Ernest Ferroul

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Ernest Ferroul est un homme politique français (né au Mas-Cabardès, Aude, le 13 décembre 1853, et décédé à Narbonne, le 29 décembre 1921) qui joua un rôle déterminant lors de la révolte des vignerons de l'Aude en 1907.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né dans une famille de modestes drapiers de la Montagne Noire, orphelin de père, après des études de médecine à Montpellier, Ernest Ferroul s'installe à Narbonne où, rapidement, il devient le "Docteur des Pauvres", réputé pour ses compétences. A la suite de ses rencontres montpelliéraines avec Jules Guesde et Paul Brousse, il adhère au socialisme. Qualifié de Félibre rouge, il est initié au Grand Orient de France et fonde en 1881 la loge maçonnique "La Libre Pensée" - Orient de Narbonne.

Lors des élections partielles de 1888, il est élu député de Narbonne. A la Chambre des Députés, il rejoint à l'extrême gauche les sept autres députés socialistes; et il est réélu en 1889. En 1891, il est élu Maire de Narbonne, et depuis, son buste trône dans le bureau de tous les maires de Narbonne qui lui ont succédé. Elu actif mais aussi très virulent, il est battu en 1893 et 1898, et perd la Mairie de Narbonne de 1897 à 1900. Il est réélu député en 1899, suite à l'invalidation de Edmond Bartissol, qui avait été élu député en 1898. En 1902, il démissionne de son mandat de député pour se consacrer à ses neveux orphelins et à la Mairie de Narbonne.

[modifier] La crise viticole

La crise viticole de 1907 le trouve en première ligne aux côtés de Marcelin Albert, d'Argeliers, initateur de la révolte des vignerons du Midi de 1907. Ses discours enflammés et sa rudesse vis à vis du pouvoir parisien font de lui le personnage emblématique de tout le Midi. Emprisonné le 19 juin 1907, Ernest Ferroul est le tribun des vignerons du Midi. Dans la foulée, il fonde et préside la Confédération Générale de Vignerons du Midi le 22 septembre 1907, il est élu conseiller général de l'Aude, dans de nombreux cantons lors des élections d'octobre 1907. Il reste au XXIe siècle une personnalité légendaire et vénérée de tout le Midi et de la Ville de Narbonne, laissant le souvenir du tribun rouge solidaire des opprimés, de l'élu dévoué pour les vignerons, pour sa ville de Narbonne et pour ses concitoyens, à la forte conviction socialiste. En déférente reconnaissance, dans de nombreuses communes du Midi, une rue, une avenue, un boulevard portent son nom. Il est l'inspirateur de la SFIO de l'Aude qui devient terre socialiste face aux radicaux dès les années 1920 sous l'impulsion d'Eugène Montel.

[modifier] Monuments

  • A Narbonne, le déplacement du monument à sa mémoire, le représentant debout, et érigé en 1933 par souscription nationale par la confédération générale des vignerons, a déclenché une vive polémique, prouvant encore qu'est bien vivace l'affection portée par les Narbonnais à leur ancien maire et par les viticulteurs à leur tribun. Le monument est aujourd'hui à gauche du Palais du Travail, on peut y lire l'hommage suivant : « tribun véhément entraîneur de foules [...] qui servit avec ferveur [la terre d'oc] ».
  • Un monument aurait encore été édifié à Mas-Cabardès. Il comprendrait un buste à l'origine en bronze mais aujourd'hui en pierre suite à la réquisition de métaux non ferreux de 1941.

[modifier] Bibliographie

Georges FERRE, "Ferroul Ni Dieu, ni Maître" , éd. Loubatières, 1998.

[modifier] Citations

  • "Les lois, qu'il eut fallu nous envoyer à la place des fusils, c'est votre soulèvement légitime et le sacrifice de ceux des nôtres qui sont tombés à la place même où vous êtes, qui les arrachèrent au pouvoir. (...) Vers le passé, je salue nos morts ; vers l'avenir, je salue le Midi libéré, le travail affranchi, la vigne sauvée".
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