Défoliation

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Les défoliations sont les phénomènes de pertes de feuilles chez l'arbre, les buissons ou les plantes de la strates herbacées. Elles sont parfois dues à des champignons, des virus, des bactéries mais plus souvent causées par des insectes défoliateurs qui apparaissent souvent de manière cyclique. Les épinettes au canada peuvent être défoliées jusqu'à 5 ans de suite sans en mourir. Si la défoliation dure plus longtemps, l'arbre meurt.

Ces espèces, ou plutôt les phénomènes de pullulation, affectent surtout des milieux extrêmes et pauvres en diversité d'espèces (milieux circum-polaires et subdésertiques), ou artificiellement dégradés (urbains, cultivés) ou fragmentés.

Les défoliations sont aussi les conséquences de la chaleur, sécheresse, et pauvreté nutritif du sol.

[modifier] Les défoliateurs

  • Les criquets sont cités depuis l'antiquité. Ils sont l'une des 7 plaies d'Égypte, mais ravagent parfois le sud de l'Europe. Par exemple Grégoire de Tours, au Haut Moyen Âge les évoque ainsi :
« Les envoyés de Chilpéric, revenus d’Espagne, annoncèrent que le royaume de la Manche (Carpitanie) était cruellement dévasté par les sauterelles, de telle sorte qu’il n’y avait ni arbres, ni vignes, ni forêts, ni fruits, ni aucune verdure, qu’elles n’eussent entièrement détruits ; ils dirent que l’inimitié qui s’était élevée entre Leuvigild et son fils augmentait tous les jours de violence. Une grande contagion régnait aussi dans ces cantons, et dévastait beaucoup de pays ; mais elle faisait rage surtout dans la ville de Narbonne. Il y avait déjà trois ans qu’elle avait pris dans cette ville, puis elle s’apaisait, et alors le peuple qui avait fui, revenant dans la ville, périssait par la maladie. La ville d’Albi était aussi rudement travaillée du même mal. »[1]
  • La Chenille processionnaire du pin qui gagne du terrain vers le nord est connue des européens.
  • Des pullulations périodiques de chenilles tisseuses sont assez fréquentes (et semblent en augmentation) avec des dégâts importants en forêt boréale alors que la processionnaire du chêne ne semble pas faire de dégâts significatifs plus au sud. Dans les années 1990 J Roland[2] a étudié les séries historiques de défoliation de 1950 à 1984 par la chenille tisseuse du papillon Malacosoma disstria dans le nord de l’Ontario au Canada, pour massifs de forêt étudiés. Il n’a pas trouvé de lien entre la durée des défoliation et les espèces dominantes d’arbres. C’est la fragmentation des massifs (mesurée par le nombre de km de lisière par Km² de terrain étudié), qui s’est avérée le meilleur facteur prédictif de la durée de manifestation des invasions, aussi bien au sein d’un massif qu’en comparant différents massifs entre eux. Ces chenilles étant a priori contrôlée par les parasitoïdes et des microbes pathogènes pour elles, ceci invite à penser que l'augmentation de la fragmentation écopaysagère en forêt affecte l'interaction entre ces chenilles et leurs prédateurs ou ennemis normaux, à moins que les arbres stressés par un microclimat moins forestier (la fragmentation leur apporte de la lumière, mais a des effets négatifs (déshydratation, vent, gel, amplitudes thermiques, voire circulation de parasites). L’auteur conclue que les coupes rases et la fragmentation des forêts boréales pour l’agriculture et la sylviculture, peuvent aggraver des manifestations de ce défoliateur forestier.
  • L'homme : La défoliation est une technique, notamment utilisé par les amateurs de bonsaïs, qui permet d'obtenir des feuilles plus petites et une meilleure ramification. Cette technique implique d'enlever, durant l'été, toutes les feuilles des bonsaïs à feuilles caduques ou feuillus. L'arbre est forcé de produire un nouveau feuillage. Cela accroit la densité des ramifications, réduit la taille des feuilles et la longueur des entre-noeuds.

Article sur la défoliation des bonsaïs (en)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Histoires, [Livre VI]
  2. Roland, J. 1993. Large-scale forest fragmentation increases the duration of tent caterpillar outbreaks. Oecologia 93:25-30