Curie (Rome antique)

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Curie Hostilia
Curie Julia
La Curie sur le Forum romain

La Curie sur le Forum romain

Lieu de construction
Forum Romanum
Date de construction
Monarchie romaine
29 av. J.-C.
Ordonné par
Romulus
Jules César
Type de bâtiment
Assemblée
Destruction
52 av. J.-C.
Liste des monuments de la Rome antique
Série Rome antique

      Aedes
Concordae
Curia
  Hostilia
Vicus
Tuscus
Vicus
Lugarius
Lacus
Iuturnae
Tabernae
            Novae
Tabernae
                Veteres
Senaculum
Ara Saturni
Série Rome antique

Dans la Rome antique, le mot curia, traduit en français par curie, est riche de sens. À l'époque républicaine, la Curie (en latin Curia) désigne le bâtiment où se réunissait le Sénat romain, bâtiment toujours visible sur le forum romain aujourd'hui. Le terme désignait aussi des subdivisions civiques à Rome et dans les cités de droit latin.

Sommaire

[modifier] Le lieu de réunion du sénat

L'existence de curiae, assemblé de village semble attestée dès le Xe siècle av. J.-C. dans l'Italie préromaine[1].

[modifier] Description et historique

La Curie ancienne ou Curia Hostilia était située sur l'antique Forum Romanum. Lieu de réunion habituel des sénateurs, elle se dressait à côte du Comitium, espace où s’assemblait au tout début de la République le peuple romain réuni en comices tributes ou en comices centuriates.

La curie a été remaniée à plusieurs reprises, agrandie par Sylla, puis détruite en 52 av. J.-C. dans l’incendie allumé par les partisans de Clodius Pulcher qui y avaient dressé le bûcher funéraire de leur chef.

Jules César bâtit un nouveau forum sur l’emplacement des ruines de la Curia Hostilia, et reconstruisit une nouvelle Curie alignée sur ce forum et la via Argilète. Mais il fut assassiné avant son achèvement. Octave la termina et l’inaugura en 29 av. J.-C., sous l’appellation de Curia Iulia. Elle est de nouveau détruite par un incendie en 283 sous Carin et rebâtie sur le même plan par Dioclétien[2]. Elle subit de nouveaux dégâts lors du sac de Rome en 410.

La version actuelle du bâtiment correspond à la Curia Iulia, construite par Jules César et restaurée par Dioclétien. Elle a été restaurée pour la dernière fois en 1930. Sa largeur est de 18 mètres, sa profondeur est de 21 mètres et sa hauteur est de 21 mètres.

A l'époque, le sol était fait de mosaïques et le mur de marbre polychrome. Une statue d'or ornait le toit, la Victoire. Les sénateurs s'asseyaient sur des sièges curules sur trois rangées. Ses portes en bronze ont été transportées au Latran au milieu du XVIIe siècle[3]. Il y avait trois niches d'albâtre pour recevoir des statues.

[modifier] L’autel de la Victoire[4]

Les luttes entres christianisme et religions traditionnelles eurent leur écho dans la Curie. Un autel à la Victoire y était placé. L’empereur Constance II le fit enlever en 357, Julien le rétablit en 361 ; Gratien le fit de nouveau enlever en 382, en même temps qu’il supprimait toutes les immunités et revenus des Vestales et des sacerdoces romains. Une pétition des sénateurs demanda l’abolition de ces mesures, mais l’évêque de Rome Damase Ier[5] la neutralise par une contre-pétition de sénateurs chrétiens.

Symmaque en 384 plaida de nouveau auprès de l’empereur Valentinien II pour la levée de ces mesures[6], en vain car Ambroise de Milan, qui avait une grande influence sur l’empereur, réfuta ses arguments[7]. Le poète Prudence rédigea aussi un Contra Symmachum. En 393, Eugène, chrétien mais modéré fit réinstaller l’autel de la Victoire, pour la dernière fois.

[modifier] Les curies : des subdivisions civiques

[modifier] À Rome

Il existait trente curies qui étaient des subdivisions des trois tribus primitives de Rome : Ramnes, Luceres, Tities. Leur réunion formait les comices curiates. Chaque curie était présidée par un patricien, le curio, et honorait une divinité particulière.

[modifier] Dans les cités de l'empire

Dans les cités de droit latin les curies sont des subdivisions électorales. Elles sont bien attestées en Afrique romaine. Par analogie avec le bâtiment de la ville de Rome le terme de curie désigne dans les cités de l'empire le lieu où se réunissent les décurions, c'est-à-dire le conseil municipal, équivalent local du sénat romain. Il s'agissait en général d'une salle presque carrée et assez simple comportant une petite abside sur le côté opposé à l'entrée, donnant sur le forum de la cité.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. Antoine Pérez , La société romaine : Des origines à la fin du Haut-Empire. Paris : Ellipses, 2002
  2. Bernard Andreae, L’art de l’ancienne Rome, Mazenod, 1973, réédité en 1988, (ISBN 2850880043)
  3. Pierre Grimal, La civilisation romaine, Flammarion, Paris, 1981, réédité en 1998, (ISBN 2-080-81101-0), p. 224
  4. Paul Petit Histoire générale de l’Empire romain
  5. Rappelons qu’à cette époque les titres de pape et souverain pontife n’étaient pas encore portés
  6. Symmaque, Relatio III
  7. Saint Ambroise, Epitre XVIII

[modifier] Références