Emmanuel de Las Cases

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Statue d'Emmanuel, comte de Las Cases à Lavaur
Statue d'Emmanuel, comte de Las Cases à Lavaur

Emmanuel-Augustin-Dieudonné-Joseph, comte de Las Cases (né le 21 juin 1766 près de Revel dans le Tarn, décédé le 15 mai 1842 à Passy-sur-Seine) était un historien français. Le nom de famille Las Cases se prononce /laskaz/.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il est né au château de Las Cases près de Revel (Haute-Garonne) dans le Languedoc. Il a été éduqué à l'école militaire de Vendôme, puis à celle de Paris; il entre dans la marine et prend part à plusieurs combats dans les années 1781-1782.

La Révolution française de 1789 cause son émigration, et il passe plusieurs années en Allemagne et en Angleterre, participant au désastre de l'expédition de Quiberon (1795). Il est l'un des rares survivants et retourne à Londres, où il vit dans la pauvreté.

Il retourne en France pendant le Consulat avec d'autres royalistes qui rallient Napoléon Ier, et qui feront plus tard allégeance à l'Empereur. Ainsi en 1810, il reçoit le titre de chambellan et de comte d'Empire (il était auparavant marquis par hérédité). Après l'abdication de l'empereur (11 avril 1814), il se retire en Angleterre, mais retourne servir Napoléon durant les Cent-Jours.

Après la bataille de Waterloo, resté fidèle à Napoléon Bonaparte vaincu, il l'accompagna des côtes de Vendée jusqu'à l'île de Sainte-Hélène et partagea son exil.

La reddition de l'Empereur ouvre pour Las Cases la partie la plus notable de sa carrière. Il suit avec quelques autres privilégiés l'empereur à Rochefort; et c'est Las Cases qui le premier et assez fortement incita l'empereur à se rendre à la nation britannique. Las Cases fit le premier une proposition au Capitaine Maitland du Bellerophon et reçut une réponse positive.

Las Cases accompagne Napoléon à Sainte Hélène et joue de façon informelle mais très assidûment un rôle de secrétaire particulier, prenant différentes notes de leurs conversations, qu'il va remettre ensuite en ordre dans son Mémorial de Sainte Hélène. Il est devenu célèbre par cet ouvrage, écrit au château de Sohan, consacré à l'Empereur dont il fut le seul confident durant l'exil.

Ce Mémorial (document de plus 2000 pages) reste le vecteur de la légende de Napoléon Bonaparte, et le témoignage le plus complet et abouti sur la fin et la déchéance de l'Empereur.

« Le Mémorial présente le meilleur recueil, non seulement des pensées réelles de Napoléon Bonaparte, mais encore des opinions qu'il voulait faire passer pour telles », a dit Walter Scott

Le Mémorial doît être lu avec grande attention, car le compilateur n'a pas eu scrupule à y insérer ses propres pensées et à adapter celles de Napoléon. Dans certains cas, on y trouve des faits non avérés et des documents entièrement fabriqués.

La source [??] d'informations est beaucoup moins pertinente et véridique que celle du Baron Gourgaud dans son Journal. Détesté par Montholon et par Gourgaud, Las Cases semble avoir eu plusieurs fois le désir de quitter l'île dès lors qu'il pensa avoir réuni assez de matériel littéraire pour écrire son livre. Ainsi, il a violé délibérément les règlements britanniques de façon à être expulsé par le gouverneur Hudson Lowe (novembre 1816). Il a été envoyé d'abord au cap de Bonne-Espérance et de là en Europe.

Son entrée en France n'a pas été au début autorisée par le gouvernement de Louis XVIII. Il a résidé à Bruxelles ; mais il obtient la permission de venir à Paris après la mort de Napoleon, où il prend sa résidence et édite le Mémorial. Il en gagne bientôt une énorme richesse et meurt en 1842 à Passy.

Emmanuel de Las Cases est l'auteur d'un monumental atlas historique en grand in-folio (55 x 34 cm), publié à plusieurs reprises entre 1804 et 1845 environ (Lalanne, Renier et al., Biographie portative universelle, Paris, Garnier, 1861).

Une statue lui a été érigée à Lavaur, à côté de l'église.

[modifier] Bibliographie

  • Mémoires de F A. D., comte de Las Cases (Bruxelles, 1818)
  • Mémorial de Sainte Hélène (5 volumes, Londres et Paris, 1823; souvent republié et traduit)
  • Suite au mémorial de Sainte Hélène, ou observations critiques, etc. (2 volumes, Paris, 1824), anonyme, mais connu pour avoir été écrit par François Joseph Grille et Musset-Pathay.

[modifier] Source partielle

(en) « Emmanuel de Las Cases », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail édition] [lire en ligne]

[modifier] Liens externes

Le plus important prix historique napoléonien d'Amérique porte le nom du mémorialiste, il s'agît du "Prix Mémorial Comte de Las Cases.

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