Discuter:Données archéologiques sur la communauté juive d'Éléphantine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

[modifier] Commentaires sur la destruction du temple d'Éléphantine

Certains auteurs, Peter Schäfer notamment ( Peter Schäfer “Judéophobie. Attitude à l’égard des juifs dans le monde antique” Cerf, 2003.“Judeophobia : attitudes towards the Jews in the Ancient World”, Harvard University Press, 1998.), ont voulu faire de la destruction du temple d'Éléphantine un complot ethno-politique à caractère antisémite caractérisé. Or l'examen des textes montre qu'il s'agit d'une affaire essentiellement religieuse. Il ressort de la lecture des papyrus, lettres écrites par les victimes, les points suivants :

  • En ces temps troublés, tous les temples égyptiens ont été saccagés auparavant, seul le temple juif n’avait pas été touché. Les prêtres Juifs ne s’en “glorifient” pas, comme Peter Schäfer prétend, ils le constatent simplement.
  • Le temple juif a été détruit suite à un ordre donné par un prêtre égyptien de Khnoum.
  • Aucun Juif n’a été tué ni blessé. Personne ne s’en est pris “aux Juifs” comme Peter Schäfer prétend (contrairement aux événements d’Alexandrie sous Hadrien), on s’en est pris à leur Temple. Or, un bâtiment sacré, ce n’est pas des gens.
  • Par contre, tous ceux qui avaient participé au saccage ont ensuite été tués, par les soldats juifs semble-t-il (“YHW, le Seigneur du ciel, qui nous a donné en spectacle cette canaille de Vidranga : on a enlevé ses anneaux de ses pieds”, “ils ont tous été tués et nous les avons eus en spectacle”). Il n’est pas question d'une justice rendue par le gouverneur perse, comme Peter Schäfer prétend : “été tués” ne signifie pas jugement mais règlement de compte. Arshama, semble-t-il, ne revient en Égypte qu’en -406.
  • Tous les acteurs n’ont pas été punis : les prêtres donneurs d’ordre, qui sont pourtant Égyptiens, n’ont pas été inquiétés par les Perses.
  • La demande de reconstruction faite auprès des prêtres de Jérusalem est restée sans réponse, ce qui se comprend : l’existence du Temple était contraire à leur règle.
  • Les Juifs d’Éléphantine se livrent à un lobbying intense pour obtenir l’autorisation de reconstruction de leur Temple.
  • Le feu vert vient du gouverneur de Judée et du fils du gouverneur de Samarie (mais il n’y a pas de feu vert pour les holocaustes, qui sont désormais interdits). La décision va être confirmée par Arshama, le satrape d’Éléphantine.
  • L’autorisation de reconstruire le Temple à l’identique est entérinée par Arshama.
  • Les prêtres Juifs s’engagent fermement à ne plus faire d’holocaustes, ce qui réglera à la fois la tension religieuse avec Jérusalem (que Bagôhi a prise en compte), et la tension religieuse avec les prêtres de Khnoum (auxquels Arshama donne donc raison).

Claude Valette 9 septembre 2007 à 17:52 (CEST)

Ci-après la thèse de Peter Schäfer dans son livre :

  • « Ce qui s’exprime avec le plus de force à Éléphantine (comme à Alexandrie) est un nationalisme égyptien, nourri de sentiments religieux ; il est dirigé contre les oppresseurs étrangers et leurs “collaborateurs” juifs. Les cercles dans lesquels ce nationalisme est cultivé peuvent être clairement identifiés : les prêtres patriotes qui ne veulent pas tolérer le culte juif, ou plutôt qui utilisent le culte juif comme un prétexte pour agir contre les Juifs.// Bien que des membres d’une origine ethnique différente fussent stationnés à Éléphantine, ce fut seulement contre les Juifs que les prêtres égyptiens dirigèrent leur animosité.// Ce n’est pas la ville égypto-grecque d’Alexandrie qui est la mère de l’antisémitisme, mais le cœur de l’Égypte elle-même. »

Dans la réalité des faits, il n'y a pas aux yeux des Égyptiens de “collaborateurs” juifs de l'oppresseur perse : ce sont des officiers Perses qui dirigent cette action et détruisent le temple entièrement.

Claude Valette 11 septembre 2007 à 13:30 (CEST)

Les trois principaux papyri relatif à ces faits ainsi que le brouillon de la pemière lettre n'ont rien de mystérieux : ces documents sont numérotés et publiés depuis 1932 (numérotés à nouveau et republiés en 1972). Les articles qui parlent d'antisémitisme à Éléphantine sont muets sur ces publications, dont ils ne citent pas le contenu. Claude Valette 13 septembre 2007 à 11:28 (CEST)