Défense de la Virginie par La Fayette

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Défense de la Virginie par La Fayette

La Fayette avait reçu, le 20 février 1781, de George Washington, l'ordre de prendre le commandement d'un détachement réuni à Peekskill pour agir conjointement avec la milice et les bâtiments de M. Destouches contre Arnold, qui était à Portsmouth ; La Fayette partit en effet avec ses douze cents hommes d'infanterie légère. Le 23 février, il était à Pompton et simula une attaque contre Staten Island ; puis il marcha rapidement sur Philadelphie, y arriva le 2 mars, se rendit le 3 à Head-of-Elk, où il s'embarqua sur de petits bateaux et arriva heureusement à Annapolis. Il partit de là dans un canot avec quelques officiers, et, malgré les frégates anglaises qui étaient dans la baie, il parvint à Williamsbourg pour y rassembler les milices. Il avait déjà bloqué Portsmouth et repoussé les piquets ennemis, lorsque l'issue de la bataille de Cap Henry laissa les Anglais maîtres de la baie.

Il ne restait plus à La Fayette qu'à retourner à Annapolis, d'où, par une marche hardie, il ramena son détachement à Head-of-Elk en passant à travers les petits bâtiments de guerre anglais. Là il reçut un courrier du général Washington qui lui confiait la difficile mission de défendre la Virginie.

Le 6 mars, le général Washington vint à Newport visiter l'armée française. Il fut reçu avec tous les honneurs dus à un maréchal de France[1]. Il passa l'armée en revue, assista au départ de l'escadre de M. Destouches et repartit le 13 pour son quartier général.[2]

[modifier] Notes

  1. M. George W. P. Custis, petit-fils de Mme Washington, a publié (Frederick Md. Examiner, 18 août 1857) une lettre dans laquelle il soutient que Washington reçut effectivement du gouvernement français le titre de maréchal de France, et il appuie son assertion en citant la dédicace manuscrite d'une gravure offerte par le comte Buchan au «maréchal-général Washington». Mais les instructions données par la cour de Versailles à Rochambeau (Sparks, 1835, VII, 493) étaient assez précises pour éviter tout conflit d'autorité ou de préséance entre le généralissime américain et les officiers supérieurs français: elles rendaient inutile la nomination de Washington à un grade dont le titre associé à son nom fait le plus singulier effet. (Voir aussi Maryland Letters, p. 114.)
  2. «Cette entrevue des généraux, dit Dumas, fut pour nous une véritable fête; nous étions impatients de voir le héros de la liberté. Son noble accueil, la simplicité de ses manières, sa douce gravité, surpassèrent notre attente et lui gagnèrent tous les cœurs français. Lorsque, après avoir conféré avec Rochambeau, il nous quitta pour retourner à son quartier général, près de West-Point, je reçus l'agréable mission de l'accompagner à Providence. Nous arrivâmes de nuit à cette petite ville; toute la population était accourue au delà du faubourg; une foule d'enfants portant des torches et répétant les acclamations des citoyens nous entouraient ; ils voulaient tous toucher celui qu'à grands cris ils appelaient leur père, et se pressaient au-devant de nos pas au point de nous empêcher de marcher. Le général Washington attendri s'arrêta quelques instants et, me serrant la main, il me dit : «Nous pourrons être battus par les Anglais, c'est le sort des armes; mais voilà l'armée qu'ils ne vaincront jamais.»

[modifier] Source

Thomas Balch, Les Français en Amérique pendant la guerre de l'Indépendance des Etats-Unis 1777-1783, 1872 [détail édition]