Déni

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Voir « déni » sur le Wiktionnaire.

Le déni est la non considération d'une partie de la réalité.

Sommaire

[modifier] Aveuglement

L'acte de déni refuse de prendre en charge certaines perceptions : un fragment, éventuellement important, de la réalité, se voit totalement ignoré ; la personne qui dénie se comporte comme si cette réalité n'existait simplement pas, alors qu'elle la perçoit.

Décrire une telle occultation suppose un consensus quant au réel, consensus moins évident qu'il n'y paraît (à ne penser ne serait-ce qu'au solipsisme). C'est que le déni est utilisé comme signe sémiologique, donc permettant le diagnostic ; il paraît souvent évident, d'autant plus qu'il peut concerner ce que la personne devrait justement bien connaître.

Le déni se trouve essentiellement dans la psychose.

[modifier] Principe psychique

S'il pourrait sembler trivial, voire dangereux, de comparer la personne qui dénie au rêveur qui, pour un temps donné, renonce à la perception, c'est pourtant le modèle que propose la métapsychologie. Le rêveur renonce de fait à s'adapter à la situation, il n'est plus réactif. Certaines perceptions influenceront bien le rêve (elles sont donc, en un sens, perçues) mais le rêveur les intégrera comme éléments de son scénario.

Le déni repose sur le principe de plaisir. La réalité cause de déplaisir est niée afin de préserver une excitation minimale du psychisme - tout ce qui pourrait causer de l'insatisfaction se voit refuser la prise en charge. Ce principe psychique est à l'œuvre dans le processus primaire, d'où la comparaison avec le rêve, que l'on ne peut cependant considérer comme déni - le rêve est processus normal.

Le déni se spécifie par la régression du fonctionnement psychique au principe de plaisir, pendant la veille. La personne n'est pas endormie, elle agit comme si elle prenait en compte tous les éléments, et en met pourtant certains de côté.

[modifier] Clivage du moi

Sigmund Freud décrit le psychotique comme coupé en deux : une partie du Moi dénie la réalité, l'autre non.

[modifier] Déni dans d'autres pathologies

La névrose, en théorie, n'a pas recours au déni mais à la seule dénégation, mécanisme de défense moins violent, et bien qu'il y ait négation de réalité dans la névrose (par exemple, dans le début de l'analyse de l'Homme aux rats , Freud comprit son père comme vivant alors qu'il était mort - l'Homme aux rats se comporte comme si ce père vivait toujours).

Il peut y avoir déni dans d'autres pathologies - le fétichiste par exemple dénie la castration. Les pathologies dites border line peuvent présenter certains dénis. Un mort dans la famille pourra par exemple être complètement rayé du discours. Le déni est aussi la première étape du deuil psychologique.

[modifier] Déni historique

Le déni de l'histoire est une partie du révisionisme et du négationnisme. Certaines personnes et certains états (dont par exemple le gouvernement turc vis-à-vis des massacres génocidaire des Arméniens) pratiquent le déni par rapport aux génocides, massacres ou évènements similaires commis au cours du XXe siècle.