Daniel Fignolé

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Pierre Eustache Daniel Fignolé, né à Pestel (département de Grand'Anse) en 1913 et mort à Port-au-Prince le 28 août 1986, est un homme poliltique haïtien qui occupa pendant quelques jours les fonctions de chef de l'État en 1957.

Professeur de mathématiques au lycée Pétion de Port-au-Prince, il s'engage dans le mouvement syndical et fonde en 1946 le Mouvement Ouvriers Paysans avec François Duvalier et Clément Jumelle. Ses discours virulents lui valent lui une réputation de défenseur du peuple dans les quartiers populaires. Nommé ministre dans le gouvernement de Dumarsais Estimé, il se heurte à l'hostilité de Paul Magloire qui, devenu président, le fait emprisonner. Favorable à l'action politique sur le terrain, Fignolé se vante de pouvoir lancer ses partisans noirs dans les rues comme un « rouleau-compresseur »

En mai 1957, quelques semaines après que le président provisoire Franck Sylvain ait été renversé par une coalition militaire, une guerre civile déchire le pays. Une partie de l'armée attaque les casernes Dessalines de Port-au-Prince. Des militaires et de nombreux civils trouvent la mort dans les affrontements et des manifestants se réclamant de Fignolé s'en prennent aux stations de radio, aux sièges des journaux et aux habitations. Le « Conseil exécutif de gouvernement » décide alors de confier la présidence provisoire à Daniel Fignolé, qui prend ses fonctions le 26 mai 1957.

À peine nommé, Fignolé reporte l'élection présidentielle prévue le mois suivant et obtient d'exercer le pouvoir pendant 6 ans. Il impose une purge dans l'armée pour éliminer les officiers qui lui sont opposés et exige des postes pour ses militants. Ces dispositions déplaisent au chef d'État-major que Fignolé a lui même choisi, le Général Antonio Thrasybule Kébreau. Le 14 juin 1957, celui-ci s'empare du palais présidentiel avec ses soldats et oblige Fignolé à signer une lettre de démission, puis l'expulse à Miami à bord d'un avion de l'armée. Le lendemain, Kébreau annonce à la radio qu'un « Conseil Militaire du Gouvernement », formé par lui-même et deux acolytes, assurera la transition jusqu'à la tenue d'élections libres.

Deux jours plus tard, la rumeur de l'assassinat de Fignolé provoque une violente réaction de ses partisans qui incendient des immeubles et saccagent un bâtiment administratif. Kébreau réprime sévèrement l'émeute, de nombreux manifestants étant abattus ou jetés en prison.

À la chute de Jean-Claude Duvalier en 1986, Fignolé retourne en Haïti après 29 ans d'exil. Cinq mois plus tard, il meurt d'un cancer de la prostate à l'hôpital Canapé-Vert de Port-au-Prince.

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