Corridor biologique fluvial

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On appelle corridor biologique fluvial le continuum écologique constitué par un cours d'eau et ses affluents, considérés des sources jusqu'à la mer.
Ce concept découle pour partie de celui de continuum fluvial.

Attention : La notion de corridor fluvial qui peut aussi désigner un corridor de transport fluvial.

Sommaire

[modifier] Espèces dépendantes des continuums fluviaux

De nombreuses espèces aquatiques d'eau douce sont migratrices dépendant ce ces corridors ;

  • Les espèces sont strictement aquatiques semblent le plus en dépendre, car ne se déplacant que sous l'eau (activement, c'est à dire en nageant, ou passivement portées par le courant).
Parmi ces dernières, certaines sont aussi marines une partie de leur vie, tels les poissons dits amphihalins qui sont tous en forte régression (pour cause de surpêche, de contamination par un nombre croissant de polluants, mais aussi à cause d'une fragmentation physique anormale de leurs corridors de migration, par exemple par les grands barrages). Ils parcourent souvent des milliers de kilomètres, telle l'anguille européenne qui se reproduit en mer des Sargasses, dont les civelles doivent ensuite rejoindre des mares et marais parfois loin en amont des continuums physiques que sotn les fleuves et rivières.
  • D'autres espèces (rivulaires) se déplacent le long du cours d'eau (sur ses berges ou à proximité) pour des espèces palustres. D'autres espèce utilisent les cours d'eau, comme axe de migration (oiseaux) sur une partie de leur trajet migratoire.
    Comme les corridors biologiques terrestres, chaque corridor aquatique est composé d'une mosaïque complexe d'habitats.
  • Certaines espèces végétales (Saule, Aulne utilisent le cours d'eau et ses inondations pour efficacement disperser leurs graines.

[modifier] Qualité

Plusieurs facteurs (via des indicateurs biogéographiques (dont indicateur biologique) sont généralement retenus pour juger de la qualité de ces corridors naturalité fragmentation écologique (physique, chimique, par la pollution lumineuse, thermique..) qualité de l'eau (via mesure de la pollution de l'eau)

[modifier] Types de corridors fluviaux

L'écologue considère plusieurs types de corridors (dont l'ensemble forme une zone de connexion biologique).

  • Le corridor subaquatique proprement dit : c'est celui utilisé par les poissons et les organismes totalement aquatiques
  • Le linéaire de berge, qui est un écotone exploité par les espèces aquatiques, mais aussi par des espèces terrestres ou spécifique de cet écotone.
  • et plus largement l'esemble des zones humides liées au fleuve et le fond de vallée (lit mineur, lit majeur qui peut parfois être inondé plusieurs mois par an dans les zones très humides, tropicales notamment, ou dans les régions plates).
  • Il peut arriver que des fleuves soient pour partie souterrains.

[modifier] Limites et cartographie

Les limites du corridor fluvial ne sont pas toujours faciles à définir, et posent des problèmes non encore résolus pour la cartographie des corridors biologiques (ceci vaut pour tous les types de corridors). Par exemple, certains fleuves de plaines, encore "sauvages", non endigués, peuvent se déplacer latéralement dans leur lit, et provisoirement inonder de vastes zones.
De même certaines espèces telle l'anguille peuvent quitter un cours d'eau en rampant sur le sol pour rejoindre des mares et étangs qui n'y sont pas directement connectés.
Des poissons, amphibiens et autres organismes aquatiques ou des zones humides peuvent être transportés par les inondations bien loin du fleuve lui-même.

La fragmentation écologique de ces continuum écologique n'est pas toujours facile à identifier non plus ; Un grand barrage hydroélectrique, même équipé d'une passe à poisson ou d'un ascenseur à poisson est un facteur évident de fragmentation écologique, mais une zone de réchauffement ou de pollution chronique par des pesticides ou des perturbateurs endocriniens est plus délicate à identifier. Comme les corridors terrestres, les corridors biologiques fluviaux peuvent être explorés, surveillés et protégés en s'appuyant sur les principes et outils scientifiques de l'écologie, de l'écologie du paysage et de la biogéographie et de l'océanologie. La notion de trame verte et bleue insiste sur la nécessaire complémentarité de ces deux types de corridors.

[modifier] Menaces

De nombreuses activités humaines peuvent perturber la fonction de corridors des fleuves, dont la dérivation de l'eau pour l'irrigation (souvent associée à un drainage qui laisse repartir des nitrates et pesticides vers l'aval du fleuve), le pompage d'eau potable (souvent associé à la construction de barrages-réservoirs, mais le pompage des eaux souterraines peut aussi contribuer à faire baisser le plafond de la nappe phréatique, et donc le niveau des sources, et le niveau de l'eau là où le fleuve est alimenté par la nappe. Les modifications climatiques et le réchauffement climatique riquent d'exacerber l'occurrence et l'intensité des sécheresse qui se traduisent par un manque d'eau (et donc une pollution plus toxique car moins diluée) voire des mises à sec en période d'étiage.

[modifier] Dans le monde

De nombreux projets de restauration nationales ou transfrontalières de fleuves incluent un volet biodiversité et continuum écologique

[modifier] En Europe

Des conventions s'appliquent sur la Meuse et le Rhin, qui peuvent inclure ces aspects. Une association Escaut-Vivant promeut le développement durable et les corridors biologiques sur tout le bassin versant de se fleuve. La directive cadre sur l'eau encourage ce type de travail.

[modifier] Exemple de barrières écologiques possibles

Peuvent être sources de fragmentation écologique des espaces sous-marins :

- pollutions anciennes ou actuelles,
- chroniques et à faible dose, ou
- ponctuelle et massive,
- thermiques (en aval de centrales nucléaires notamment), radiologiques..
- par apports massifs et/ou chroniques de polluants ou d'eutrophisants.

Ces pollutions parfois discrètes mais chroniques peuvent être à l'origine de bouchons vaseaux très pollués dans les estuaires, voire de zones mortes, notamment dans les mers semi-fermées telles que la Baltique.

  • le phénomène dit de pollution lumineuse, en très nette augmentation depuis les années 1950 sur les berges, villes construites sur les fleuves.
  • certains modes d'exploitation subaquatique de sable, gravier, algues, ont un impact sur la qualité de l'eau.

[modifier] Voir aussi :

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

Lire :

  • WENGER, Edith, 2002. Lignes directrices pour la constitution de réseaux écologiques fluviaux, Conseil de l'Europe, Série Sauvegarde de la Nature, n° 129, ISBN 92-871-4992-544p.
  • « L’étude des corridors biologiques en biologie de la conservation », Thèse de Florence NOEL (MNHN)