Ernestine Chassebœuf

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Ernestine Troispoux, épouse Chassebœuf, est une épistolière française née en 1910 à Botz-en-Mauges et disparue en 2005.

[modifier] Parcours

Ernestine Chassebœuf a toujours vécu en Anjou. Née à Botz-en-Mauges, elle passe le certificat d'études et épouse en 1928 Edmond Chassebœuf, qui mourra en 1970. Elle habite la majeure partie de sa vie à Coutures, dans le Maine-et-Loire, où elle s'occupe de son jardin et de ses poules.

En 1999, elle commence à écrire des lettres dénonçant dans un style truculent et naïf dysfonctionnements et injustices. Alain Rémond et Jean Lebrun lui permettent d'acquérir une petite notoriété. C'est surtout à l'occasion de la querelle du droit de prêt en bibliothèque qu'elle se fait connaître en écrivant à tous les écrivains qui avaient signé la pétition réclamant le retrait de leurs livres des bibliothèques tant qu'un accord n'aurait pas été trouvé. Sur sa lancée, elle continue à écrire à des personnalités économiques, politiques, littéraires ou des médias ; son bon sens et sa franchise servant à mettre en lumière les incohérences et la médiocrité de notre société.

[modifier] Œuvres

  • La brouette et les deux orphelines. Correspondances sur le droit de prêt en bibliothèque, Vauchrétien : I. Davy ; Angers : Éd. Deleatur, 2000
  • Ernestine écrit partout, tome 1 (1999), Paris, Ginkgo, 2004
  • Ernestine écrit partout, tome 2, Paris, Ginkgo éditeur, 2004
  • Ernestine écrit partout, tome 3 (correspondances 2000-2005), Paris, Ginkgo éditeur, 2005

[modifier] Citation

Extrait de La brouette et les deux orphelines. Correspondances sur le droit de prêt en bibliothèque, p. 42.


Ernestine Chasseboeuf
49320 Coutures

Le 24 mai an deux mille

À Monsieur Alain Decaux,

À une époque où il y a tant de chômage, c’est pas très normal de faire tant de métiers : la radio, la télé, les livres d’histoire, l’Académie française, et j’ai appris y a pas longtemps que les publicités et les ouatères payantes c’était Decaux aussi, faudrait peut-être laisser un peu de travail pour les autres, surtout les jeunes.

Ça m’étonnerait pas qu’elle soit de vous, l’idée de faire payer cent sous dans les bibliothèques. Quand on voit tout l’argent qu’on peut gagner avec les ouatères payantes, ça doit paraître bizarre qu’un autre besoin naturel comme la lecture continue à être gratuit.

Répondez-moi vite pour m’expliquer pourquoi vous avez lancé cette pétition, et tâchez de travailler un peu moins, à votre âge quand on en fait trop, c’est infarctus et compagnie.

Dans l’attente de votre réponse, j’espère que ma lettre vous trouvera de même.

Ernestine Chasseboeuf.

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