Discuter:Edward Morgan Forster

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Complément sur l'homosexualité. Malgré une longue vie, Forster n’a écrit que peu de romans. Il a donné une explication à cette contradiction apparente : par la force des choses, son homosexualité était une source d’inspiration importante et forcément tentante, mais à bannir, parce que ne correspondant pas aux normes morales et juridiques de son pays. Cela explique pourquoi son roman, Maurice et son recueil de nouvelles La Vie à venir, tous deux basés sur des thèmes homosexuels, n’ont été publié que de façon posthume, après 1970, c’est-à-dire quelques années à peine après la décriminalisation de l’homosexualité. Forster n’a pas eu la force d’écrire des livres dans lesquels il était contraint de cacher sa vraie personnalité, comme l’a fait Somerset Maugham, son presque exact contemporain et très prolifique quant à lui. Il n’a pas non plus continué dans la voie qu’a choisi Julien Green dans sa jeunesse : écrire des textes publiables le jour et prohibés la nuit. L’œuvre clandestine de Forster est marquée par Cambridge. Maurice est la bible des homosexuels de l’Université et du groupe de Bloomsbury, composé d’Apostles. Le personnage assez précieux de Risley est inspiré de Lytton Strachey, tandis que le chaste Clive l’est de H.O. Meredith, dont Forster était tombé amoureux à Cambridge. Comme beaucoup d’homosexuels de sa génération –Gide et Szymanowski, par exemple-, Forster se sent attiré par les riantes contrées méditerranéennes. Il commence à écrire sérieusement après un séjour en Italie et en Grèce, des romans loués pour leur concision et leur fluidité.