Empreinte digitale

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Dermoglyphes.
Dermoglyphes.

Une empreinte digitale est le dessin formé par les lignes de la peau des doigts, des paumes des mains, des orteils ou de la plante des pieds (les dermoglyphes). Une empreinte digitale est habituellement le dépôt de substances eccrines laissées par le contact du doigt avec une surface. Elle peut toutefois également être causée par des substances présentes sur la surface, comme des pigments ou d'autres substances colorées ou malléables (empreinte en relief). Une contamination du doigt par des substances sébacées est également possible. On l'obtient par exemple en appliquant de l'encre sur les doigts puis en appuyant les doigts ainsi enduits sur un support (comme du papier).

Le caractère quasi-unique d'une empreinte digitale en fait un outil biométrique très utilisé pour l'identification des individus en médecine légale et pour la police scientifique.

En effet, la probabilité pour que deux personnes aient la même empreinte digitale est très faible, même à l'échelle de la population humaine (plusieurs milliards d'individus). Francis Galton a estimé à 1/64 milliards la probabilité pour que deux individus aient les mêmes empreintes digitales[1]. De plus, son caractère aléatoire s'affranchit des risques de ressemblances entre individus partageant un même patrimoine génétique : des individus homozygotes comme des jumeaux ou des triplés par exemple auront chacun un jeu d'empreintes digitales qui leur sera propre et différent de celui des autres individus de la même fratrie.

Les empreintes digitales ont complété l'analyse de l'anthropométrie.

Sommaire

[modifier] Historique

La première utilisation des empreintes digitales comme moyen d'identification remonte à 1877 aux Indes où le britannique William Herschel eu l'idée de les utiliser pour éviter que les bénéficiaires de pension de l'armée ne la touchent plusieurs fois. À cette époque, elles servent aussi à authentifier des documents officiels.

Sir Francis Galton améliore cette technique et Scotland Yard ouvrira le premier fichier d'empreintes digitales en 1901 sous la direction du commissaire Edward Henry.

En France, c'est en 1902, après une enquête policière spéciale, que les empreintes digitales sont devenues l'une des principales preuves lors des enquêtes policières.

Le criminologiste Alphonse Bertillon, fondateur de l'anthropométrie suggéra aux artistes en 1914 d'apposer une empreinte digitale sur leurs œuvres pour éviter toute contrefaçon.

En France, le FAED (fichier automatisé des empreintes digitales) a été institué par le décret du 8 avril 1987. Ce fichier est non nominatif, géré par le ministère de l'Intérieur. Depuis la loi d'orientation pour la sécurité intérieure de 2002, ce fichier s'étend aux empreintes palmaires. Les empreintes digitales peuvent se diviser en plusieurs types de dessins (arc, boucles), chaque empreinte appartenant à un type classé : adelte, bidelte, tridelte (rare). Les monodeltes se divisent en sous-groupes : les normales, externes, composites, de même pour les bideltes : à verticilles concentriques, à verticilles en Z... On identifie les empreintes entre elles à l'aide d'accidents sur les boucles ou arcs : anneaux, ilôts, divisions, coupures... On estime qu'il y a plus de cent points de convergences entre deux empreintes identiques. En France, la loi exige 12 points relevés sans contrariété pour authentifier l'empreinte d'un suspect. Entre 8 et 10 points, une forte présomption est établie. En Suisse, des systèmes de coefficients sont utilisés dans les comparaisons : on attribue des valeurs différentes aux différents signes : ilôts; divisions...

[modifier] Applications civiles

Un distributeur de billets à authentification basée sur les empreintes digitales (Corée du Sud).
Un distributeur de billets à authentification basée sur les empreintes digitales (Corée du Sud).

[modifier] Perspectives en biométrie

Au delà de l'anthropométrie classique (mensurations, photo, description, dermoglyphes…) les service de police s'orientent vers la constitution de fichiers contenant les autres caractéristiques d'un individu afin de pouvoir être sûrs de l'identifier complètement. Ces fichiers contiendraient :

  • les empreintes génétiques (ADN),
  • les empreintes iriennes (iris),
  • les empreintes vocales …

Certains chercheurs ont même songé à établir de tels fichiers pour les signes particuliers (tatouages, grains de beauté,…)

[modifier] Bibliographie

  • Frédéric Chauvaud, "Le triomphe de l'empreinte criminalistique (1890-1930)" ;
  • Delphine Cingal, "Traces, indices et empreintes : la naissance de la police scientifique et l'émergence du roman policier au XIX siècle" ;
  • Bertrand Ludes, "De l'empreinte digitale aux empreintes génétiques", in Yannick Beaubatie (dir), Empreintes, Tulle, Editions Mille Sources, 2004, p.81-94, 95-102, 103-110.

[modifier] Notes et références

  1. La Police scientifique, Histoire de l'étude des empreintes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

Médecine légale
Restes humains : Pathologie légale • Odontologie légale • Anthropologie légale • TaphonomieEntomologie légale
Médecine légale sociale : Psychologie légale • Psychiatrie légale • Modus operandi • Profilage criminel
Autres spécialisations : Empreintes digitalesBalistique • Analyse de traces de sang • Génétique légale • Sérologie • Preuves basées sur les chaussures • Preuves basées sur les traces de pneus • Toxicologie légale • Palynologie légale
Cybertechnologie en médecine légale : Médecine légale de l'information • Médecine légale informatique • Base de donnée (médecine légale)
Ingéniérie en médecine légale : Examen des incendies et des explosions • Reconstitution d'un accident routier
Articles connexes : Scène du crime • Mort évidente • Preuve basée sur les traces • Analyse de l'ADN
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