DnieproGuES

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47° 52′ 05″ N 35° 05′ 16″ E / 47.86807, 35.08778 La centrale hydroélectrique du Dniepr, dont l'acronyme russe est DnieproGuES, est la plus importante centrale hydroélectrique d'Ukraine et l'une des plus grandes d'Europe. Elle se trouve immédiatement en amont de la ville de Zaporijjia, sur le Dniepr.

Dnieprostroï, le barrage en construction, vers 1930.
Dnieprostroï, le barrage en construction, vers 1930.
DnieproGuES en 1947, pendant la reconstruction.
DnieproGuES en 1947, pendant la reconstruction.
DnieproGuES en 2005, depuis l'île Khortytsia.
DnieproGuES en 2005, depuis l'île Khortytsia.

En russe : Днепровская гидроэлектростанция, ДнепроГЭС (Dnieprovskaïa Gidroelektrostatsia, DnieproGuES). En ukrainien : Дніпровська ГЕС (Dniprovs'ka GuES).

La construction d'un barrage sur le Dniepr avait déjà été proposée au XIXe siècle afin d'inonder une section du fleuve où des rapides rendaient la navigation impossible. Un premier projet de centrale électrique vit le jour en 1905. Pendant la période soviétique, le projet de barrage et de centrale électrique élaboré par Ivan Alexandrov fut accepté par la Commission d'État pour l'électrification de l'URSS (GOELRO). Le DnieproGuES était l'une des dix premières centrales hydroélectriques prévues pour l'électrification du pays et le premier des chantiers géants qui avaient la faveur de Staline.

Le barrage et ses bâtiments furent conçus par les architectes constructivistes Viktor Vesnine et Nikolaï Kolli. Une équipe de spécialistes américains, sous la direction du colonel Hugh Cooper, qui avait à son actif le célèbre barrage de Muscle Shoals, sur la rivière Tennessee, prit part à la construction. Toutes les machines utilisées pour les travaux et une grande partie de l'équipement de la centrale électrique étaient d'origine américaine. La construction du barrage, menée par le trust Dniproboud, dura cinq ans, de 1927 à 1932, mobilisant 60 000 travailleurs. Cet énorme chantier s'appelait Dnieprostroï ou « projet de construction du Dniepr ».

En 1932, cinq des neuf générateurs prévus furent mis en service. D'une puissance de 558 MW, la centrale électrique, appelée « Centrale électrique Lénine », était à l'époque la plus puissante d'URSS. Multipliant par six la production hydroélectrique du pays, elle alimenta en énergie les villes voisines de Zaporijjia, Kryvyï Rih et Dnipropetrovsk, qui développèrent des industries lourdes (sidérurgie, métallurgie des non-ferreux, constructions mécaniques), notamment la production d'aluminium, grosse consommatrice d'électricité mais vitale pour l'aviation militaire soviétique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le barrage et la centrale électrique, qui revêtaient d'une grande importance stratégique, furent partiellement détruits par les troupes soviétiques au nom de la politique de la terre brûlée en 1941, puis par les troupes allemandes lors de la bataille du Dniepr, en 1943, laissant le barrage gravement endommagé et la centrale électrique pratiquement détruite. Ils furent reconstruits entre 1944 et 1949 et la centrale électrique redémarra en 1950. Une seconde centrale d'une puissance de 836 MW fut construite beaucoup plus longtemps sous l'ère Brejnev de 1969 à 1980.

Actuellement, le barrage est long de 800 m et haut de 61 m pour un volume de 720 000 m3. Lors de sa mise en eau, il éleva le niveau du Dniepr de 37 m, noyant les rapides situés en amont et rendant ainsi le fleuve entièrement navigable. Au cours de sa longue histoire, le barrage a été salué comme une des plus grandes réalisations de l'industrialisation soviétique. Aujourd'hui privatisé, il continue à alimenter en énergie les complexes industriels voisins et produit 3,6 milliards de kWh par an. L'eau qui alimente la centrale électrique a une hauteur de chute de 38,7 m, le réservoir un volume de 33,3 km3 d'eau et une superficie de 410 km2. Le barrage est aussi utilisé pour le trafic automobile : c'est l'un des deux points de passage sur le Dniepr à Zaporijjia.

[modifier] Source

[modifier] Bibliographie

  • Pierre George, L'U.R.S.S., Paris, Presses universitaires de France, 1962, pp. 341-342.
  • Harold Dorn, « Hugh Lincoln Cooper and the First Détente », Technology and Culture, volume 20, n° 2, avril 1979, p. 322-347.[1]
  • Anne D. Rassweiler, The Generation of Power : The History of Dneprostroi, Oxford University Press, 1988. ISBN 0195051661

[modifier] Liens externes