Eugène Hins

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Eugène Hins
Eugène Hins

Eugène Hins (1839-1923), né à Molenbeek-Saint-Jean, professeur d'histoire du Moyen Âge, est le fondateur du journal La Pensée, leader de la libre-pensée belge et cofondateur de la première Internationale.[1],[2]

[modifier] Biographie

Issu d'une famille de la petite bourgeoisie catholique (son père dirigeait le pensionnat catholique du 15 chaussée de Merchtem), il ne semblait se prédestiner à la conduite d'un mouvement socialiste.

Après des études et des activités militantes à l'Université libre de Bruxelles, Eugène Hins est frappé par un problème de cécité et s'installe pour un an au Brésil comme précepteur où il découvre l'esclavage.

Revenu en Belgique, au chômage, Hins part en 1872 pour la Russie et devient professeur au sein d'une école militaire pendant deux ans.

Parmi les premiers fondateurs de l’Internationale de la libre pensée, qui tint son premier congrès à Bruxelles en 1880, on remarque au côté d'Eugène Hins le socialiste allemand Wilhelm Liebknecht, cofondateur du Parti social-démocrate allemand (Sozialdemokratische Partei Deutschlands), qui eut l'audace de protester en 1871 au Reichstag contre l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine[3], mais aussi le philosophe et sociologue anglais Herbert Spencer, le député Charles Bradlaugh, qui osa, l'un des premiers, ostensiblement refuser de prêter serment sur la Bible[4], César De Paepe, Charles Renouvier et Désiré Brismée.

Rentré en Belgique, Eugène Hins sera l'un des critiques francophones des lettres russes les plus perspicaces de son temps (il est également connu pour avoir traduit plusieurs œuvres de Dostoïevski en français)[5].

Après sa retraite, en 1900, il devient le dirigeant des associations belge et internationale de libres-penseurs.

Il deviendra également conseiller communal à Ixelles.

[modifier] Notes et références

  1. L'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique
  2. Marc Mayné — Eugène Hins. Une grande figure de la première Internationale en Belgique, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1994. In-8° broché, 287 p., jaquette, (« Classe des lettres », collection in-8°, 3e série, tome XI)
  3. . En 1867, avec August Bebel, il fonda le Sächsische Volkspartei (Parti du peuple saxon), puis le SDAP (Sozialdemokratische Arbeiterpartei, Parti social-démocrate des travailleurs allemands, en 1869, qui devint le SPD en 1890
  4. Pour cet acte, il fut expulsé de la Chambre des communes.
  5. La Chanson des rues de Molenbeek-Saint-Jean, par Jean Francis, Editions Louis Musin, 1975