Essai sur le don

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L'Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques, paru en 1923 dans l' Année Sociologique, est le texte le plus célèbre de Marcel Mauss[1]. A l'aide d'exemples empruntés à des sociétés diverses, il montre que le don n'est pas un acte gratuit, mais qu'il obéit plutôt à une logique propre, et comporte une obligation de réciprocité.

[modifier] Contexte et problématique

L' Essai sur le don s'inscrit dans la suite des travaux précédents de Marcel Mauss. Selon ses propres mots il s'agit d'un « fragment d'études plus vastes » qui portent « à la fois sur le régime du droit contractuel et sur le système des prestations économiques entre les diverses sections ou sous-groupes dont se composent les sociétés dites primitives et aussi celles que nous pourrions dire archaïques ».

Il s'agit d'étudier donc d'étudier les formes de l'échange dans les sociétés « primitives ». Il apparait non comme une simple opération économique propre à assurer le bien-être mais comme un phénomène ayant des implications sur l'ensemble du fonctionnement de la société. Mauss appelle donc « faits sociaux totaux » de telles prestations économiques. Pour lui, il s'y exprime « à la fois et d'un coup toutes sortes d'institutions : religieuses, juridiques et morales - et celles-ci politiques et familiales en même temps ; économiques - et celles-ci supposent des formes particulières de la production et de la consommation, ou plutôt de la prestation et de la distribution ; sans compter les phénomènes esthétiques auxquels aboutissent ces faits et les phénomènes morphologiques que manifestent ces institutions ». Selon Claude Lévi-Strauss, cette ambition donne à l’Essai sur le don un « caractère révolutionnaire », il tient à ce que : « pour la première fois, le social cesse de relever du domaine de la qualité pure : anecdote, curiosité, matière à description moralisante ou à comparaison érudite et devient un système, entre les parties duquel on peut donc découvrir des connexions, des équivalences et des solidarités. »[2]

Toutefois, Marcel Mauss ne se propose pas d'étudier le système des prestations économiques dans son entier : il en choisit un des traits, « profond mais isolée » lles prennent la forme de don, elles semblent « volontaires, libres et gratuites », mais sont pourtant « contraintes et intéressées ».

[modifier] Structure du texte

L' Essai sur le don est constitué d'une introduction et de quatre chapitres

chapitre I Les dons échangés et l'obligation de les rendre (Polynésie)
chapitre II Extension de ce système (libéralité, honneur, monnaie)
chapitre III Survivances de ces principes dans les droits anciens et les économies anciennes
chapitre IV Conclusion

[modifier] Liens externes

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