Evguénia Guinzbourg

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Evguénia Sémionovna Guinzbourg (1906 Moscou - mai 1977) est une écrivain russe soviétique, principalement connue pour avoir raconté son expérience des prisons du NKVD et du goulag.

[modifier] Biographie

Née à Moscou en 1906, elle quitte très jeune cette grande ville (qui n'est pas encore la capitale politique du pays) pour s'installer à Kazan, capitale de la province du Tatarstan (appelée aussi Tatarie). Elle obtient un diplôme de l'Université de Kazan, avant de soutenir une thèse de doctorat en histoire à Léningrad.

Elle a donné des cours magistraux à l'Université de Kazan où elle rencontre en 1932 son futur mari Pavel Axionov.

Elle a aussi dirigé de le département culturel du journal « Tatarie Rouge » et a participé à la rédaction de l'ouvrage historique L'Histoire de la Tatarie.

Son mari, Pavel Axionov, était membre du bureau politique du Parti Communiste et elle-même fut membre du secrétariat régional du parti communiste de Tatarie et du comité exécutif central des Soviets.

Ensemble, ils eurent 2 enfants, Aliocha et l'écrivain Vassili Axionov.

Les Grandes Purges staliniennes destinées à éliminer tous ceux qui auraient pu, à court ou à long terme, menacer ou seulement faire de l'ombre à Staline, les rattrapent au milieu des années 1930.

Inquiétée dès 1935, chassée de son poste à l'Université puis exclue du Parti, elle sera arrêtée le 15 février 1937. Après de longs mois d'instruction dans les prisons de Kazan et de Moscou, elle est condamnée en août 1937 à 10 ans de réclusion en cellule d'isolement pour « activité trotskiste contre-révolutionnaire ». Elle effectue les deux premières années de sa peine dans la prison politique de Iaroslavl ; en 1939 sa condamnation sera commuée en dix ans de travaux forcés à la Kolyma, au camp d'Elguen. Envoyée au goulag, elle sera libérée en 1947. Elle devra cependant attendre jusqu'en 1955 pour être réhabilitée, à la faveur du relatif « dégel » suivant la mort de Staline.

Elle écrit ses mémoires à partir de 1959. Le premier livre, intitulé Le Vertige et sous-titré Chroniques des temps du culte de la personnalité, relate le début de son calvaire jusqu'à son arrivée à la Kolyma. La suite est racontée dans le second livre, Le Ciel de la Kolyma. C'est grâce au samizdat que ses écrits ont été diffusés clandestinement en URSS, avant d'être publiés en Occident à la fin des années 1960.

[modifier] Œuvres

  • Le Vertige, édition du Seuil, 1967, ISBN 2020316366
  • Le Ciel de la Kolyma, édition du Seuil, 1990 (ouvrage posthume)

[modifier] Notes et références

Préface à l'édition Seuil du Vertige, par Jean-Jacques Marie