Emmanuel Halgan (amiral)

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Emmanuel Halgan, contre-amiral français, né à Donges (Loire-Atlantique) le 31 décembre 1771, mort à Paris le 20 avril 1852

Fils d'un avocat et sénéchal de Donges et à peine âgé de seize ans, il s'embarqua comme volontaire dans la marine royale, fit ensuite quelques voyages au long cours comme lieutenant et second capitaine sur des navires de commerce. Il était officier à bord du brick de guerre le Curieux, qui fut pris en 1793 par une frégate anglaise. De retour en France, il passa sur le vaisseau le Terrible et sur divers bâtiments. Il fit comme enseigne et comme lieutenant plusieurs croisières de guerre avec succès, et il reçut en 1798 de l'amiral Eustache Bruix le commandement du brick l'Aréthuse.

En 1799, étant sur les côtes de Portugal et combattant contre un vaisseau de 74 canons, il démâta et dut se rendre. En 1800, Halgan arma et commanda provisoirement la frégate la Clorinde ; il fit la campagne de Saint-Domingue, en tant que second, sur cette même frégate. De retour en France, il reçut le commandement du brick de guerre l'Épervier. Il avait sous ses ordres, en qualité d'enseigne, le jeune Jérôme Bonaparte, le futur roi de Westphalie.

Halgan prit à la Martinique le commandement de la corvette le Berceau, revint en France et repartit en 1803, sur le même bâtiment, pour porter dans les mers de l'Inde l'annonce de la guerre avec l'Angleterre. Trouvant à l'île Maurice l'escadre de l'amiral Charles Alexandre Léon Durand de Linois, il la suivit dans les mers de la Chine, s'empara en cours de route du navire anglais de 1 500 tonneaux Comtesse de Sutherland, et l'expédia à l'île Maurice. Le 3 décembre, aux côtes de Sumatra, il détruisit de concert avec le capitaine Motard, commandant de la Sémillante, les établissements de Pullo-Bay et les bâtiments réfugiés dans ce port.

En se dirigeant vers les mers de la Chine avec l'amiral Linois, le capitaine Halgan décida celui-ci à passer par le détroit de Gaspar qu'il avait étudié sur des cartes récentes. L'escadre française rencontra bientôt un convoi anglais venant de Chine, composé de 26 grands bâtiments que l'amiral attaqua.

Après une longue croisière marquée par un grand nombre de prises, Halgan, devenu capitaine de frégate, revint en Europe, reçut le commandement de la Cybèle. Au moment de partir sur cette frégate, il reçut l'ordre de passer sur le vaisseau le Vétéran, pour le commander sous les ordres du prince Jérôme. Ce vaisseau fit partie de l'escadre commandée par le contre-amiral Jean-Baptiste Philibert Willaumez, et alla jusqu'en vue du cap de Bonne-Espérance où il ne put aborder, attendu qu'il venait d'être pris par les Anglais.

M. Halgan commandait la frégate l'Heureuse, à l'affaire des brûlots en rade de l'île d'Aix, en avril 1809, et ce bâtiment, grâce à l'habileté de son capitaine, fut un de ceux qui s'échappèrent.

En décembre 1813, Halgan défendit la place importante d'Helvoët-sluis (ou Hellevoetsluis, Hollande) avec trois faibles compagnies de marins de l'escadre de l'Escaut et une portion des équipages de sa flottille contre plusieurs milliers d'insurgés hollandais, soutenus par le 4e régiment d'infanterie étrangère et par des batteries de canons et d'obusiers tirés de la place de Brielle, dont les insurgés s'étaient rendus maîtres par surprise. Halgan organisa la résistance, rétablit les défenses de la place, y débarqua de la poudre, des matelots, des officiers, et fit désenclouer et remettre en batterie soixante bouches à feu. L'ennemi fut vigoureusement repoussé. Napoléon Ier témoigna sa satisfaction de la conduite de Halgan et des braves qui s'étaient réunis sous ses ordres. Malheureusement les progrès rapides des alliés, après leur passage du Rhin, obligèrent le duc de Plaisance, qui commandait en chef dans les départements du Nord, d'ordonner l'évacuation des places de la Hollande et du Brabant hollandais. Par suite de cette évacuation, la flottille de la Meuse fut détruite, un peu précipitamment peut-être, dans le port de Willemstad, et Halgan, avec ses équipages, opéra sa retraite sur Anvers. Lors du bombardement de cette dernière place, en 1814, il fut chargé du commandement des bassins, et contribua à préserver de l'incendie les vaisseaux de la flotte française et les établissements de la marine.

A la paix, Halgan, commandant le vaisseau de ligne le Superbe, fut chargé d'une mission aux Antilles françaises. Il commanda ensuite, à diverses époques, des divisions navales dans les mers du Levant et de l'Amérique, jusqu'en 1819, où il fut nommé directeur du personnel au ministère de la marine. Il quitta cet emploi pour aller commander une escadre dans le Levant, mais il le reprit en 1824 et fut nommé conseiller d'État.

M. Halgan a siégé à la Chambre des députés de 1819 à 1830. En 1831 il présidait la commission des signaux de la marine.

En 1837 il fut nommé inspecteur général des ports de l'Océan et pair de France.

Placé dans la deuxième section du cadre de l'état-major de l'armée navale le 24 juin 1841, le vice-amiral Halgan fut élévé le 12 janvier 1845 à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur.

Le vice-amiral Halgan mourut à Paris le 20 avril 1852.

[modifier] Source

« Emmanuel Halgan (amiral) », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)

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