Eugène De Bie

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Eugène De Bie (1914 à Watermael-Boitsfort - 1983) est un artiste belge.

[modifier] Style

« Comment situer le peintre Eugène De Bie, par rapport aux courants qui traversent l'Histoire de l'art » s’interrogeait l’historien d’art Denis Coekelberghs : « L'exercice est toujours un peu vain et toute classification abusive. Aussi se bornera-t-on à écarter l'étiquette surréaliste qu'il refuse lui-même avec force, pour lui préférer celle de fantastique. Il aimait aussi se définir comme baroque : on le suivra volontiers, dans la mesure surtout où son art, comme celui de vrais baroques, n'a de désordonné que l'apparence. Car rien n'est laissé au hasard chez De Bie : de la première esquisse crayonnée et abstraite qui s'impose à lui comme une musique et qu'il accompagne de mots, jusqu'à l’œuvre achevée, il y a chaque fois - comme en parallèle au déroulement de sa carrière linéaire - un remarquable cheminement soigneusement élaboré ».

Complexe, le style de De Bie l'est assurément. Il ne fait pas de doute que le trait le plus essentiel de son génie se trouve dans sa capacité de soumettre (dans le sens de proposer) son puissant imaginaire à une raison directrice.

En d'autres mots, on peut dire que « dans son œuvre se trouve en quelque sorte l'union du Nord fantastique avec la rationalité latine. »

[modifier] Biographie

Eugène De Bie naît en 1914 à Watermael-Boitsfort. Il renonce à l'École des Mines pour entrer à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles où il fait des études brillantes. Son professeur sera l'impétueux Van Haelen ; ses maîtres belges s'appelleront Anto-Carte, Ensor, Permeke et Léon Devos avec lequel il sera à plusieurs reprises invité à exposer par le groupe La Nervia. Il devient très vite l’ami du sculpteur forestois Victor Rousseau, alors directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. II achèvera ensuite sa formation, pendant deux ans, à Paris, à l'École du Louvre où il s’exercera à la copie des Maîtres anciens.

En 1947, il se fixera pour un temps en Bretagne, au port du Guilvinec où la lumière le fascinera. Sa palette va s’éclaircir. En 1960, revenu en Belgique il partagera désormais son temps entre ses ateliers belge et breton. Son œuvre en évolution constante, témoigne de sa crainte de la répétition et s’explique en partie par la volonté sans cesse réaffirmée d’éviter l’emprisonnement confortable d’un style. Dans une perpétuelle recherche, il va atteindre le rêve au travers du fantastique.

S'interrogeant malgré tout sur les filiations artistiques d'Eugène De Bie et cherchant au delà des arts plastiques, le poète breton, Alexis Gloaguen, a écrit très justement : « on pourrait rapprocher Eugène De Bie de Fellini, aussi bien dans les thèmes que dans les plans felliniens composés à la manière d'un tableau mouvant. De Maurice Béjart il retrouve la simplification et la pureté du geste. De fait, les hommes et les femmes d'Eugène De Bie semblent toujours saisis dans un mouvement mystérieux, une chorégraphie. Mais ce qui frappe surtout c'est la correspondance avec le théâtre de Michel de Ghelderode. Le peintre et l'écrivain ont en partage leur sensibilité flamande ainsi qu'une galerie de personnages très proches : montreurs de marionnettes, gens du voyage, poignants, farouches et malheureux. Ils ont en commun une verve baroque, une ironie, une révolte et un sens critique très voisins. Plus Eugène De Bie avancera dans son œuvre, plus le dialogue avec le grand styliste qu'est Ghelderode s'approfondira sans jamais se réduire à un commentaire. »

[modifier] Liens externes