autre Gauche (UAG). Il sera intéressant de suivre le développement de ces initiatives sur le long terme.

Présents en ordre dispersé aux législatives de juin 2007, les différents mouvements et partis de l'extrême gauche qui s'étaient lancés dans la bataille électorale ont cependant pu atteindre un niveau certes modeste mais néanmoins historique. En doublant largement le score de 2003 et avec près d'1,5 % des voix au niveau du pays, ils ont effectué le score le plus élevé depuis les élections législatives de 1987.

Néanmoins, il faut rappeler que, pour une partie de l'extrême gauche, les élections ne constituent rien de plus qu'une tribune pour populariser les idées anticapitalistes. Les élections ne sont pas une fin en soi. Pour cette partie de l'extrême gauche, c'est à l'extérieur du système qu'on peut faire bouger les choses. Comme c'était le cas pour Mai 68, la guerre du Vietnam, le droit à l'avortement, les congés payés,... ils considèrent que seuls les mouvements sociaux ont la force de changer le système.

[modifier] Liens internes

Généraux :

Organisations et partis politiques belges de l'extrême gauche :

Partis Communistes Traditionnels :

Trotskystes :


Marxistes-léninistes :


Autres :

[modifier] Liens externes

Plusieurs centres de recherches et d'études possèdent des documents sur la gauche radicale en Belgique :

Pour plus d'information sur le rôle de l'extrême gauche en Belgique en Mai 68, voir :

[modifier] Sources

  • La gauche radicale en Belgique francophone – Impact électoral, social et politique (1965-2004), Manuel Abramowicz, mémoire FOPES - Université catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), 2004, 422 p.
    • Chapitre 2 : Caractéristiques de la gauche radicale
    • Chaptire 3 : Les différents courants de la gauche radicale
    • Chapitre 4 : Radioscopie de la gauche radicale actuelle