Discuter:Enuma Elish

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L'Enuma Elish a été composée selon le système numérique sexagésmal des savants mésopotamiens.La version complète ("quand les dieux faisaient l'homme" J. Bottero) comprend 18 soixantaines de vers. Leur répartition en sept tablettes répond à des jeux d'écriture cunéiforme.


Les sept tablettes de l'Enuma Elish
tablette I II III IV V VI VII
nombre de vers 162 150 138 146 156 166 162
nombre d'hémistiches 324 300 276 292 312 332 324

Chaque vers est séparé en 2 hémistiches. Le décompte des 36 soixantaines d'hémistiches fait apparaître 2 groupes:

  1. Les 3 premières tablettes: 15 soixantaines d'hémistiches (162+150+138)x2= 900 = 15x60
  2. Les 4 dernières tablettes: 21 soixantaines d'hémistiches (146+156+166+162)x2 = 1260 = 21x60

La répartition en 3 et 4 tablettes est analogue aux 2 côtés du triangle rectangle élémentaire d'hypoténuse 5. Le théorème de Pythagore donne pour les 7 tablettes de l'Enuma Elish le rapport 666 x 3600 connu dans l'ancien testament pour faire référence à Babylone (15²x 60²+ 21²x60²).Dans ce système sexagésimal positionnel dépourvu de zéro, les puissances 60 (ici 60²=3600) ne sont pas écrites.


Ce jeu numérique se comprend en le replaçant dans la conception du récit:

  • le caractère cyclique de cette genèse est indiqué en donnant à la dernière tablette le même nombre de vers que la première: 162 + 162 = 18² reprenant, également, le nombre total de vers du récit: 18 soixantaines.Le découpage en 36 soixantaines d'hémistiches se retrouve avec 666 qui est la somme des 36 premiers nombres (1+2+3+4...+36)
  • le récit lui-même: le fils, Mardouk, termine son ascension à la suprématie divine en recevant le nom de son père Ea (51ème nom, tablette VII). Il devient ainsi père et le dernier nom boucle le récit:EN-KUR-KUR "seigneur" de tous les pays".Cette filiation reprend un système d'appellation numérique des dieux babyloniens:
   Marduk est le dieu 10, ilu 10, titre qu'il acquiert en recevant 10 premiers noms dans la
   6ème tablette.
   Dans la dernière  il est glorifié par toute la communauté divine, les igigi au nombre de
   600(neru en akkadien) par 40 autres noms, prenant ainsi les attributs de son père Ea 
   le dieu 40. Le 50ème nom NE-BI-RU est formé de BI dans NE-RU (neru=600). BI peut être 
   compris bel "seigneur" en akkadien(des igigi).
   Deux noms supplémentaires lui sont alors donnés, Ea par son père et En-kur-kur par Enlil,
   l'ancien roi,le dieu 50, titre qui lui est dû par ses 50 noms.


  • Le phonétisme cunéiforme et le recours à des mots sumériens comme phonèmes pour écrire l'akkadien:
   Le dieu Marduk atteint la suprématie devenant le premier (des dieux), en akkadien cela
   correspond aux mots mahru,rappelant maru "fils"et panu dont l'écriture phonétique peut 
   aussi bien se lire banu "créateur".Il en va de même pour le nouvel an  pan satti, face de
   l'année, qui serait alors compris ban satti, "création de l'année"comme le concept de la 
   genèse.
   L'écriture idéographique de mahru et panu est donnée par le signe IGI. Ce signe a pour sens
   de base oeil.En akkadien oeil se dit inu(nominatif singulier)qui va se découper
   phonétiquement en IN-U (sumérien IN/EN, seigneur, et U, 10) et au nominatif duel inan 
   (EN-AN seigneur ciel ou seigneur dieu).
   Le signe IGI est très riche sur le plan sémantique et entre dans la composition de signes
   composés, par exemple; avec sub, lancer, il forme pad "nommer". Il sert également de chiffre
   1000, prenant alors la valeur LIM.On le rencontre aussi dans l'écriture du mot soixante:
                šu (main) + ši (IGI)
  

Il est possible de lire le signe IGI comme le système numérique sexagésimal: il est formé de 3 caractères élémentaines: -un chevron valant 10, -un clou vertical valant alors 1 -un clou horizontal qui est le signe AŠ1.

On lit donc (10+1) soixantaine + AŠ1 = 660 + AŠ1

En sumérien AŠ est le nombre 6 (écrit AŠ3)

Image:Igi.jpg

D'autres éléments sont en faveur de cette colecture numérique du signe IGI:


  1. le signe U1,10, est un chevron appelé giguru. Le signe GIGURU2 est l'inverse de IGI
  2. Marduk est aussi appelé ASAR-LU-HI: le signe ASAR(n°44) est composé de IGI tracé dans URU la ville
  3. Le signe déterminatif des divinités,DINGIR, se lit 2160 selon ce même procédé(le nombre d'hémistiches du récit), justifiant la lecture DINGIR 10, dieu 10.
  4. IGI sert, en mathématique, à exprimer les inverses dans l'expression x IGI 60/x GÁL(IGI"voir" et GÁL"être là"), par exemple 3 IGI 20 GÁL, parce que 3x20 = 60(écrit 1), l'unité de leur base sexagésimale. On constate que l'IGI du nombre d'hémistiches 2160 est le nombre 100 dont l'idéogramme ME signifie"être"


Le titre du récit Enuma Elish est son incipit, le premier hémistiche, "lorsque la-haut" Dans E-NU-MA E-LISH on peut lire, dès le début le nom EN-U1,"seigneur 10", le nouveau souverain, mais aussi, en sumérien, "jusque 10",ce qui est la forme finale du texte.

Après cette répartition des vers en 2 groupes, le "scribe" procède au calcul des vers de chaque tablette. Il recourt au système de mesure pour écrire l'appellation numérique 10 du dieu Mardouk. Il se sert de la variation du nombre de vers pour représenter l'IKU, déterminatif des unités de surface. 1 IKU vaut 12x12 x 10x10 coudées² Ce sont les différentiels des vers de T1T2T3 et T4T5T6 A la fin de T6 l'oeuvre de création de Mardouk est terminée. La terre des hommes est créée , ainsi que la coudée, le mot akkadien ammatum (Tablette I, vers 2) ayant le double sens terre+coudée. Les 6 premières tablettes totalisent 918 vers. Au milieu du récit et donc de l'IKU, les 18 premiers vers de la 4ème tablette relate la montée sur le trone. Or 18 IKU forment l'unité de surface supérieure, 1 BUR, qui s'écrit par le même signe que le nombre 10.L'épilogue qui cloture la dernière tablette a également 18 vers. Ainsi Marduk naît au milieu des 18x18 hémistiches de la première tablette, ce que souligne le dédoublement du vers 81(au milieu de l'apsu Marduk fut mis au monde, 162/2=81) pour former le vers 82.Le récit est bouclé par les 162 vers de la dernière tablette, à nouveau 18x18...[1]

Phonétiquement "IK-U" signifie "être là - 10"(IK valeur phonétique du signe GÁL)

[modifier] commentaires sur les jeux numériques

c'est un projet d'article auquel manquent des références,pour vérification. La traduction en anglais que l'on trouve sur internet a été publiée en 1901. Dans le livre toujours disponible on trouve la reproduction des fragments des tablettes cunéiformes. Le texte a depuis été complété largement, publié par Lambert, et dont J. Bottero donne la traduction française dans son magnifique ouvrage. Le texte cunéiforme n'est pas disponible sur le web sauf la première tablette.La lecture de cette tablette montre que la forme du texte cunéiforme est indispensable à sa compréhension. Ainsi le vers 81qui mentionne la naissance du roi des dieux est répété ligne 82, signifiant sa naissance au centre de l'univers tel qu'il est à ce moment du récit: la matrice tiamat ou textuellement la première tablette de 162 vers (2x81).Le dernier idéogramme de cette tablette est IB,"milieu"ce qui est bien le cas du 162ème vers , milieu de 18x18 (324). Il ne restera que cette moitié de tiamat, la matrice, formant l'en-bas de l'univers mésopotamien(KUR-NU-GI litt. "le pays sans retour"). Après avoir ouvert en 2 la matrice, le roi divin formera le ciel avec sa moitié supérieur. Son oeuvre est représentée par sa glorification, dans les 162 vers de la septième tablette. On retrouve cette représentation dans la tour de Babel: son premier étage, le KIGAL, socle, en-bas, fondation, a une surface de 324x100 coudées-carré et sa hauteur, 30 coudées signifie la moitié(dans la base sexagésimale) --Lahur 16 août 2007 à 13:45 (CEST)